Sans surprise, alors que les plans sociaux se multiplient depuis mi-2024, la remontée du chômage est confirmée par le ministère du Travail. En France (départements et régions d’outre-mer compris, hors Mayotte), le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (en catégorie A) a augmenté de 3,9 % au quatrième trimestre 2024, par rapport au troisième trimestre. C’est la hausse la plus importante en dix ans, si l’on excepte la crise Covid.
Le chômage des jeunes explose
En France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A a augmenté de 4 % (soit + 113 800) au quatrième trimestre de 2024, et de 3,7 % sur un an. Le nombre de jeunes sans activité a explosé, enregistré à + 8,5 % sur ce trimestre et à + 7 % sur un an ! Quant au nombre de demandeurs d’emploi exerçant une activité réduite (catégories B et C), il est resté stable sur l’année 2024. Cela confirme le développement et l’enracinement de l’emploi précaire, appuie FO. Malgré l’objectif de retour au plein emploi et la mise en place de France Travail, constate son communiqué, la précarité de l’emploi ne faiblit pas et le chômage remonte fortement. Au total, pour toute la France et toutes les catégories, 6 255 100 personnes étaient inscrites à France Travail au quatrième trimestre 2024, soit une hausse de 1,5 % sur ce trimestre (et sur l’année).
Autre signe du resserrement du marché du travail : au dernier trimestre 2024, le nombre de déclarations d’embauche de plus d’un mois (hors intérim) est reparti à la baisse, à 2,4 %. Sur un an, la diminution atteint 5 %.
Dans ce contexte dégradé, la progression du surendettement n’étonnera pas. La Banque de France a reçu 134 803 dossiers en 2024, soit 10,8 % de plus qu’en 2023. Laquelle était déjà une année de hausse du surendettement, de + 8 % par rapport à 2022… Élie Hiesse