Nouveau syndicat au sein de la menuiserie Wibaie, près de Cholet, FO a organisé une importante mobilisation pour faire valoir ses propositions dans le cadre des NAO. Le jeune syndicat qui n’a pas signé l’accord aux conditions trop faibles, a décidé de poursuivre la bataille salariale, notamment en portant ses revendications lors des prochaines élections professionnelles.
Pour FO, la mobilisation au sein de Wibaie (Cholet) a un caractère historique, à plus d’un titre. Le 13 février, 250 salariés, dont des personnels administratifs, sur les 480 que compte le fabricant de menuiseries et portes d’entrée, ont débrayé dès le matin raconte Aurélien Flau, délégué syndical FO au sein de l’entreprise. Avec les autres élus du syndicat, il était allé voir les salariés quelques heures plus tôt afin d’annoncer ce débrayage surprise, destiné à mettre la pression sur la direction, dans un contexte de négociations annuelles obligatoires particulièrement tendu. C’était aussi une sorte de baptême du feu pour le syndicat créé depuis 6 ans et représentatif depuis juste 3 ans. Notre bataille, c’est celle des salaires. Alors nous nous devions d’organiser cette mobilisation en écoutant les salariés, précise le militant.
Le compte n’y était pas
Il faut dire que depuis novembre, le contexte de négociation s’est particulièrement tendu. FO a formulé une première demande une mesure générale d’augmentation de 2,5%, puis au fil de la négociation, une deuxième, de 2 %. La direction les a refusées sèchement. Elle a campé sur sa première proposition qui comprend une mesure générale limitée à 1,2 %, des mesures individuelles de 0,2 % et une augmentation superformance de 0,3 % qui prend en compte le travail supplémentaire, explique Aurélien Flau. Si le syndicat majoritaire a signé cette proposition, pour FO, le compte n’y était pas. Le syndicat n’a donc pas signé.
Les années précédentes note le syndicat FO, il y a eu des tensions mais à chaque fois, une solution a été trouvée sur la base d’un compromis. Ça n’a pas été le cas cette année, observe le délégué. On a bien conscience de la crise que subit le secteur du bâtiment actuellement. Mais 1,2 % d’augmentation générale, ça représente à peine 15 euros nets en plus par mois. Ce n’est pas assez. Par ailleurs rappelle-t-il, les salariés par leurs efforts pendant la crise Covid ont permis une forte progression du chiffre d’affaires de l’entreprise, mais ils n’ont toutefois jamais vu la moindre récompense.
On a gagné la confiance des salariés
Pour FO, le combat des salaires reste donc encore à mener. L’une des propositions du syndicat entrer dans la négociation d’un 13e mois, a largement été évoquée à l’occasion de ces NAO. Voilà trois ans que l’on travaille sur ce dossier. Nous proposions une prime de 20 % du salaire brut au début, puis de 40 % l’année suivante pour arriver finalement à un 13e mois d’ici quatre ans, détaille Aurélien Flau. Le sujet a été remis à plus tard et ne figure donc pas dans l’accord final.
Nous nous tournons vers les prochaines élections, en juin 2026. Durant cette mobilisation, nous avons écouté les salariés et respecté notre mandat, souligne le militant notant que FO sort plus fort de cette mobilisation historique. On a reçu quelques adhésions supplémentaires. Mais surtout, on a gagné et gardé la confiance des salariés.