Il s’agit du quatrième plan social en dix ans : le secteur « recherche et développement » (R&D) du géant pharmaceutique français Sanofi est visé par un nouveau PSE, prévoyant la suppression de 330 postes en France et de près de 900 autres ailleurs dans le monde.
Ce nouveau coup dur fait suite à l’annonce de la volonté de Sanofi de se recentrer sur des recherches plus lucratives, notamment en immunologie, au détriment de l’oncologie – c’est-à-dire la recherche sur le cancer, première cause de mortalité chez les hommes en France et deuxième chez les femmes. Les probabilités de succès y sont jugées trop faibles par le groupe, qui déclare accuser un trop grand retard sur ses concurrents.
Éviter les départs contraints
Au sein d’une industrie pharmaceutique portée sur la recherche du profit, Sanofi est connu pour distribuer des dividendes en hausse continuelle à ses actionnaires (4,4 milliards d’euros en 2023). Le groupe, qui bénéficie du Crédit impôt recherche (soit une réduction d’impôts de plus de 100 millions d’euros par an), a engrangé un bénéfice net de 5,4 milliards d’euros en 2023, tandis que les effectifs de R&D en France ont fondu de 6 300 salariés à 3 800. Les négociations doivent commencer mi-mai entre le groupe et les représentants du personnel, afin d’éviter au maximum les départs contraints à l’aide de reclassements et de départs à la retraite anticipés.