A observer le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, qui a été soumis à l’examen parlementaire dès le 28 octobre, la santé n’échapperait pas à des coupes budgétaires drastiques. Et ce sont les assurés qui en feraient les frais, dénonce FO. Le PLFSS, présenté le 10 octobre par le gouvernement, prévoit ainsi de ramener le déficit de la Sécurité sociale à 16 milliards d’euros l’an prochain, en infligeant notamment une baisse de dépenses autour de 4 milliards d’euros à l’assurance maladie.
Parmi les mesures annoncées, celles concernant les consultations médicales chez un généraliste ou une sage-femme, qui seraient moins remboursées par la Sécurité sociale. Le ticket modérateur (le reste à charge pour l’assuré) passerait de 30 % à 40 % en 2025. Est ainsi visée une économie à hauteur de 1,1 milliard d’euros pour l’assurance maladie. L’exécutif compte sur les mutuelles pour compenser ces baisses de remboursement. « Les tarifs des complémentaires vont donc mécaniquement augmenter. Les salariés finiront par payer plus cher leur couverture santé.
Ce sont les assurés qui vont payer la facture ! », fustige Éric Gautron, secrétaire confédéral au secteur de la protection sociale collective. FO s’élève contre des mesures qui induiraient un désengagement de l’assurance maladie dans ces missions fondamentales, augmentant le risque d’un renoncement aux soins, en particulier pour ceux qui n’ont pas de mutuelle. Autre couperet : les arrêts maladies, depuis longtemps dans le viseur de
l’exécutif. Le plafond de remboursement des indemnités journalières passerait de 1,8 à 1,4 Smic en 2025, avec l’objectif d’une économie de 600 millions d’euros.
« Là encore, les salariés vont être douloureusement impactés, avec des arrêts maladies moins indemnisés. Et nous craignons que d’autres mesures drastiques apparaissent lors de l’examen du texte à l’Assemblée, comme l’allongement des jours de carence », s’inquiète Éric Gautron.
Un Ondam largement insuffisant
L’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam), pour les soins de ville ou à l’hôpital, serait quant à lui limité à 2,8 % en 2025 (avec une inflation moyenne prévue à 1,8 % l’an prochain), contre 3,2 % en 2024. « Ce sera très insuffisant pour combler les besoins en dépenses de soins à l’hôpital », appuie le secrétaire confédéral. Furieuse contre un Ondam famélique, la fédération FO des personnels des Services publics et de Santé (FO-SPS) a lancé, avec trois autres organisations, un appel à la grève le 29 octobre dans les établissements de santé. Les organisations revendiquent notamment un Ondam « a minima de 6 à 10 % » pour 2025, afin de sortir l’hôpital de la crise. Dans ce PLFSS garni de mesures austères, la seule « inflexion », analyse FO, est la diminution progressive, dès 2025, du poids des exonérations de cotisations sociales patronales au niveau du Smic. La mesure induirait une recette supplémentaire de 4 milliards d’euros pour la Sécurité sociale. Mais cela est à mettre en regard d’un manque à gagner annuel de près de 80 milliards d’euros dû aux exonérations de cotisations pour les employeurs. Et sans contreparties.