Tandis que les très riches n’ont qu’à se réjouir de la progression de leur richesse, ce qu’illustre le record de dividendes versés en 2024 (près de 100 milliards d’euros par les groupes du CAC 40) ou encore l’accroissement, pour les 1% des plus riches, de la captation de l’ensemble des revenus, passée en quarante ans de 7,7% à 12,7%, les travailleurs font face, eux, à la progression de leurs inquiétudes. Ainsi sur l’emploi, mal en point et secoué par les licenciements, y compris dans des entreprises réalisant des bénéfices et/ou recevant des aides publiques. Ainsi, par exemple, encore sur le contrôle des chômeurs avec l’entrée en vigueur prochaine de sanctions iniques. Dans ce contexte, FO milite toutefois sans relâche pour faire aboutir ses revendications. Elle demeure aux côtés des salariés.
Si la décision d’engager un référendum revient au président de la République, le Premier ministre en souhaite un sur un « plan d’ensemble » pour la réduction du déficit public. Qu’il entend être drastique. François Bayrou pointe ainsi ceux qui demandent « des dépenses de l’État nouvelles ». Ils trahissent l’intérêt du pays, assène-t-il, ne disant mot en revanche du manque à gagner, en termes de recettes, induit par les aides publiques aux entreprises, sans contreparties. Leur montant atteint désormais plus de 200 milliards par an, dont 77 milliards en 2025 par les seuls allégements de cotisations sociales sur les salaires.
L’emploi mal en point
Le gouvernement, à la recherche de 40 milliards d’euros d’économies pour 2026, n’évoque pour l’instant aucune diminution de ces aides, ni l’introduction d’une conditionnalité (sur l’emploi, les salaires…) pour leur octroi. Mi-avril sur BFM, le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot, lançait ainsi, en guise de réponse au ministre de l’Économie : S’il a besoin de 40 milliards, moi je sais où les trouver. Du côté des aides publiques bien sûr. Mais alors qu’Éric Lombard prône d’« associer » les entreprises à la construction du budget 2026, rien ne dit que le gouvernement rompra avec une politique qui prétend favoriser l’emploi en diminuant toujours plus le coût du travail. Pour l’instant, les propos sont flous. Nous avons la responsabilité de mieux évaluer les dispositifs d’aides aux entreprises dans un contexte budgétaire que je qualifierais d’extrêmement contraint, qui nous oblige à rechercher des économies et à faire des choix, a déclaré le 5 mai Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, auditionnée par le Sénat. Dans ce même cadre, le patron du Medef avait indiqué fin avril que les aides constituaient une compensation des effets pervers des prélèvements sociaux et fiscaux… Les dernières statistiques publiées par la Dares montrent, elles, toute l’objectivité des inquiétudes sur l’emploi qu’expriment les travailleurs.
Les embauches « se replient » de 0,5% au quatrième trimestre 2024, avec des recrutements en CDI en recul, à -2,8%, après -1,7% au troisième trimestre. Du côté du chômage, le nombre d’inscrits à France Travail (dans les catégories A, B, C, D, E) augmente de 3,9% au premier trimestre 2025 et de 5,6% sur un an. En catégorie A (personnes sans aucune activité) la hausse (tenant compte des nouvelles règles de calcul) est de 8,7% et de 12,8% sur un an.