Fabrice Troffigué, 47 ans, se porte candidat aux élections professionnelles de la Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique. Pour obtenir la revalorisation de son métier, souvent occulté dans le monde agricole, il compte faire entendre la voix de FO.
Il sera l’un des visages de FO lors des élections des Chambres d’agriculture départementales (quelque 2,2 millions d’inscrits sur les listes électorales) en janvier 2025. Fabrice Troffigué, paysagiste à Pontchâteau (Loire-Atlantique) et délégué syndical FO au sein de l’entreprise Effivert, entend porter haut et fort la voix de ses collègues. Jusqu’à présent, le secteur paysage n’est presque pas représenté à la Chambre : il n’y a que le secteur agricole. Ils sont cependant 130 000 travailleurs en France à exercer dans ce secteur paysage, dont plus de 100 000 salariés. Au vu de leur nombre et de leurs conditions de travail, les paysagistes ne sont malheureusement pas assez représentés, appuie Guillaume Tramcourt, secrétaire fédéral à la FGTA-FO.
Une pénibilité du travail à reconnaître
Or, ces travailleurs de la branche paysage ont grand besoin de voir leurs intérêts défendus. On est vite cassé par ce boulot, témoigne Fabrice Troffigué, qui a connu une précédente vie professionnelle en tant que menuisier pour les Chantiers de l’Atlantique. Reconverti comme paysagiste à l’âge de 33 ans, il a découvert un métier au grand air qu’il adore. Mais son travail l’use, au point qu’il envisage déjà la prochaine étape : À 47 ans, je suis déjà cassé de partout, j’ai le dos bousillé. D’ici quatre ou cinq ans, je chercherai autre chose.
D’ici là, il s’est donné pour mission de faire reconnaître la pénibilité du métier de paysagiste et donc obtenir une revalorisation des retraites de la branche. Un gars qui a travaillé toute sa vie pour 1 800 euros, s’il n’a pas mis un peu de côté, il touche une misère à la retraite : 1 000 euros par mois dans ce secteur, c’est déjà beau. Un combat qui rejoint les mots d’ordre de FO pour ces élections des Chambres d’agriculture : Pénibilité, attractivité, salaires, retraites, résume Guillaume Tramcourt.
Si Effivert, une entreprise qui regroupe 110 salariés, ne comptait à l’origine aucun syndicat, Fabrice Troffigué avait en tête l’expérience de son licenciement économique des Chantiers de l’Atlantique et la nécessité de se battre collectivement. Quand nous avons été rachetés par le groupe Charier il y a trois ans, on s’est dit qu’il faudrait pouvoir se défendre, au cas où. Contact est alors pris avec l’union locale FO, qui fournit le soutien nécessaire. Dès que j’ai besoin d’un renseignement sur un texte de loi, j’appelle FO et j’ai mon information le lendemain au plus tard, salue Fabrice Troffigué.
Employé par ce groupe familial qui écoute les ouvriers et où les salaires suivent l’inflation, le paysagiste note que celui-ci met plein d’innovations à notre disposition pour qu’on travaille de plus en plus en sécurité. Un « plus » notable dans une branche où les accidents du travail sont particulièrement fréquents. Mais, dans ce milieu comme ailleurs, le combat pour la reconnaissance du travail doit être mené plus largement aussi au niveau national. L’enjeu dépasse d’ailleurs le seul monde agricole, rappelle Guillaume Tramcourt : Ce scrutin entre en jeu dans le calcul de la représentativité globale de l’organisation syndicale, et cela participe à déterminer par exemple le nombre de conseillers prudhommaux dans les départements.