Les belles heures de l’industrie textile s’exposent actuellement aux Archives nationales. Du XVIIe au XXe siècle, l’État s’est impliqué dans son développement à divers degrés. Avant de capituler devant la concurrence des pays à faible coût de main-d’œuvre.
Longtemps un pan majeur de l’industrie française, le textile est l’objet d’une exposition aux Archives nationales. Made in France, une histoire du textile souligne l’importance économique et sociale de ce secteur d’activité – qui a représenté jusqu’à 800 000 emplois – et surtout le rôle de l’État dans son développement.
Contrôles de qualité, encouragement à l’optimisation de la production, protection des savoir-faire et promotion de l’innovation, réglementation douanière, encouragement à l’exportation et recrutement d’ouvriers spécialisés à l’étranger sont illustrés par des lettres, rapports, catalogues d’échantillons, œuvres d’art et autres infographies créées pour l’occasion.
Du secteur de pointe à l’effondrement
On parcourt ainsi trois siècles de développement industriel qui débouchent sur l’effondrement brutal du secteur entre les années 1970 et 2000, après les chocs pétroliers et face à la concurrence. La mondialisation, exacerbant le dumping social, a finalement eu raison de l’industrie textile qui représente aujourd’hui moins de 60 000 emplois en France.
Made in France est aussi complétée par l’installation des œuvres de la plasticienne et brodeuse Anaïs Beaulieu, réalisées à base de matériaux de récupération, dans les somptueux appartements de l’hôtel de Soubise qui abritent les expositions des Archives nationales. Elle sera aussi prolongée par un colloque les 23 et 24 janvier.