Dans la précipitation et sans nouveaux moyens, l’exécutif continue de vouloir bouleverser le fonctionnement des lycées pro, du collège et de l’université.
Branle-bas de combat dans les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Les annonces fusent, mais toujours à moyens constants. Dans les lycées pro, on annonce une réforme de l’année de terminale avec la disparition de 85 heures de cours, l’ajout d’un stage de fin d’année, puis l’année prochaine une refonte de la carte des formations. À l’appel du SNETAA-FO, les PLP ont manifesté leur réprobation et leur inquiétude le 12 décembre. Cette réforme c’est une casse amorcée de l’école publique républicaine, gratuite et laïque, résume Pascal Vivier, secrétaire général du syndicat.
Prochaine étape : l’université et la recherche
Au collège, le ministre de l’Éducation, Gabriel Attal, souhaite, entre autres, créer dès la rentrée prochaine, pour le français et les mathématiques, trois groupes de niveau pour chaque classe de 6e et de 5e, quitte à diminuer le volume horaire sur d’autres enseignements. Comment le ministre conçoit-il la réduction temporaire des cours dans d’autres disciplines ? À quelles tâches seront affectés ceux qui verront leur enseignement disciplinaire diminué ? Quid des obligations réglementaires de service des enseignants et de l’enseignement disciplinaire ?, s’interroge-t-on à la FNEC FP-FO.
Quant à l’université, Emmanuel Macron a annoncé vouloir lancer l’acte 2 de [son] autonomie d’ici à dix-huit mois, cela venant après la réforme de 2007 adoptée sous le gouvernement Fillon, soit la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU). Il souhaite faire des grands organes de la recherche française de vraies agences de programmes travaillant sur des thématiques données. Le président s’est aussi autorisé à plaisanter sur le statut des enseignants-chercheurs, alors que selon FO-ESR son objectif est bien de faire disparaître le cadre national des statuts pour que les établissements fonctionnent de plus en plus comme des entreprises et [non] plus comme des établissements ayant des missions de service public, définies dans un cadre national. FO revendique toujours l’abrogation de la LRU, estimant que l’autonomie des universités a inauguré un désengagement de l’État et entraîné des dégradations considérables des conditions de travail.