La crise énergétique occupe largement nos débats, alimentée par la guerre en Ukraine et renforcée par le dérèglement climatique. Les mois que nous venons de vivre, marqués par une succession de pics de chaleur, canicules, sécheresses, tempêtes, inondations… ont confirmé que ce n’est plus seulement une menace mais une réalité désormais bien ancrée, à laquelle nous devons faire face, au quotidien.
FO partage le message porté par Sharan Burrow, secrétaire générale sortante de la CSI, à la COP 27, qui vient de se terminer à Charm El-Cheikh en Égypte : Les travailleurs doivent avoir une place autour de la table pour discuter d’une transition qui stabilise la planète, les économies et nos sociétés. Les plans de transition doivent prendre en compte à la fois les plans pour le climat et pour l’emploi. Dans cette perspective, les syndicats doivent participer à ce processus […]. Mais à nouveau, confrontés à la conclusion d’un accord décevant, les syndicats ont regretté l’absence d’engagements de la part des pays pour respecter les droits du travail et les droits humains. Les droits de liberté syndicale, de négociation collective et de santé et sécurité au travail sont essentiels pour assurer une transition juste.
Il reviendra à Luca Visentini, nouveau secrétaire général de la CSI, de continuer à soutenir ces positions. Je veux lui renouveler ici mes félicitations pour son élection lors du congrès de Melbourne, où FO était représentée, et remercier chaleureusement Sharan Burrow pour son engagement à la tête de la CSI.
Accélérer la reconquête industrielle et les relocalisations d’activité
Cette question du climat et de l’emploi, FO l’a abordée également la semaine dernière à l’occasion du premier bilan de France 2030, où nous avons été conviés par la Première ministre. Des efforts d’investissement sont lancés, mais il faut aller vite et plus loin. Et là où des financements publics sont engagés, ils doivent être conditionnés à des objectifs et associés à des dispositifs de suivi étroit, d’évaluation, de contrôle et éventuellement de sanctions en cas de manquements aux engagements.
FO a rappelé que face à l’enjeu du changement climatique, mais aussi face aux conséquences de la guerre en Ukraine et à la crise énergétique, il est urgent d’accélérer la reconquête industrielle, la réindustrialisation et les relocalisations d’activité, pour mieux maîtriser les chaînes d’approvisionnement de bout en bout et rendre nos économies et nos emplois plus solides face aux tempêtes mondiales. Réindustrialiser et relocaliser, c’est aussi lutter contre l’inflation et l’envolée des prix !
Depuis plusieurs décennies, les politiques de désindustrialisation menées en France comme dans d’autres pays européens nous rendent trop vulnérables quant à l’approvisionnement en matières premières, paralysant de nombreux secteurs d’activité et dégradant la situation de l’emploi. Les crises que nous vivons rendent plus urgente la nécessité de dégager des investissements publics et privés massifs pour permettre la sécurité alimentaire, atteindre l’indépendance énergétique, réussir la transition climatique et favoriser les relocalisations de sites de production en France.