Paru le 13 juin, le rapport annuel du COR (Comité d’orientation des retraites) sur l’équilibre du régime des retraites est contesté par les syndicats. En se basant sur un seul scénario de référence (1 % de croissance de la productivité), il prévoit un léger déficit du système des retraites. Excédentaire de 0,1 % du PIB en 2023, le solde du système baisserait légèrement sous l’effet de la revalorisation des pensions en 2023 : le déficit serait de 0,2 % du PIB dès 2024, et de 0,4 % en 2030 (contre 0,2 % dans le rapport de 2023). Un déficit en trompe-l’œil, alerte FO, qui dénonce le changement de méthode de travail du COR depuis la nomination de l’économiste Gilbert Cette à la tête de l’organisme. « Le rapport se focalise sur 1 % de taux de productivité de référence, assez faible. Il n’y a plus quatre hypothèses mais trois, reléguées à l’arrière-plan. Mécaniquement, cela crée du déficit », expose Hélène Fauvel, secrétaire confédérale FO au secteur de l’économie. Présenté le jour même de sa parution aux syndicats, le rapport a été fraîchement accueilli. FO y voit une forme de préparation à une éventuelle nouvelle réforme des retraites.
Impact des réformes
Le rapport montre que les différentes réformes, et notamment celle de 2023, vont faire baisser les dépenses de retraite. Selon ce scénario de référence, la part des dépenses de retraite dans le PIB passerait de 13,4 % en 2023 à 13,2 % en 2070. Les ressources (en particulier la part des contributions et des subventions d’équilibre de l’État pour la fonction publique) baisseraient plus vite : 13,3 % du PIB en 2030, et 12,4 % en 2070. En réalité, « cet affaiblissement des ressources est dû à l’augmentation de la durée d’activité, au gel du point d’indice et à l’augmentation de la part des primes n’entrant pas dans les retraites des fonctionnaires », rappelle Hélène Fauvel.