Alors que les personnels d’Air France viennent d’être informés du départ de leur compagnie des terminaux d’Orly, les contrôleurs aériens voient leur droit de grève de plus en plus contraint.
Le secteur aérien est en pleine agitation. Les premiers à déposer un préavis de grève ont été les contrôleurs aériens, le 20 novembre dernier. Un texte de loi, à l’initiative du Sénat et voté définitivement par le Parlement le 15 novembre, impose à ces professionnels de déclarer leur participation à une grève 48 heures à l’avance. Or nous sommes déjà soumis à une obligation de service minimum et pouvons être réquisitionnés, déclare Laurent Notebaert, secrétaire général du SNNA-FO, indiquant : Cette double restriction n’est pas constitutionnelle. Le syndicat a donc mobilisé ses contacts à l’Assemblée nationale, visant à ce que les députés saisissent le Conseil constitutionnel. Les inquiétudes portent aussi sur le fait qu’un délai maximum de conservation des déclarations de grève mises en place ne soit pas précisé, ce qui pourrait permettre de cibler les agents en fonction de leur propension à participer à des grèves. Le Conseil devra se prononcer dans un délai d’un mois.
Nouvelle manif à Orly le 14 décembre
Les personnels d’Air France ont quant à eux organisé un rassemblement intersyndical à Orly le 28 novembre. Une mobilisation assortie d’un préavis de grève. La problématique qui les concerne est bien différente : leur employeur a décidé de mettre fin à la présence de la compagnie sur les terminaux d’Orly. Une présence qui date de 1952. Une partie des dessertes sera désormais confiée à Transavia. Mais Transavia n’a pas de personnel au sol, et donc sous-traite l’accueil des clients, rappelle Christophe Maloggi, secrétaire général de FO-Air France. Une autre partie des lignes sera transférée sur Roissy-Charles-de-Gaulle. Ce qui pose problème aux personnels qui se sont installés au sud de Paris pour être au plus près de leur lieu de travail ou aéroport de départ. Sans compter les salariés qui travaillent dans les aéroports desservis en province. Au total, plus d’un millier de salariés seraient impactés par ce projet que les syndicats qualifient de socialement destructeur et économiquement néfaste. FO a lancé une expertise afin de pouvoir élaborer une contre-proposition. Notre priorité c’est de conserver l’activité telle quelle, résume Christophe Maloggi. Si ce n’est pas possible, nous demanderons à ce qu’Air France continue d’assurer l’assistance au sol, même pour des vols Transavia. Le projet de la direction devrait être finalisé d’ici la mi-février 2024. Les syndicats appellent eux à une manifestation sur le site d’Orly le 14 décembre.