Le 17 janvier, FO s’est rendue au ministère du Travail, pour la réunion de méthode et de format censée préparer la concertation de trois mois, entre interlocuteurs sociaux, que le Premier ministre a annoncé vouloir ouvrir concernant la réforme des retraites de 2023. François Bayrou se dit prêt à ce que cette réforme soit revisitée, sous conditions. Lors de cette réunion, FO, pour sa part, et par la voix de son secrétaire général, Frédéric Souillot, a réitéré sa demande d’abrogation de la réforme. La confédération qui a dit aussi son refus d’un mélange des genres entre retraites du public et du privé, a souligné par ailleurs le sujet majeur de l’augmentation de l’emploi des séniors.
Le 14 janvier, dans son discours de politique générale, le Premier ministre annoncé une concertation entre les interlocuteurs sociaux (patronat et syndicats), sur la réforme des retraites de 2023, combattue pendant des mois par les syndicats, dont FO. Nous pouvons rechercher une voie de réforme nouvelle, (…) à condition qu’elle ne dégrade pas notre système financier, avait lancé François Bayrou devant l’Assemblée. À défaut d’accord d’ici fin mai, la réforme de 2023 continuera de s’appliquer, avait-il indiqué. Depuis ce discours, il serait question, de façon encore floue, qu’en cas d’accord total ou partiel à l’issue de la concertation, un nouveau texte soit présenté au Parlement. Pour le gouvernement, les discussions doivent s’effectuer sur la base d’un diagnostic financier établi non pas par le Conseil d’orientation des retraites (COR), mais par la Cour des comptes. Celle-ci rendra son rapport au Premier ministre le 19 février. La concertation démarrerait ensuite pour trois mois, jusqu’à fin mai. Le 17 janvier, FO s’est rendue au ministère du Travail pour la réunion de méthode et de format en amont de la concertation au ministère du Travail. Nous avons rappelé notre exigence d’abroger la réforme de 2023. Nous ne sommes pas là pour l’améliorer, a souligné Frédéric Souillot, secrétaire général de FO. La confédération a réaffirmé qu’il y avait d’autres solutions pour les retraites, à commencer par augmenter l’emploi des seniors. FO a par ailleurs réitéré son refus d’une réforme systémique, par points. Idem pour une retraite par capitalisation, poussée par une partie du patronat.
Ne pas mélanger public et privé
Le périmètre même de la concertation pose problème. Car François Bayrou veut interroger l’ensemble du financement des retraites du privé et de la fonction publique. Selon cette vision globale, critiquée, l’État, selon François Bayrou, doit trouver chaque année, par emprunt, 40 à 45 milliards d’euros pour l’ensemble du système. Un mélange entre privé et public fustigé par FO : Il n’est pas question que le privé finance les retraites de l’État. Il y a un engagement de l’État à les financer. Il doit les compenser, rappelle Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO chargé de l’emploi et des retraites. L’État a en effet l’obligation de financer les retraites de la Fonction publique, lesquelles sont inscrites au Grand Livre de la Dette publique, conformément au Code des pensions civiles et militaires. FO rappelé ainsi son opposition à lier les régimes de retraites du public et du privé, mais aussi à tout régime universel.