Les arrêtés entérinant diverses indemnités et primes promises de longue date aux policiers ayant enfin été publiés, le syndicat Un1té (ex-SGP Unité Police-FO) a suspendu son appel à une mobilisation devant Bercy, le 30 avril. Mais il promet de rester extrêmement attentif.
Il aura fallu la menace d’une manifestation sous les fenêtres du ministère de l’Économie pour que les policiers parviennent enfin à obtenir leur dû. À l’occasion des Jeux olympiques 2024, l’ensemble des forces de l’ordre seront en service sur le terrain du 24 juillet au 11 août. En contrepartie de cet engagement exceptionnel, les policiers devraient percevoir une prime pouvant aller jusqu’à 1 900 euros. Lors des négociations, le syndicat Un1té (ex-SGP Unité Police-FO) avait aussi mis dans la balance l’entrée en vigueur d’une dizaine d’avancées promises ces derniers mois, voire ces dernières années, et toujours en attente.
Ne voyant rien venir à trois mois des JO, le syndicat avait appelé les policiers à se mobiliser le 30 avril pour demander à l’exécutif de tenir ces engagements pris par le ministère de l’Intérieur. Bercy bloque et il n’y a pas d’arbitrage de Matignon, résumait le 22 avril Grégory Joron, secrétaire général d’Un1té.
Une avancée historique
Matignon a finalement tranché. Les engagements pris envers les forces de sécurité intérieure (…) seront bien tous honorés, ont assuré le Premier ministre, Gabriel Attal, et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dans un courrier adressé le 24 avril au syndicat. Tous les décrets que nous avions visés sont parus, à l’exception de quelques éléments techniques, a confirmé Grégory Joron le 30 avril.
Le militant se félicite notamment de la mise en place de l’indemnité de sujétion spécifique pour les personnels administratifs et techniques de la police en juillet 2024, avec un an de retard. Cela représente une augmentation de l’ordre de 10 % pour les plus petits salaires de la police, c’est une avancée historique, souligne-t-il.
L’appel à la mobilisation a été suspendu, mais le syndicat a promis de rester extrêmement attentif. L’inquiétude est pour après les JO, poursuit Grégory Joron. Comme le financement des mesures se fait non pas sur un budget dédié mais sur le budget ministériel, on risque d’avoir des économies à faire par ailleurs. Malheureusement, les Jeux risquent d’être payés au détriment des conditions de travail de demain.