Communiqué de la FEETS-FO
Suite à une gestation plus que laborieuse liée au contexte institutionnel, la publication de la composition du nouveau gouvernement dirigé par Michel Barnier entraîne des évolutions inquiétantes pour l’unité de portage des politiques liées à l’environnement, aux transports, à l’énergie, à la mer, au logement et à l’aménagement durable du territoire. En particulier, la scission des précédentes compétences du Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires (MTECT) entre les ministères de Madame Christine Vautrin, désormais en charge des transports, de la mer et de la décentralisation, et de Madame Agnès Pannier-Runacher, à la tête du ministère en charge de l’énergie et de l’environnement, soulève des interrogations légitimes quant à l’avenir de nos services et de nos missions.
Ainsi, sans présager de la définition précise des attributions des différents ministères, cela laisse planer un risque de décomposition des services centraux et territoriaux de l’ex MTECT. Or, la dispersion des compétences et la séparation des thématiques entre différents ministères, déjà mise à mal par la mise sous tutelle du ministère de l’intérieur des Directions Départementales Interministérielles, ne peuvent que mettre à mal la coordination des actions, diluer les responsabilités et compétences techniques, et affaiblir les synergies essentielles à la mise en ouvre des politiques publiques en matière d’environnement, de transport, et d’aménagement du territoire.
Le rattachement des thématiques environnementales à un ministère distinct, relégué au 9e rang dans l’ordre protocolaire gouvernemental, interroge sur la place que ces sujets cruciaux occuperont dans les priorités nationales. Alors même que les défis climatiques et de préservation de la biodiversité n’ont jamais été aussi pressants.
Tout aussi inquiétant, le rang protocolaire attribué au ministère de Madame Christine Vautrin, incluant notamment les missions relatives au transport et à l’aménagement du territoire, placées sous la bannière de la décentralisation. Cela rappelle de bien mauvais souvenirs aux agents du pôle ministériel, quand la ministre Gourault disposant d’un portefeuille équivalent se servait de son propre pôle ministériel pour siphonner ses services pour alimenter la pompe à décentraliser. En la matière, la FEETS-FO s’oppose à ce que la composition du nouveau gouvernement ne vise à « passer la 4e vitesse de la loi 3DS ».
Aujourd’hui comme hier et comme demain, la FEETS-FO revendique de conforter le service public de l’environnement, de l’aménagement, du logement, des transports, de la mer à travers des administrations centrales, des services déconcentrés et des établissements publics dotés aussi bien en moyens qu’en personnels, et non soumis à l’arbitraire et la toute puissance préfectorale ou au dépeçage décentralisateur.