Mercredi 25 juillet, neuf jours après avoir annoncé la mise en vente des trois sites de La Suze (Sarthe), de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) et de La Verrière (Yvelines), la direction de Valéo a précisé que cette décision ne s’inscrivait pas dans le cadre de la loi Florange. Autrement dit, elle n’est pas couplée à une décision de procéder à des licenciements économiques. FO est à l’offensive pour que la recherche de repreneur(s) s’inscrive dans un temps très long, pour maximiser les chances de préserver les emplois.
C’est un euphémisme de dire que l’issue des deux CSE-centraux (comité social et économique) dédiés, mercredi 24 juillet, à la décision de Valéo de mettre en vente ses sites de La Suze (Sarthe), de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) et de La Verrière (Yvelines), était attendue du millier de salariés concernés, toujours choqués par la brutalité de l’annonce. Mais seule une toute petite partie des incertitudes concernant le sort réservé à leur poste aura pu être levée.
Devant les représentants des personnels, la direction du 12e équipementier automobile mondial a indiqué que la décision de cession ne s’inscrivait pas dans le cadre de la loi Florange de mars 2014. Laquelle fait obligation aux grandes entreprises, qui envisagent de fermer un établissement ou de procéder à des licenciements économiques, de rechercher un repreneur. Autrement dit, Valéo n’a pas décidé d’engager de plan social. A ce jour, la seule décision prise concerne la fermeture et la mise en vente des trois sites. Elle a été confirmée, et serait définitive. Les représentants de la direction ont expliqué que le groupe se donnerait le temps nécessaire pour faire aboutir la recherche de repreneurs, commente Christophe Legros, coordinateur adjoint FO chez Valéo.
FO à l’offensive pour maintenir les emplois
Oui, mais combien de temps ? A cette question portée par les représentants FO, aucune réponse n’a été apportée lors de ces deux CSE-centraux. La direction doit inscrire sa recherche de repreneurs dans un temps très long, pour maximiser les chances de maintenir les emplois. Il serait compliqué de trouver des repreneurs fiables en seulement trois-quatre mois, martèle le militant, avertissant que FO sera très vigilante sur les garanties apportées par d’éventuels repreneurs. La direction a présenté le cabinet qu’elle a mandaté pour évaluer le prix des sites et conduire la recherche de repreneurs. Celle-ci est lancée.
Lors de ces deux CSE-C, les représentants du personnel ont, eux, voté pour désigner le cabinet d’expertise qu’ils mandatent dans le cadre du droit d’alerte économique, pour renseigner précisément la situation de chacun des trois sites, et mieux interroger les causes des projets de cessions.
Menaces de mobilités géographiques contraintes
Une autre annonce importante a été faite, pour le site de recherche et développement (R&D) de La Verrière dans les Yvelines (500 salariés) : la cession voulue par Valéo ne concernerait ici que le foncier, l’équipementier souhaitant transférer les personnels sur d’autres sites du groupe en Ile-de-France : ceux de Créteil (Val-de-Marne) et de Cergy (Val-d’Oise). Cela signifierait une mobilité géographique contrainte pour les salariés, sachant que tous n’ont pas de clause de mobilité dans leur contrat de travail (disposition contractuelle permettant, sous certaines conditions, à l’employeur de muter le salarié dans une autre région ou un autre lieu, NDLR). Nous attendons d’en savoir plus, notamment sur les conditions de transfert. Le processus n’est pas engagé, précise Christophe Legros, coordinateur adjoint FO du groupe Valéo.
Concernant le site de La Suze-sur-Sarthe dans la Sarthe (270 salariés), la direction a rappelé la possibilité pour les salariés de candidater à un poste dans l’usine Valéo de Sablé-sur-Sarthe. Distante d’une trentaine de kilomètres, celle-ci est spécialisée dans la fabrication de composants pour moteurs électriques et hybrides.
Pour avoir de premiers éléments sur la recherche de repreneurs, il faudra attendre la deuxième quinzaine de septembre : deux nouveaux CSE-centraux devraient alors être organisés. A cette occasion, on devrait en savoir plus également sur la situation des trois sites concernés, le rapport d’expertise commandité par les représentants du personnel devant être rendu d’ici là.