L'\u0153uvre et le personnage de Banksy font couler beaucoup d'encre. Pourtant ce livre nous montre une autre fa\u00e7on encore d'appr\u00e9hender et d'appr\u00e9cier ses productions en mettant en parall\u00e8le l'une d'entre elles et celle qui l'a inspir\u00e9e.<\/p>\n
Cela permet dans un premier temps de red\u00e9couvrir un \u00ab\u00a0classique\u00a0\u00bb, et, gr\u00e2ce au suppl\u00e9ment d'\u00e2me de Banksy, de nous le r\u00e9approprier \u00e0 l'aune de notre monde contemporain. La double mise en contexte (l'histoire de l'\u0153uvre initiale et la r\u00e9interpr\u00e9tation de Banksy) contribue \u00e0 \u00e9clairer le processus de cr\u00e9ation \u00e0 travers le lien qui s'op\u00e8re, \u00e0 la fois reprise et cr\u00e9ation, dans un jeu de repr\u00e9sentation qui d\u00e9truit le visible, l'existant, pour mieux reconstruire le sens.<\/p>\n
Banksy souhaite r\u00e9veiller les consciences, d\u00e9mystifier ce qu'on nous montre, nous faire sortir de l'indiff\u00e9rence. Jamais il ne se moque de l'\u0153uvre m\u00eame s'il emprunte un style satyrique et subversif\u00a0: ce d\u00e9calage est porteur de sens, pour nous faire changer d'axe, de paradigme, nous faire reconsid\u00e9rer ce qui nous entoure afin de r\u00e9sister \u00e0 la facilit\u00e9 et nous lib\u00e9rer des carcans de nos absurdit\u00e9s.<\/p>\n
Dossier de l'Info militante n\u00b03396 dat\u00e9 du mercredi 20\u00a0d\u00e9cembre 2023.<\/p>\n<\/div>\n
<\/strong><\/p>\n \u00c0 quand une politique renforc\u00e9e en mati\u00e8re de logement social, pour en finir avec la p\u00e9nurie qui p\u00e8se sur les plus modestes\u00a0? Fin 2022, quelque 2,4\u00a0millions de m\u00e9nages attendaient un logement social et la demande se fait toujours plus forte, exacerb\u00e9e par l'inflation toujours haute qui rogne les moyens des plus fragiles. Or, les offres du parc social ne suivent pas. Pour de multiples raisons. La loi SRU de 2000 est all\u00e8grement bafou\u00e9e, les aides financi\u00e8res publiques \u00e0 la pierre ont diminu\u00e9, la hausse des taux d'int\u00e9r\u00eat a fait flamber les co\u00fbts de construction. Le co\u00fbt de la r\u00e9duction de loyer de solidarit\u00e9, mesure d\u00e9cid\u00e9e par l'ex\u00e9cutif en 2018, en m\u00eame temps que la diminution des APL, p\u00e8se sur les bailleurs sociaux. La loi Pacte a elle r\u00e9duit en 2020 le nombre d'entreprises cotisant \u00e0 Action\u00a0Logement, organisme paritaire qui a subi aussi des ponctions ces derni\u00e8res ann\u00e9es\u2026 Du c\u00f4t\u00e9 des d\u00e9tenteurs d'un livret\u00a0A, depuis 2021 l'inflation rime aussi avec une perte s\u00e9v\u00e8re de r\u00e9mun\u00e9ration de ce livret d'\u00e9pargne qui finance le logement social via des pr\u00eats aux bailleurs. Le gouvernement, visant \u00e0 contenir pour les bailleurs le co\u00fbt des emprunts, aux taux li\u00e9s \u00e0 celui du livret\u00a0A, a bloqu\u00e9 \u00e0 3\u00a0% le taux de celui-ci depuis ao\u00fbt et jusqu'en janvier 2025. Pour les m\u00e9nages modestes, entre un livret\u00a0A au rendement amoindri et le manque toujours plus criant de logements sociaux, cela ressemble \u00e0 une double peine. Laquelle a \u00e0 voir avec la politique nationale sur le logement social, chaotique et aux moyens notoirement insuffisants.<\/p>\n <\/p>\n U\u200an logement social\u00a0en crise, ou encore une\u00a0bombe sociale \u00e0 retardement, peut-on lire r\u00e9guli\u00e8rement dans la presse ou dans les multiples rapports alertant de la situation. La r\u00e9alit\u00e9 derri\u00e8re ces mots\u00a0? D'abord, le nombre de personnes pauvres a augment\u00e9 de 1,5\u00a0million en vingt ans. 14,5\u00a0% des Fran\u00e7ais (9,1\u00a0millions) vivaient sous le seuil de pauvret\u00e9 mon\u00e9taire (1\u00a0158\u00a0euros par mois) en 2021 selon l'Insee. Le nombre de personnes sans domicile a augment\u00e9 de 330\u00a0000 en 2022. Quinze millions de personnes seraient impact\u00e9es en France, de multiples fa\u00e7ons, par la crise du logement. Un logement, ou\u00a0d\u00e9pense contrainte, qui p\u00e8se de plus en plus sur le budget des m\u00e9nages\u00a0: 9,5\u00a0% en 1960\u2026 23\u00a0% en moyenne aujourd'hui. C'est devenu le premier poste de d\u00e9pense, rappelle l'ONG Oxfam-France dans un r\u00e9cent rapport. Pour les plus modestes, la d\u00e9pense occupe m\u00eame 32\u00a0% du budget. Autre param\u00e8tre de poids\u00a0:\u00a0Les prix de l'immobilier ont augment\u00e9 de 125,6\u00a0% entre 2001 et 2020. Les loyers \u2013\u00a0social et secteur libre\u00a0\u2013 quant \u00e0 eux ont augment\u00e9 de 36,5\u00a0% sur la m\u00eame p\u00e9riode. Or, dans le m\u00eame temps, les revenus brut des m\u00e9nages n'ont progress\u00e9 que de 29\u00a0%. Autrement dit, en vingt ans les prix des biens immobiliers ont augment\u00e9 quatre fois plus vite que les revenus\u00a0!, rappelle encore cette \u00e9tude. Cela explique pourquoi un Fran\u00e7ais sur deux habite ou a habit\u00e9 dans un logement social. Chiffres que rappelle l'Union sociale pour l'habitat, qui fustige\u00a0le d\u00e9sengagement progressif de la puissance publique ces derni\u00e8res d\u00e9cennies, ce qui\u00a0laisse une plus grande place \u00e0 des acteurs financiaris\u00e9s et \u00e0 une qu\u00eate de rentabilit\u00e9 \u00e0 tout prix,\u00a0au d\u00e9triment d'une offre abordable pour les plus pr\u00e9caires.<\/p>\n L'Oxfam pointe lui aussi, comme nombre d'acteurs du logement, ce \u00a0d\u00e9sengagement progressif de l'\u00c9tat. Ainsi,\u00a0La production de logements sociaux a diminu\u00e9 au plan national avec 126\u00a0000 logements sociaux financ\u00e9s en 2016, 95\u00a0000 en 2021, puis 96\u00a0000 en 2022. Et probablement \u00e0 peine 90\u00a0000 d'ici la fin de l'ann\u00e9e. Le parc social ne suit pas les besoins. 2,42\u00a0millions de m\u00e9nages sont ainsi en attente d'un logement social, dont 1,63\u00a0million pour une premi\u00e8re attribution. Quelque 400\u00a0000 logements sont d\u00e9livr\u00e9s par an par les bailleurs sociaux. Largement insuffisant donc. En trois ans, les d\u00e9lais d'attente ont augment\u00e9 de 20\u00a0% \u00e0 30\u00a0% selon les r\u00e9gions. Et dans le parc social, o\u00f9 selon l'Ancols (Agence nationale du contr\u00f4le du logement social) 20\u00a0% des m\u00e9nages se d\u00e9clarent comme pauvres, la rotation sur les logements est faible (moins de 8\u00a0%), les locataires pr\u00e9f\u00e9rant conserver leur domicile plut\u00f4t que de s'aventurer dans la qu\u00eate incertaine d'un nouveau logement. En \u00cele-de-France, expliquait r\u00e9cemment un \u00e9lu de la R\u00e9gion,\u00a0c'est dix ans d'attente. Actuellement, on d\u00e9nombre 783\u00a0000 m\u00e9nages candidats, soit deux fois plus qu'il y a dix ans, indique l'Union sociale pour l'habitat. La situation est tout aussi compliqu\u00e9e en province. Exemple au Mans avec 9\u00a0200 dossiers en attente dans la m\u00e9tropole. Partout, les d\u00e9lais d'attente se comptent plut\u00f4t en ann\u00e9es qu'en mois\u00a0! Les candidats sont des m\u00e9nages fragiles, modestes et m\u00eame de la classe moyenne, tous ayant qui plus est pris de plein fouet l'inflation, rongeant des revenus (salaires, pensions, minima sociaux) insuffisamment revaloris\u00e9s. Beaucoup ne peuvent acc\u00e9der au parc locatif priv\u00e9 (qui loge 23\u00a0% des m\u00e9nages fran\u00e7ais), aux prix prohibitifs et lui aussi en \u00ab\u00a0tension\u00a0\u00bb dans de nombreuses zones. Leurs moyens leur permettent encore moins d'acc\u00e9der \u00e0 la propri\u00e9t\u00e9, impliquant un endettement cons\u00e9quent, calcul\u00e9 en fonction des revenus et n\u00e9cessitant l'approbation de banques de plus en plus frileuses. Gonfler la capacit\u00e9 du parc social est donc essentiel. Et cette n\u00e9cessit\u00e9 a \u00e0 voir aussi avec la r\u00e9duction des in\u00e9galit\u00e9s sur l'emploi. Fin novembre, une enqu\u00eate de la CPME indiquait ainsi que 19\u00a0% des patrons des petites et moyennes entreprises peinant \u00e0 recruter signalent que des candidats ont d\u00fb renoncer \u00e0 l'emploi propos\u00e9 \u00e0 cause de leur difficult\u00e9 d'acc\u00e8s au logement. La situation s'aggrave. Ils n'\u00e9taient \u00ab\u00a0que\u00a0\u00bb 10\u00a0% \u00e0 faire ce constat en avril dernier.<\/p>\n \u00a0<\/p>\n Les 2,4\u00a0millions de m\u00e9nages qui attendent un logement social en France n'ont pas fini de patienter\u00a0! Entre 2020 et 2022, 64\u00a0% des communes tenues de combler leur d\u00e9ficit de logements sociaux n'ont pas atteint leur objectif l\u00e9gal de production, alors qu'elles n'\u00e9taient que 47\u00a0% dans ce cas lors du pr\u00e9c\u00e9dent bilan triennal, a r\u00e9v\u00e9l\u00e9 en d\u00e9cembre la commission nationale charg\u00e9e du suivi de la loi SRU (Solidarit\u00e9 et renouvellement urbain) de 2000. Laquelle impose aux communes d'atteindre un minimum de 20\u00a0% ou 25\u00a0% de HLM parmi leurs r\u00e9sidences principales d'ici 2025. Cons\u00e9quence, alors que les objectifs agr\u00e9g\u00e9s de production \u00e9taient de 278\u00a0177 logements HLM en 2020-2022, seuls 186\u00a0124 ont \u00e9t\u00e9 b\u00e2tis. Le taux de r\u00e9alisation total a chut\u00e9 \u00e0 67\u00a0% (contre 116\u00a0% en 2017-2019). Avec d'extr\u00eames disparit\u00e9s territoriales. En r\u00e9gion Paca, 158 des 166 villes soumises \u00e0 la loi SRU (soit 95\u00a0%\u00a0!) n'ont pas tenu leurs objectifs... L'opposition de certains \u00e9lus locaux l'explique pour la fondation Abb\u00e9-Pierre, qui appelle \u00e0 une application plus ferme de la loi.<\/p>\n Mais ni le non-respect de la loi SRU par les \u00e9lus locaux, ni la crise sanitaire qui a boulevers\u00e9 le secteur de la construction ne sauraient, seuls, expliquer la crise s\u00e9v\u00e8re que traverse le logement social. La production de HLM s'effondre. Pass\u00e9e depuis 2020 sous les 100\u00a0000\u00a0logements par an, elle devrait continuer de ralentir pour se stabiliser \u00e0 une moyenne de 66\u00a0000\u00a0logements neufs par an \u00e0 partir de 2030, a alert\u00e9 en septembre la Caisse des d\u00e9p\u00f4ts et consignations. De fait, les bailleurs sociaux ont vu depuis 2018 leurs capacit\u00e9s de financement grev\u00e9es par une s\u00e9rie de d\u00e9cisions politiques, et devraient donc construire beaucoup moins de logements.<\/p>\n La loi de finances pour 2018, qui a instaur\u00e9 la r\u00e9duction de loyer de solidarit\u00e9 ou RLS, a \u00e9t\u00e9 le premier coup de boutoir pour le secteur. Il s'est vu oblig\u00e9 de financer cette remise de loyer pour les locataires de logement social (\u00e9ligibles sous conditions de ressources), laquelle a permis \u00e0 l'\u00c9tat de faire des \u00e9conomies en r\u00e9duisant d'autant le co\u00fbt des aides personnalis\u00e9es au logement, vers\u00e9es aux locataires concern\u00e9s. Manque \u00e0 gagner pour les bailleurs sociaux\u00a0? 800\u00a0millions en 2018 et 2019, puis 1,3\u00a0milliard par an jusqu'en 2022. Le deuxi\u00e8me s\u00e9isme a \u00e9t\u00e9 la multiplication par six, de 0,5\u00a0% \u00e0 3\u00a0%, entre f\u00e9vrier 2022 et f\u00e9vrier 2023, du taux d'int\u00e9r\u00eat du livret\u00a0A, sur lequel sont index\u00e9s les taux des emprunts accord\u00e9s aux organismes HLM, et qui est donc le facteur aggravant du co\u00fbt de leur dette. Leur endettement a ainsi explos\u00e9, avec 6\u00a0milliards d'euros de d\u00e9penses suppl\u00e9mentaires depuis 2022, selon l'Union sociale pour l'habitat (USH). Ajoutez-y l'effort de r\u00e9novation \u00e9nerg\u00e9tique de leur parc, que les bailleurs sociaux doivent engager pour tenir les objectifs d'\u00e9radication des passoires thermiques fix\u00e9s par la loi Climat et r\u00e9silience de 2021 (estim\u00e9s \u00e0 plus de 100\u00a0milliards d'euros en quinze ans par l'USH), et les marges de man\u0153uvre, pour la construction, apparaissent minimes.<\/p>\n Sign\u00e9s en octobre, les engagements de l'\u00c9tat et du mouvement HLM pour la transition \u00e9cologique et la production de logements sociaux 2024-2026 ne risquent pas de changer la donne. M\u00eame si l'ex\u00e9cutif y promet un plan de soutien de 1,2\u00a0milliard d'euros sur trois ans. Le projet de loi de finances (PLF) pour 2024, en cours d'adoption, en fait la parfaite d\u00e9monstration\u00a0: le soutien au secteur pour la r\u00e9novation \u00e9nerg\u00e9tique s'\u00e9l\u00e8ve\u2026 \u00e0 40\u00a0millions d'euros. Et le PLF n'int\u00e8gre pas de r\u00e9examen de la RLS.<\/p>\n \u00a0<\/p>\n Action Logement, o\u00f9 si\u00e8ge FO, est l'organisme paritaire qui collecte et g\u00e8re la Participation des employeurs \u00e0 l'effort de construction (PEEC), une cotisation vers\u00e9e par les entreprises du secteur priv\u00e9, y compris agricole, d'au moins 50\u00a0salari\u00e9s. Il est l'h\u00e9ritier du 1\u00a0% logement, cr\u00e9\u00e9 en 1953 pour am\u00e9liorer, apr\u00e8s-guerre, le logement des salari\u00e9s. Sa vocation est de faciliter l'acc\u00e8s au logement pour favoriser l'emploi, par le biais de deux missions.<\/p>\n D'une part, Action Logement construit, finance et r\u00e9nove des logements sociaux et interm\u00e9diaires, prioritairement dans les zones tendues. En 2022, il a obtenu 43\u00a0000 autorisations de construction de logements, soit un peu moins de la moiti\u00e9 du total national. Avec un patrimoine de 1,1\u00a0million de logements sociaux g\u00e9r\u00e9s par une cinquantaine de filiales, il est aujourd'hui le premier bailleur social fran\u00e7ais.<\/p>\n D'autre part, l'organisme aide les salari\u00e9s \u00e0 louer un logement ou \u00e0 devenir propri\u00e9taires par le biais de pr\u00eats, de subventions ou de services, notamment pour favoriser la mobilit\u00e9. \u00c0 titre d'exemple, avec la Garantie Visale, Action\u00a0Logement se porte garant gratuitement pour couvrir les loyers impay\u00e9s et les d\u00e9gradations locatives. Plus de 280\u00a0000\u00a0salari\u00e9s ont pu b\u00e9n\u00e9ficier de ce service en 2022. Quelque 16\u00a0500 pr\u00eats d'accession \u00e0 la propri\u00e9t\u00e9 ont \u00e9galement \u00e9t\u00e9 accord\u00e9s.<\/p>\n Pour FO, le logement ne doit pas \u00eatre trop \u00e9loign\u00e9 du lieu de travail, d'une part pour am\u00e9liorer la qualit\u00e9 de vie, et d'autre part pour r\u00e9duire les co\u00fbts de d\u00e9placement, donc pr\u00e9server le pouvoir d'achat, explique Pascal Lagrue, secr\u00e9taire conf\u00e9d\u00e9ral FO charg\u00e9 du logement. La conf\u00e9d\u00e9ration milite aussi pour un logement abordable, tant en termes de loyer que de co\u00fbt \u00e9nerg\u00e9tique.<\/p>\n Les ressources d'Action\u00a0Logement n'ont cess\u00e9 d'\u00eatre rogn\u00e9es au fil du temps. Depuis 1992, le taux de la PEEC n'est plus de 1\u00a0% de la masse salariale, mais de 0,45\u00a0%. Par ailleurs, l'assiette a \u00e9t\u00e9 r\u00e9duite par la loi Pacte, adopt\u00e9e en 2019, qui a relev\u00e9 le seuil de cotisation pour les entreprises du secteur priv\u00e9 de 20 \u00e0 50\u00a0salari\u00e9s. Et l'\u00c9tat n'h\u00e9site pas \u00e0 piocher dans les caisses de l'organisme\u00a0: 300\u00a0millions d'euros pr\u00e9lev\u00e9s en 2023, 500\u00a0millions en 2020\u2026 Pomper dans les fonds propres d'Action\u00a0Logement, c'est ob\u00e9rer sa capacit\u00e9 de production et de r\u00e9novation de logements au b\u00e9n\u00e9fice des salari\u00e9s, d\u00e9nonce Pascal Lagrue.<\/p>\n En mai 2023, Action\u00a0Logement a carr\u00e9ment failli \u00eatre d\u00e9mantel\u00e9, l'\u00c9tat ayant eu le projet de le reclasser en administration publique.\u00a0Cette d\u00e9cision remettrait en cause de\u00a0facto la gestion paritaire telle que nous la connaissons aujourd'hui et pourrait conduire \u00e0 une r\u00e9duction drastique des moyens issus de la Participation des entreprises \u00e0 l'effort de construction, avait alors d\u00e9nonc\u00e9 le secr\u00e9taire conf\u00e9d\u00e9ral. Une nouvelle convention quinquennale 2023-2027 sur l'utilisation de la PEEC a finalement \u00e9t\u00e9 sign\u00e9e en juin avec l'\u00c9tat, pour un budget de 14,4\u00a0milliards d'euros.<\/p>\n Plus globalement, FO exige la mise en place d'une v\u00e9ritable politique d'aide \u00e0 la pierre afin de relancer la construction de logements. Alors que la conf\u00e9d\u00e9ration est convaincue que la bataille \u00e0 mener est celle des ressources p\u00e9rennes du secteur du logement social, n\u00e9cessaires pour r\u00e9pondre aux besoins croissants, une nouvelle menace vient d'appara\u00eetre. La loi 3DS donne en effet la possibilit\u00e9 aux intercommunalit\u00e9s volontaires de devenir autorit\u00e9 organisatrice de l'habitat (AOH). Et pour financer ces dispositifs, un projet de d\u00e9centralisation d'une partie de la PEEC est dans les tuyaux. Nous allons \u00eatre tr\u00e8s attentifs sur ce dossier, pr\u00e9vient Pascal Lagrue.<\/p>\nAlarme sur une d\u00e9gradation incessante<\/h1>\n
Dix ans d'attente en \u00cele-de-France\u2026<\/h2>\n
Construction de logements sociaux\u00a0: \u00e0 quand une v\u00e9ritable politique publique\u00a0? <\/h1>\n
Les capacit\u00e9s de financement des bailleurs sociaux grev\u00e9es <\/h2>\n
Action Logement, un organisme paritaire convoit\u00e9 par l'\u00c9tat<\/h1>\n
La n\u00e9cessit\u00e9 d'une politique d'aide \u00e0 la pierre<\/h2>\n
Dans le jargon de l'entreprise, l'\u00e9paisseur du trait c'est ce qui est insignifiant, la quantit\u00e9 n\u00e9gligeable. C'est la r\u00e9flexion qui sous-tend cet ouvrage\u00a0: \u00e0 quoi sert mon travail, quelle est mon utilit\u00e9 dans cette soci\u00e9t\u00e9\u00a0?<\/p>\n
Dans un style mordant et dr\u00f4le, l'auteur nous pr\u00e9sente les coulisses, les failles du syst\u00e8me et la place des id\u00e9es pr\u00e9con\u00e7ues. Il plante son d\u00e9cor dans une grande agence de consulting en communication et dresse de fa\u00e7on fac\u00e9tieuse des portraits d\u00e9coup\u00e9s \u00e0 la hache.<\/p>\n
Ancien journaliste, l'auteur joue de sa plume pour trouver le rythme, la phrase juste, le bon mot, tout en se jouant de la novlangue pour d\u00e9noncer la course \u00e0 la rentabilit\u00e9, sans se pr\u00e9occuper de la p\u00e9rennit\u00e9 d'une entreprise et encore moins de ses salari\u00e9s.<\/p>\n
Dans un style satyrique, il d\u00e9nonce la vacuit\u00e9 du monde des grands groupes, le jeu de dupes et de faux-semblants qui se joue entre clients et prestataires, et entre dirigeants et salari\u00e9s.<\/p>\n
Il jette un regard d\u00e9sabus\u00e9 sur ce monde, loin de la magie de l'enfance qu'il \u00e9voque avec nostalgie. Pourtant, c'est par l'\u00e9tat d'esprit qu'il r\u00e9pond \u00e0 la question centrale du sens qu'on peut donner \u00e0 nos vies, en laissant cette part d'enfance le faire sortir du cimeti\u00e8re des inutiles.<\/p>\n
\u00a0<\/p>\n
L'\u0153uvre et le personnage de Banksy font couler beaucoup d'encre. Pourtant ce livre nous montre une autre fa\u00e7on encore d'appr\u00e9hender et d'appr\u00e9cier ses productions en mettant en parall\u00e8le l'une d'entre elles et celle qui l'a inspir\u00e9e.<\/p>\n
Cela permet dans un premier temps de red\u00e9couvrir un \u00ab\u00a0classique\u00a0\u00bb, et, gr\u00e2ce au suppl\u00e9ment d'\u00e2me de Banksy, de nous le r\u00e9approprier \u00e0 l'aune de notre monde contemporain. La double mise en contexte (l'histoire de l'\u0153uvre initiale et la r\u00e9interpr\u00e9tation de Banksy) contribue \u00e0 \u00e9clairer le processus de cr\u00e9ation \u00e0 travers le lien qui s'op\u00e8re, \u00e0 la fois reprise et cr\u00e9ation, dans un jeu de repr\u00e9sentation qui d\u00e9truit le visible, l'existant, pour mieux reconstruire le sens.<\/p>\n
Banksy souhaite r\u00e9veiller les consciences, d\u00e9mystifier ce qu'on nous montre, nous faire sortir de l'indiff\u00e9rence. Jamais il ne se moque de l'\u0153uvre m\u00eame s'il emprunte un style satyrique et subversif\u00a0: ce d\u00e9calage est porteur de sens, pour nous faire changer d'axe, de paradigme, nous faire reconsid\u00e9rer ce qui nous entoure afin de r\u00e9sister \u00e0 la facilit\u00e9 et nous lib\u00e9rer des carcans de nos absurdit\u00e9s.<\/p>\n
Dossier de l'Info militante n\u00b03396 dat\u00e9 du mercredi 20\u00a0d\u00e9cembre 2023.<\/p>\n<\/div>\n
<\/strong><\/p>\n \u00c0 quand une politique renforc\u00e9e en mati\u00e8re de logement social, pour en finir avec la p\u00e9nurie qui p\u00e8se sur les plus modestes\u00a0? Fin 2022, quelque 2,4\u00a0millions de m\u00e9nages attendaient un logement social et la demande se fait toujours plus forte, exacerb\u00e9e par l'inflation toujours haute qui rogne les moyens des plus fragiles. Or, les offres du parc social ne suivent pas. Pour de multiples raisons. La loi SRU de 2000 est all\u00e8grement bafou\u00e9e, les aides financi\u00e8res publiques \u00e0 la pierre ont diminu\u00e9, la hausse des taux d'int\u00e9r\u00eat a fait flamber les co\u00fbts de construction. Le co\u00fbt de la r\u00e9duction de loyer de solidarit\u00e9, mesure d\u00e9cid\u00e9e par l'ex\u00e9cutif en 2018, en m\u00eame temps que la diminution des APL, p\u00e8se sur les bailleurs sociaux. La loi Pacte a elle r\u00e9duit en 2020 le nombre d'entreprises cotisant \u00e0 Action\u00a0Logement, organisme paritaire qui a subi aussi des ponctions ces derni\u00e8res ann\u00e9es\u2026 Du c\u00f4t\u00e9 des d\u00e9tenteurs d'un livret\u00a0A, depuis 2021 l'inflation rime aussi avec une perte s\u00e9v\u00e8re de r\u00e9mun\u00e9ration de ce livret d'\u00e9pargne qui finance le logement social via des pr\u00eats aux bailleurs. Le gouvernement, visant \u00e0 contenir pour les bailleurs le co\u00fbt des emprunts, aux taux li\u00e9s \u00e0 celui du livret\u00a0A, a bloqu\u00e9 \u00e0 3\u00a0% le taux de celui-ci depuis ao\u00fbt et jusqu'en janvier 2025. Pour les m\u00e9nages modestes, entre un livret\u00a0A au rendement amoindri et le manque toujours plus criant de logements sociaux, cela ressemble \u00e0 une double peine. Laquelle a \u00e0 voir avec la politique nationale sur le logement social, chaotique et aux moyens notoirement insuffisants.<\/p>\n <\/p>\n U\u200an logement social\u00a0en crise, ou encore une\u00a0bombe sociale \u00e0 retardement, peut-on lire r\u00e9guli\u00e8rement dans la presse ou dans les multiples rapports alertant de la situation. La r\u00e9alit\u00e9 derri\u00e8re ces mots\u00a0? D'abord, le nombre de personnes pauvres a augment\u00e9 de 1,5\u00a0million en vingt ans. 14,5\u00a0% des Fran\u00e7ais (9,1\u00a0millions) vivaient sous le seuil de pauvret\u00e9 mon\u00e9taire (1\u00a0158\u00a0euros par mois) en 2021 selon l'Insee. Le nombre de personnes sans domicile a augment\u00e9 de 330\u00a0000 en 2022. Quinze millions de personnes seraient impact\u00e9es en France, de multiples fa\u00e7ons, par la crise du logement. Un logement, ou\u00a0d\u00e9pense contrainte, qui p\u00e8se de plus en plus sur le budget des m\u00e9nages\u00a0: 9,5\u00a0% en 1960\u2026 23\u00a0% en moyenne aujourd'hui. C'est devenu le premier poste de d\u00e9pense, rappelle l'ONG Oxfam-France dans un r\u00e9cent rapport. Pour les plus modestes, la d\u00e9pense occupe m\u00eame 32\u00a0% du budget. Autre param\u00e8tre de poids\u00a0:\u00a0Les prix de l'immobilier ont augment\u00e9 de 125,6\u00a0% entre 2001 et 2020. Les loyers \u2013\u00a0social et secteur libre\u00a0\u2013 quant \u00e0 eux ont augment\u00e9 de 36,5\u00a0% sur la m\u00eame p\u00e9riode. Or, dans le m\u00eame temps, les revenus brut des m\u00e9nages n'ont progress\u00e9 que de 29\u00a0%. Autrement dit, en vingt ans les prix des biens immobiliers ont augment\u00e9 quatre fois plus vite que les revenus\u00a0!, rappelle encore cette \u00e9tude. Cela explique pourquoi un Fran\u00e7ais sur deux habite ou a habit\u00e9 dans un logement social. Chiffres que rappelle l'Union sociale pour l'habitat, qui fustige\u00a0le d\u00e9sengagement progressif de la puissance publique ces derni\u00e8res d\u00e9cennies, ce qui\u00a0laisse une plus grande place \u00e0 des acteurs financiaris\u00e9s et \u00e0 une qu\u00eate de rentabilit\u00e9 \u00e0 tout prix,\u00a0au d\u00e9triment d'une offre abordable pour les plus pr\u00e9caires.<\/p>\n L'Oxfam pointe lui aussi, comme nombre d'acteurs du logement, ce \u00a0d\u00e9sengagement progressif de l'\u00c9tat. Ainsi,\u00a0La production de logements sociaux a diminu\u00e9 au plan national avec 126\u00a0000 logements sociaux financ\u00e9s en 2016, 95\u00a0000 en 2021, puis 96\u00a0000 en 2022. Et probablement \u00e0 peine 90\u00a0000 d'ici la fin de l'ann\u00e9e. Le parc social ne suit pas les besoins. 2,42\u00a0millions de m\u00e9nages sont ainsi en attente d'un logement social, dont 1,63\u00a0million pour une premi\u00e8re attribution. Quelque 400\u00a0000 logements sont d\u00e9livr\u00e9s par an par les bailleurs sociaux. Largement insuffisant donc. En trois ans, les d\u00e9lais d'attente ont augment\u00e9 de 20\u00a0% \u00e0 30\u00a0% selon les r\u00e9gions. Et dans le parc social, o\u00f9 selon l'Ancols (Agence nationale du contr\u00f4le du logement social) 20\u00a0% des m\u00e9nages se d\u00e9clarent comme pauvres, la rotation sur les logements est faible (moins de 8\u00a0%), les locataires pr\u00e9f\u00e9rant conserver leur domicile plut\u00f4t que de s'aventurer dans la qu\u00eate incertaine d'un nouveau logement. En \u00cele-de-France, expliquait r\u00e9cemment un \u00e9lu de la R\u00e9gion,\u00a0c'est dix ans d'attente. Actuellement, on d\u00e9nombre 783\u00a0000 m\u00e9nages candidats, soit deux fois plus qu'il y a dix ans, indique l'Union sociale pour l'habitat. La situation est tout aussi compliqu\u00e9e en province. Exemple au Mans avec 9\u00a0200 dossiers en attente dans la m\u00e9tropole. Partout, les d\u00e9lais d'attente se comptent plut\u00f4t en ann\u00e9es qu'en mois\u00a0! Les candidats sont des m\u00e9nages fragiles, modestes et m\u00eame de la classe moyenne, tous ayant qui plus est pris de plein fouet l'inflation, rongeant des revenus (salaires, pensions, minima sociaux) insuffisamment revaloris\u00e9s. Beaucoup ne peuvent acc\u00e9der au parc locatif priv\u00e9 (qui loge 23\u00a0% des m\u00e9nages fran\u00e7ais), aux prix prohibitifs et lui aussi en \u00ab\u00a0tension\u00a0\u00bb dans de nombreuses zones. Leurs moyens leur permettent encore moins d'acc\u00e9der \u00e0 la propri\u00e9t\u00e9, impliquant un endettement cons\u00e9quent, calcul\u00e9 en fonction des revenus et n\u00e9cessitant l'approbation de banques de plus en plus frileuses. Gonfler la capacit\u00e9 du parc social est donc essentiel. Et cette n\u00e9cessit\u00e9 a \u00e0 voir aussi avec la r\u00e9duction des in\u00e9galit\u00e9s sur l'emploi. Fin novembre, une enqu\u00eate de la CPME indiquait ainsi que 19\u00a0% des patrons des petites et moyennes entreprises peinant \u00e0 recruter signalent que des candidats ont d\u00fb renoncer \u00e0 l'emploi propos\u00e9 \u00e0 cause de leur difficult\u00e9 d'acc\u00e8s au logement. La situation s'aggrave. Ils n'\u00e9taient \u00ab\u00a0que\u00a0\u00bb 10\u00a0% \u00e0 faire ce constat en avril dernier.<\/p>\n \u00a0<\/p>\n Les 2,4\u00a0millions de m\u00e9nages qui attendent un logement social en France n'ont pas fini de patienter\u00a0! Entre 2020 et 2022, 64\u00a0% des communes tenues de combler leur d\u00e9ficit de logements sociaux n'ont pas atteint leur objectif l\u00e9gal de production, alors qu'elles n'\u00e9taient que 47\u00a0% dans ce cas lors du pr\u00e9c\u00e9dent bilan triennal, a r\u00e9v\u00e9l\u00e9 en d\u00e9cembre la commission nationale charg\u00e9e du suivi de la loi SRU (Solidarit\u00e9 et renouvellement urbain) de 2000. Laquelle impose aux communes d'atteindre un minimum de 20\u00a0% ou 25\u00a0% de HLM parmi leurs r\u00e9sidences principales d'ici 2025. Cons\u00e9quence, alors que les objectifs agr\u00e9g\u00e9s de production \u00e9taient de 278\u00a0177 logements HLM en 2020-2022, seuls 186\u00a0124 ont \u00e9t\u00e9 b\u00e2tis. Le taux de r\u00e9alisation total a chut\u00e9 \u00e0 67\u00a0% (contre 116\u00a0% en 2017-2019). Avec d'extr\u00eames disparit\u00e9s territoriales. En r\u00e9gion Paca, 158 des 166 villes soumises \u00e0 la loi SRU (soit 95\u00a0%\u00a0!) n'ont pas tenu leurs objectifs... L'opposition de certains \u00e9lus locaux l'explique pour la fondation Abb\u00e9-Pierre, qui appelle \u00e0 une application plus ferme de la loi.<\/p>\n Mais ni le non-respect de la loi SRU par les \u00e9lus locaux, ni la crise sanitaire qui a boulevers\u00e9 le secteur de la construction ne sauraient, seuls, expliquer la crise s\u00e9v\u00e8re que traverse le logement social. La production de HLM s'effondre. Pass\u00e9e depuis 2020 sous les 100\u00a0000\u00a0logements par an, elle devrait continuer de ralentir pour se stabiliser \u00e0 une moyenne de 66\u00a0000\u00a0logements neufs par an \u00e0 partir de 2030, a alert\u00e9 en septembre la Caisse des d\u00e9p\u00f4ts et consignations. De fait, les bailleurs sociaux ont vu depuis 2018 leurs capacit\u00e9s de financement grev\u00e9es par une s\u00e9rie de d\u00e9cisions politiques, et devraient donc construire beaucoup moins de logements.<\/p>\n La loi de finances pour 2018, qui a instaur\u00e9 la r\u00e9duction de loyer de solidarit\u00e9 ou RLS, a \u00e9t\u00e9 le premier coup de boutoir pour le secteur. Il s'est vu oblig\u00e9 de financer cette remise de loyer pour les locataires de logement social (\u00e9ligibles sous conditions de ressources), laquelle a permis \u00e0 l'\u00c9tat de faire des \u00e9conomies en r\u00e9duisant d'autant le co\u00fbt des aides personnalis\u00e9es au logement, vers\u00e9es aux locataires concern\u00e9s. Manque \u00e0 gagner pour les bailleurs sociaux\u00a0? 800\u00a0millions en 2018 et 2019, puis 1,3\u00a0milliard par an jusqu'en 2022. Le deuxi\u00e8me s\u00e9isme a \u00e9t\u00e9 la multiplication par six, de 0,5\u00a0% \u00e0 3\u00a0%, entre f\u00e9vrier 2022 et f\u00e9vrier 2023, du taux d'int\u00e9r\u00eat du livret\u00a0A, sur lequel sont index\u00e9s les taux des emprunts accord\u00e9s aux organismes HLM, et qui est donc le facteur aggravant du co\u00fbt de leur dette. Leur endettement a ainsi explos\u00e9, avec 6\u00a0milliards d'euros de d\u00e9penses suppl\u00e9mentaires depuis 2022, selon l'Union sociale pour l'habitat (USH). Ajoutez-y l'effort de r\u00e9novation \u00e9nerg\u00e9tique de leur parc, que les bailleurs sociaux doivent engager pour tenir les objectifs d'\u00e9radication des passoires thermiques fix\u00e9s par la loi Climat et r\u00e9silience de 2021 (estim\u00e9s \u00e0 plus de 100\u00a0milliards d'euros en quinze ans par l'USH), et les marges de man\u0153uvre, pour la construction, apparaissent minimes.<\/p>\n Sign\u00e9s en octobre, les engagements de l'\u00c9tat et du mouvement HLM pour la transition \u00e9cologique et la production de logements sociaux 2024-2026 ne risquent pas de changer la donne. M\u00eame si l'ex\u00e9cutif y promet un plan de soutien de 1,2\u00a0milliard d'euros sur trois ans. Le projet de loi de finances (PLF) pour 2024, en cours d'adoption, en fait la parfaite d\u00e9monstration\u00a0: le soutien au secteur pour la r\u00e9novation \u00e9nerg\u00e9tique s'\u00e9l\u00e8ve\u2026 \u00e0 40\u00a0millions d'euros. Et le PLF n'int\u00e8gre pas de r\u00e9examen de la RLS.<\/p>\n \u00a0<\/p>\n Action Logement, o\u00f9 si\u00e8ge FO, est l'organisme paritaire qui collecte et g\u00e8re la Participation des employeurs \u00e0 l'effort de construction (PEEC), une cotisation vers\u00e9e par les entreprises du secteur priv\u00e9, y compris agricole, d'au moins 50\u00a0salari\u00e9s. Il est l'h\u00e9ritier du 1\u00a0% logement, cr\u00e9\u00e9 en 1953 pour am\u00e9liorer, apr\u00e8s-guerre, le logement des salari\u00e9s. Sa vocation est de faciliter l'acc\u00e8s au logement pour favoriser l'emploi, par le biais de deux missions.<\/p>\n D'une part, Action Logement construit, finance et r\u00e9nove des logements sociaux et interm\u00e9diaires, prioritairement dans les zones tendues. En 2022, il a obtenu 43\u00a0000 autorisations de construction de logements, soit un peu moins de la moiti\u00e9 du total national. Avec un patrimoine de 1,1\u00a0million de logements sociaux g\u00e9r\u00e9s par une cinquantaine de filiales, il est aujourd'hui le premier bailleur social fran\u00e7ais.<\/p>\n D'autre part, l'organisme aide les salari\u00e9s \u00e0 louer un logement ou \u00e0 devenir propri\u00e9taires par le biais de pr\u00eats, de subventions ou de services, notamment pour favoriser la mobilit\u00e9. \u00c0 titre d'exemple, avec la Garantie Visale, Action\u00a0Logement se porte garant gratuitement pour couvrir les loyers impay\u00e9s et les d\u00e9gradations locatives. Plus de 280\u00a0000\u00a0salari\u00e9s ont pu b\u00e9n\u00e9ficier de ce service en 2022. Quelque 16\u00a0500 pr\u00eats d'accession \u00e0 la propri\u00e9t\u00e9 ont \u00e9galement \u00e9t\u00e9 accord\u00e9s.<\/p>\n Pour FO, le logement ne doit pas \u00eatre trop \u00e9loign\u00e9 du lieu de travail, d'une part pour am\u00e9liorer la qualit\u00e9 de vie, et d'autre part pour r\u00e9duire les co\u00fbts de d\u00e9placement, donc pr\u00e9server le pouvoir d'achat, explique Pascal Lagrue, secr\u00e9taire conf\u00e9d\u00e9ral FO charg\u00e9 du logement. La conf\u00e9d\u00e9ration milite aussi pour un logement abordable, tant en termes de loyer que de co\u00fbt \u00e9nerg\u00e9tique.<\/p>\n Les ressources d'Action\u00a0Logement n'ont cess\u00e9 d'\u00eatre rogn\u00e9es au fil du temps. Depuis 1992, le taux de la PEEC n'est plus de 1\u00a0% de la masse salariale, mais de 0,45\u00a0%. Par ailleurs, l'assiette a \u00e9t\u00e9 r\u00e9duite par la loi Pacte, adopt\u00e9e en 2019, qui a relev\u00e9 le seuil de cotisation pour les entreprises du secteur priv\u00e9 de 20 \u00e0 50\u00a0salari\u00e9s. Et l'\u00c9tat n'h\u00e9site pas \u00e0 piocher dans les caisses de l'organisme\u00a0: 300\u00a0millions d'euros pr\u00e9lev\u00e9s en 2023, 500\u00a0millions en 2020\u2026 Pomper dans les fonds propres d'Action\u00a0Logement, c'est ob\u00e9rer sa capacit\u00e9 de production et de r\u00e9novation de logements au b\u00e9n\u00e9fice des salari\u00e9s, d\u00e9nonce Pascal Lagrue.<\/p>\n En mai 2023, Action\u00a0Logement a carr\u00e9ment failli \u00eatre d\u00e9mantel\u00e9, l'\u00c9tat ayant eu le projet de le reclasser en administration publique.\u00a0Cette d\u00e9cision remettrait en cause de\u00a0facto la gestion paritaire telle que nous la connaissons aujourd'hui et pourrait conduire \u00e0 une r\u00e9duction drastique des moyens issus de la Participation des entreprises \u00e0 l'effort de construction, avait alors d\u00e9nonc\u00e9 le secr\u00e9taire conf\u00e9d\u00e9ral. Une nouvelle convention quinquennale 2023-2027 sur l'utilisation de la PEEC a finalement \u00e9t\u00e9 sign\u00e9e en juin avec l'\u00c9tat, pour un budget de 14,4\u00a0milliards d'euros.<\/p>\n Plus globalement, FO exige la mise en place d'une v\u00e9ritable politique d'aide \u00e0 la pierre afin de relancer la construction de logements. Alors que la conf\u00e9d\u00e9ration est convaincue que la bataille \u00e0 mener est celle des ressources p\u00e9rennes du secteur du logement social, n\u00e9cessaires pour r\u00e9pondre aux besoins croissants, une nouvelle menace vient d'appara\u00eetre. La loi 3DS donne en effet la possibilit\u00e9 aux intercommunalit\u00e9s volontaires de devenir autorit\u00e9 organisatrice de l'habitat (AOH). Et pour financer ces dispositifs, un projet de d\u00e9centralisation d'une partie de la PEEC est dans les tuyaux. Nous allons \u00eatre tr\u00e8s attentifs sur ce dossier, pr\u00e9vient Pascal Lagrue.<\/p>\nAlarme sur une d\u00e9gradation incessante<\/h1>\n
Dix ans d'attente en \u00cele-de-France\u2026<\/h2>\n
Construction de logements sociaux\u00a0: \u00e0 quand une v\u00e9ritable politique publique\u00a0? <\/h1>\n
Les capacit\u00e9s de financement des bailleurs sociaux grev\u00e9es <\/h2>\n
Action Logement, un organisme paritaire convoit\u00e9 par l'\u00c9tat<\/h1>\n
La n\u00e9cessit\u00e9 d'une politique d'aide \u00e0 la pierre<\/h2>\n
Apr\u00e8s l'annonce de la fermeture de l'usine Bonduelle de Saint-Mihiel, dans la Meuse, FO, en bataillant, a r\u00e9ussi \u00e0 obtenir pour les 159 salari\u00e9s un PSE dot\u00e9 de mesures dignes. Exemple. En tenant compte de la prime supra-l\u00e9gale, des cong\u00e9s de reclassement et de la prime d'anciennet\u00e9, Une personne avec une seule ann\u00e9e d'anciennet\u00e9 va pouvoir partir avec un ch\u00e8que de 10 000 euros d'indemnit\u00e9s, souligne le d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 central FO Jean-Claude Monsciani.<\/p>\n<\/div>\n
Nous avons r\u00e9ussi \u00e0 obtenir des mesures d'accompagnement dignes pour les salari\u00e9s. Ils ont le sentiment d'\u00eatre indemnis\u00e9s \u00e0 hauteur de leur pr\u00e9judice, de leur investissement dans l'entreprise, insiste Jean-Claude Monsciani, d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 syndical central FO au sein de Bonduelle. Le 29\u00a0ao\u00fbt dernier, la direction du g\u00e9ant de l'agroalimentaire avait annonc\u00e9 la fermeture de l'usine d\u00e9di\u00e9e \u00e0 l'ensachage de salade situ\u00e9e \u00e0 Saint-Mihiel, dans la Meuse. Autant dire que le choc fut rude pour les 159 salari\u00e9s du site. FO a alors pris place \u00e0 la table des n\u00e9gociations, dans l'objectif de peser de tout son poids pour que les salari\u00e9s partent avec les meilleures conditions possibles dans ce triste contexte.<\/p>\n
Le syndicat a men\u00e9 ce combat de taille et il en a d'autant plus de m\u00e9rite qu'il est un tout jeune syndicat cr\u00e9\u00e9 il y a moins de deux ans. Nous avons cr\u00e9\u00e9 le syndicat 15 jours avant les \u00e9lections, et nous avons recueilli 15\u00a0% des voix malgr\u00e9 le contexte d\u00e9favorable, se rem\u00e9more le militant. Depuis, dans ces r\u00e9unions de n\u00e9gociations du PSE, nous avons eu un vrai r\u00f4le et nous signerons l'accord.<\/p>\n
Depuis l'annonce du PSE le 29\u00a0ao\u00fbt beaucoup de r\u00e9unions de n\u00e9gociations ont eu lieu. Il y a avait huit de pr\u00e9vues, finalement nous en avons tenu onze, la derni\u00e8re le 17\u00a0d\u00e9cembre. Et nous avons obtenu jusqu'\u00e0 quatre fois plus que ce que pr\u00e9voit la loi. indique avec une fiert\u00e9 l\u00e9gitime Jean-Claude Monsciani. Les salari\u00e9s licenci\u00e9s auront droit ainsi \u00e0 un d'un cong\u00e9 de reclassement allant de 12 \u00e0 16 mois. Pendant celui-ci, ils seront r\u00e9mun\u00e9r\u00e9s \u00e0 hauteur de 80\u00a0% de leur salaire net. Par ailleurs, une enveloppe individuelle de 13 000 euros est pr\u00e9vue pour chaque salari\u00e9 afin qu'il puisse financer ses actions de formations. Pour les besoins ou projets particuliers, une enveloppe collective suppl\u00e9mentaire de 100 000 euros est pr\u00e9vue.<\/p>\n
Mais, au-del\u00e0 de ces mesures importantes, c'est l'obtention d'une indemnit\u00e9 supra l\u00e9gale qui signe la r\u00e9ussite de la n\u00e9gociation du PSE. En plus de l'indemnit\u00e9 l\u00e9gale, les salari\u00e9s licenci\u00e9s percevront en effet une indemnit\u00e9 de 6\u00a0000 euros, ainsi qu'une indemnit\u00e9 d'anciennet\u00e9 \u00e0 hauteur de 2 000 euros pour chaque ann\u00e9e pass\u00e9e dans l'entreprise.<\/p>\n
Ces mesures n'ont pas \u00e9t\u00e9 acquises sans difficult\u00e9s. Ainsi, alors que la direction restait sourde aux demandes, les salari\u00e9s ont d\u00fb d\u00e9cider d'une mobilisation. Laquelle a eu lieu le 22\u00a0novembre. Cela a compl\u00e8tement chang\u00e9 le rapport de force, constate le militant. Apr\u00e8s seulement une journ\u00e9e et demie de gr\u00e8ve, la direction a d\u00e9cid\u00e9 d'entendre, et m\u00eame d'aller au-del\u00e0 de nos revendications. \u00c0 partir de l\u00e0, les n\u00e9gociations ont pu reprendre dans de meilleures conditions\u00a0!<\/p>\n
Le d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 central FO craignait que la direction campe sur sa position initiale. Je pensais que la direction allait se limiter au minimum l\u00e9gal, et que nous aurions donc \u00e0 nous mobiliser massivement et plusieurs semaines pour r\u00e9ussir \u00e0 arracher des mesures supra l\u00e9gales\u00a0! Ce ne fut pas le cas heureusement. Par la n\u00e9gociation au cours de laquelle FO a montr\u00e9 toute sa d\u00e9termination, les mesures d\u00e9croch\u00e9es permettent d'am\u00e9liorer le PSE. Ainsi, Une personne qui n'a qu'une ann\u00e9e d'anciennet\u00e9 va pouvoir partir avec un montant total d'indemnit\u00e9s de 10 000 euros, explique Jean-Claude Monsciani,<\/p>\n
Les premi\u00e8res lettres de licenciement sont attendues fin f\u00e9vrier 2025. Et l'usine fermera fin mars. Si deux repreneurs potentiels se sont manifest\u00e9s, pour l'instant le devenir du site demeure inconnu. Et on ne sait pas si, l'un comme l'autre reprendrait des salari\u00e9s, et si oui combien, indique le DSC FO. Le militant doute par ailleurs qu'une autre usine d'ensachage de salade soit install\u00e9e car ce march\u00e9, que l'on appelle le march\u00e9 de la 4e gamme, est mort. Le 29\u00a0ao\u00fbt, dans son communiqu\u00e9, Bonduelle avait justifi\u00e9 la fermeture du site par une baisse structurelle de la consommation du produit aggrav\u00e9e par le contexte inflationniste, et \u00e0 la concurrence accrue des marques de distributeurs.<\/p>\n
Sur ces deux sites d\u00e9di\u00e9s \u00e0 l'ensachage de salade que comptait Bonduelle, le groupe a ferm\u00e9 celui de Saint-Mihiel et c\u00e9d\u00e9 celui de Genas, pr\u00e8s de Lyon, que la direction estimait mieux plac\u00e9 g\u00e9ographiquement, souligne le d\u00e9l\u00e9gu\u00e9. Mais d\u00e9sormais le site de Genas craint une fermeture d'ici un ou deux ans, tant la d\u00e9gradation du march\u00e9 est importante. J'esp\u00e8re que les salari\u00e9s auront au moins d'aussi bonnes conditions de d\u00e9part que nous insiste Jean-Claude Monsciani notant que si des mesures d'am\u00e9lioration du PSE ont pu \u00eatre n\u00e9goci\u00e9es \u00e0 Saint-Mihiel, c'est parce que Bonduelle avait les moyens de les assumer. De fait, si le groupe l\u00e2che l'activit\u00e9 des salades en sachet, il gagne toujours de l'argent avec l'activit\u00e9 de la conserve. Notre combat syndical pour obtenir le plus possible pour les salari\u00e9s licenci\u00e9s \u00e9tait plus que fond\u00e9\u00a0!.<\/p>\n<\/div>","post_title":"PSE chez Bonduelle dans la Meuse\u00a0: quatre mois de combat pour des mesures dignes","post_excerpt":"","post_status":"publish","comment_status":"","ping_status":"","post_password":"","post_name":"pse-chez-bonduelle-dans-la-meuse-quatre-mois-de-combat-pour-des-mesures-dignes","to_ping":"","pinged":"","post_modified":"2024-12-30 08:55:25","post_modified_gmt":"2024-12-30 07:55:25","post_content_filtered":"","post_parent":0,"guid":"https:\/\/fo66.fr\/pse-chez-bonduelle-dans-la-meuse-quatre-mois-de-combat-pour-des-mesures-dignes\/","menu_order":0,"post_type":"post","post_mime_type":"","comment_count":"0","filter":"raw"},{"ID":27933,"post_author":"0","post_date":"2024-12-29 06:57:02","post_date_gmt":"2024-12-29 05:57:02","post_content":"
Dans le jargon de l'entreprise, l'\u00e9paisseur du trait c'est ce qui est insignifiant, la quantit\u00e9 n\u00e9gligeable. C'est la r\u00e9flexion qui sous-tend cet ouvrage\u00a0: \u00e0 quoi sert mon travail, quelle est mon utilit\u00e9 dans cette soci\u00e9t\u00e9\u00a0?<\/p>\n
Dans un style mordant et dr\u00f4le, l'auteur nous pr\u00e9sente les coulisses, les failles du syst\u00e8me et la place des id\u00e9es pr\u00e9con\u00e7ues. Il plante son d\u00e9cor dans une grande agence de consulting en communication et dresse de fa\u00e7on fac\u00e9tieuse des portraits d\u00e9coup\u00e9s \u00e0 la hache.<\/p>\n
Ancien journaliste, l'auteur joue de sa plume pour trouver le rythme, la phrase juste, le bon mot, tout en se jouant de la novlangue pour d\u00e9noncer la course \u00e0 la rentabilit\u00e9, sans se pr\u00e9occuper de la p\u00e9rennit\u00e9 d'une entreprise et encore moins de ses salari\u00e9s.<\/p>\n
Dans un style satyrique, il d\u00e9nonce la vacuit\u00e9 du monde des grands groupes, le jeu de dupes et de faux-semblants qui se joue entre clients et prestataires, et entre dirigeants et salari\u00e9s.<\/p>\n
Il jette un regard d\u00e9sabus\u00e9 sur ce monde, loin de la magie de l'enfance qu'il \u00e9voque avec nostalgie. Pourtant, c'est par l'\u00e9tat d'esprit qu'il r\u00e9pond \u00e0 la question centrale du sens qu'on peut donner \u00e0 nos vies, en laissant cette part d'enfance le faire sortir du cimeti\u00e8re des inutiles.<\/p>\n
\u00a0<\/p>\n
L'\u0153uvre et le personnage de Banksy font couler beaucoup d'encre. Pourtant ce livre nous montre une autre fa\u00e7on encore d'appr\u00e9hender et d'appr\u00e9cier ses productions en mettant en parall\u00e8le l'une d'entre elles et celle qui l'a inspir\u00e9e.<\/p>\n
Cela permet dans un premier temps de red\u00e9couvrir un \u00ab\u00a0classique\u00a0\u00bb, et, gr\u00e2ce au suppl\u00e9ment d'\u00e2me de Banksy, de nous le r\u00e9approprier \u00e0 l'aune de notre monde contemporain. La double mise en contexte (l'histoire de l'\u0153uvre initiale et la r\u00e9interpr\u00e9tation de Banksy) contribue \u00e0 \u00e9clairer le processus de cr\u00e9ation \u00e0 travers le lien qui s'op\u00e8re, \u00e0 la fois reprise et cr\u00e9ation, dans un jeu de repr\u00e9sentation qui d\u00e9truit le visible, l'existant, pour mieux reconstruire le sens.<\/p>\n
Banksy souhaite r\u00e9veiller les consciences, d\u00e9mystifier ce qu'on nous montre, nous faire sortir de l'indiff\u00e9rence. Jamais il ne se moque de l'\u0153uvre m\u00eame s'il emprunte un style satyrique et subversif\u00a0: ce d\u00e9calage est porteur de sens, pour nous faire changer d'axe, de paradigme, nous faire reconsid\u00e9rer ce qui nous entoure afin de r\u00e9sister \u00e0 la facilit\u00e9 et nous lib\u00e9rer des carcans de nos absurdit\u00e9s.<\/p>\n
Dossier de l'Info militante n\u00b03396 dat\u00e9 du mercredi 20\u00a0d\u00e9cembre 2023.<\/p>\n<\/div>\n
<\/strong><\/p>\n \u00c0 quand une politique renforc\u00e9e en mati\u00e8re de logement social, pour en finir avec la p\u00e9nurie qui p\u00e8se sur les plus modestes\u00a0? Fin 2022, quelque 2,4\u00a0millions de m\u00e9nages attendaient un logement social et la demande se fait toujours plus forte, exacerb\u00e9e par l'inflation toujours haute qui rogne les moyens des plus fragiles. Or, les offres du parc social ne suivent pas. Pour de multiples raisons. La loi SRU de 2000 est all\u00e8grement bafou\u00e9e, les aides financi\u00e8res publiques \u00e0 la pierre ont diminu\u00e9, la hausse des taux d'int\u00e9r\u00eat a fait flamber les co\u00fbts de construction. Le co\u00fbt de la r\u00e9duction de loyer de solidarit\u00e9, mesure d\u00e9cid\u00e9e par l'ex\u00e9cutif en 2018, en m\u00eame temps que la diminution des APL, p\u00e8se sur les bailleurs sociaux. La loi Pacte a elle r\u00e9duit en 2020 le nombre d'entreprises cotisant \u00e0 Action\u00a0Logement, organisme paritaire qui a subi aussi des ponctions ces derni\u00e8res ann\u00e9es\u2026 Du c\u00f4t\u00e9 des d\u00e9tenteurs d'un livret\u00a0A, depuis 2021 l'inflation rime aussi avec une perte s\u00e9v\u00e8re de r\u00e9mun\u00e9ration de ce livret d'\u00e9pargne qui finance le logement social via des pr\u00eats aux bailleurs. Le gouvernement, visant \u00e0 contenir pour les bailleurs le co\u00fbt des emprunts, aux taux li\u00e9s \u00e0 celui du livret\u00a0A, a bloqu\u00e9 \u00e0 3\u00a0% le taux de celui-ci depuis ao\u00fbt et jusqu'en janvier 2025. Pour les m\u00e9nages modestes, entre un livret\u00a0A au rendement amoindri et le manque toujours plus criant de logements sociaux, cela ressemble \u00e0 une double peine. Laquelle a \u00e0 voir avec la politique nationale sur le logement social, chaotique et aux moyens notoirement insuffisants.<\/p>\n <\/p>\n U\u200an logement social\u00a0en crise, ou encore une\u00a0bombe sociale \u00e0 retardement, peut-on lire r\u00e9guli\u00e8rement dans la presse ou dans les multiples rapports alertant de la situation. La r\u00e9alit\u00e9 derri\u00e8re ces mots\u00a0? D'abord, le nombre de personnes pauvres a augment\u00e9 de 1,5\u00a0million en vingt ans. 14,5\u00a0% des Fran\u00e7ais (9,1\u00a0millions) vivaient sous le seuil de pauvret\u00e9 mon\u00e9taire (1\u00a0158\u00a0euros par mois) en 2021 selon l'Insee. Le nombre de personnes sans domicile a augment\u00e9 de 330\u00a0000 en 2022. Quinze millions de personnes seraient impact\u00e9es en France, de multiples fa\u00e7ons, par la crise du logement. Un logement, ou\u00a0d\u00e9pense contrainte, qui p\u00e8se de plus en plus sur le budget des m\u00e9nages\u00a0: 9,5\u00a0% en 1960\u2026 23\u00a0% en moyenne aujourd'hui. C'est devenu le premier poste de d\u00e9pense, rappelle l'ONG Oxfam-France dans un r\u00e9cent rapport. Pour les plus modestes, la d\u00e9pense occupe m\u00eame 32\u00a0% du budget. Autre param\u00e8tre de poids\u00a0:\u00a0Les prix de l'immobilier ont augment\u00e9 de 125,6\u00a0% entre 2001 et 2020. Les loyers \u2013\u00a0social et secteur libre\u00a0\u2013 quant \u00e0 eux ont augment\u00e9 de 36,5\u00a0% sur la m\u00eame p\u00e9riode. Or, dans le m\u00eame temps, les revenus brut des m\u00e9nages n'ont progress\u00e9 que de 29\u00a0%. Autrement dit, en vingt ans les prix des biens immobiliers ont augment\u00e9 quatre fois plus vite que les revenus\u00a0!, rappelle encore cette \u00e9tude. Cela explique pourquoi un Fran\u00e7ais sur deux habite ou a habit\u00e9 dans un logement social. Chiffres que rappelle l'Union sociale pour l'habitat, qui fustige\u00a0le d\u00e9sengagement progressif de la puissance publique ces derni\u00e8res d\u00e9cennies, ce qui\u00a0laisse une plus grande place \u00e0 des acteurs financiaris\u00e9s et \u00e0 une qu\u00eate de rentabilit\u00e9 \u00e0 tout prix,\u00a0au d\u00e9triment d'une offre abordable pour les plus pr\u00e9caires.<\/p>\n L'Oxfam pointe lui aussi, comme nombre d'acteurs du logement, ce \u00a0d\u00e9sengagement progressif de l'\u00c9tat. Ainsi,\u00a0La production de logements sociaux a diminu\u00e9 au plan national avec 126\u00a0000 logements sociaux financ\u00e9s en 2016, 95\u00a0000 en 2021, puis 96\u00a0000 en 2022. Et probablement \u00e0 peine 90\u00a0000 d'ici la fin de l'ann\u00e9e. Le parc social ne suit pas les besoins. 2,42\u00a0millions de m\u00e9nages sont ainsi en attente d'un logement social, dont 1,63\u00a0million pour une premi\u00e8re attribution. Quelque 400\u00a0000 logements sont d\u00e9livr\u00e9s par an par les bailleurs sociaux. Largement insuffisant donc. En trois ans, les d\u00e9lais d'attente ont augment\u00e9 de 20\u00a0% \u00e0 30\u00a0% selon les r\u00e9gions. Et dans le parc social, o\u00f9 selon l'Ancols (Agence nationale du contr\u00f4le du logement social) 20\u00a0% des m\u00e9nages se d\u00e9clarent comme pauvres, la rotation sur les logements est faible (moins de 8\u00a0%), les locataires pr\u00e9f\u00e9rant conserver leur domicile plut\u00f4t que de s'aventurer dans la qu\u00eate incertaine d'un nouveau logement. En \u00cele-de-France, expliquait r\u00e9cemment un \u00e9lu de la R\u00e9gion,\u00a0c'est dix ans d'attente. Actuellement, on d\u00e9nombre 783\u00a0000 m\u00e9nages candidats, soit deux fois plus qu'il y a dix ans, indique l'Union sociale pour l'habitat. La situation est tout aussi compliqu\u00e9e en province. Exemple au Mans avec 9\u00a0200 dossiers en attente dans la m\u00e9tropole. Partout, les d\u00e9lais d'attente se comptent plut\u00f4t en ann\u00e9es qu'en mois\u00a0! Les candidats sont des m\u00e9nages fragiles, modestes et m\u00eame de la classe moyenne, tous ayant qui plus est pris de plein fouet l'inflation, rongeant des revenus (salaires, pensions, minima sociaux) insuffisamment revaloris\u00e9s. Beaucoup ne peuvent acc\u00e9der au parc locatif priv\u00e9 (qui loge 23\u00a0% des m\u00e9nages fran\u00e7ais), aux prix prohibitifs et lui aussi en \u00ab\u00a0tension\u00a0\u00bb dans de nombreuses zones. Leurs moyens leur permettent encore moins d'acc\u00e9der \u00e0 la propri\u00e9t\u00e9, impliquant un endettement cons\u00e9quent, calcul\u00e9 en fonction des revenus et n\u00e9cessitant l'approbation de banques de plus en plus frileuses. Gonfler la capacit\u00e9 du parc social est donc essentiel. Et cette n\u00e9cessit\u00e9 a \u00e0 voir aussi avec la r\u00e9duction des in\u00e9galit\u00e9s sur l'emploi. Fin novembre, une enqu\u00eate de la CPME indiquait ainsi que 19\u00a0% des patrons des petites et moyennes entreprises peinant \u00e0 recruter signalent que des candidats ont d\u00fb renoncer \u00e0 l'emploi propos\u00e9 \u00e0 cause de leur difficult\u00e9 d'acc\u00e8s au logement. La situation s'aggrave. Ils n'\u00e9taient \u00ab\u00a0que\u00a0\u00bb 10\u00a0% \u00e0 faire ce constat en avril dernier.<\/p>\n \u00a0<\/p>\n Les 2,4\u00a0millions de m\u00e9nages qui attendent un logement social en France n'ont pas fini de patienter\u00a0! Entre 2020 et 2022, 64\u00a0% des communes tenues de combler leur d\u00e9ficit de logements sociaux n'ont pas atteint leur objectif l\u00e9gal de production, alors qu'elles n'\u00e9taient que 47\u00a0% dans ce cas lors du pr\u00e9c\u00e9dent bilan triennal, a r\u00e9v\u00e9l\u00e9 en d\u00e9cembre la commission nationale charg\u00e9e du suivi de la loi SRU (Solidarit\u00e9 et renouvellement urbain) de 2000. Laquelle impose aux communes d'atteindre un minimum de 20\u00a0% ou 25\u00a0% de HLM parmi leurs r\u00e9sidences principales d'ici 2025. Cons\u00e9quence, alors que les objectifs agr\u00e9g\u00e9s de production \u00e9taient de 278\u00a0177 logements HLM en 2020-2022, seuls 186\u00a0124 ont \u00e9t\u00e9 b\u00e2tis. Le taux de r\u00e9alisation total a chut\u00e9 \u00e0 67\u00a0% (contre 116\u00a0% en 2017-2019). Avec d'extr\u00eames disparit\u00e9s territoriales. En r\u00e9gion Paca, 158 des 166 villes soumises \u00e0 la loi SRU (soit 95\u00a0%\u00a0!) n'ont pas tenu leurs objectifs... L'opposition de certains \u00e9lus locaux l'explique pour la fondation Abb\u00e9-Pierre, qui appelle \u00e0 une application plus ferme de la loi.<\/p>\n Mais ni le non-respect de la loi SRU par les \u00e9lus locaux, ni la crise sanitaire qui a boulevers\u00e9 le secteur de la construction ne sauraient, seuls, expliquer la crise s\u00e9v\u00e8re que traverse le logement social. La production de HLM s'effondre. Pass\u00e9e depuis 2020 sous les 100\u00a0000\u00a0logements par an, elle devrait continuer de ralentir pour se stabiliser \u00e0 une moyenne de 66\u00a0000\u00a0logements neufs par an \u00e0 partir de 2030, a alert\u00e9 en septembre la Caisse des d\u00e9p\u00f4ts et consignations. De fait, les bailleurs sociaux ont vu depuis 2018 leurs capacit\u00e9s de financement grev\u00e9es par une s\u00e9rie de d\u00e9cisions politiques, et devraient donc construire beaucoup moins de logements.<\/p>\n La loi de finances pour 2018, qui a instaur\u00e9 la r\u00e9duction de loyer de solidarit\u00e9 ou RLS, a \u00e9t\u00e9 le premier coup de boutoir pour le secteur. Il s'est vu oblig\u00e9 de financer cette remise de loyer pour les locataires de logement social (\u00e9ligibles sous conditions de ressources), laquelle a permis \u00e0 l'\u00c9tat de faire des \u00e9conomies en r\u00e9duisant d'autant le co\u00fbt des aides personnalis\u00e9es au logement, vers\u00e9es aux locataires concern\u00e9s. Manque \u00e0 gagner pour les bailleurs sociaux\u00a0? 800\u00a0millions en 2018 et 2019, puis 1,3\u00a0milliard par an jusqu'en 2022. Le deuxi\u00e8me s\u00e9isme a \u00e9t\u00e9 la multiplication par six, de 0,5\u00a0% \u00e0 3\u00a0%, entre f\u00e9vrier 2022 et f\u00e9vrier 2023, du taux d'int\u00e9r\u00eat du livret\u00a0A, sur lequel sont index\u00e9s les taux des emprunts accord\u00e9s aux organismes HLM, et qui est donc le facteur aggravant du co\u00fbt de leur dette. Leur endettement a ainsi explos\u00e9, avec 6\u00a0milliards d'euros de d\u00e9penses suppl\u00e9mentaires depuis 2022, selon l'Union sociale pour l'habitat (USH). Ajoutez-y l'effort de r\u00e9novation \u00e9nerg\u00e9tique de leur parc, que les bailleurs sociaux doivent engager pour tenir les objectifs d'\u00e9radication des passoires thermiques fix\u00e9s par la loi Climat et r\u00e9silience de 2021 (estim\u00e9s \u00e0 plus de 100\u00a0milliards d'euros en quinze ans par l'USH), et les marges de man\u0153uvre, pour la construction, apparaissent minimes.<\/p>\n Sign\u00e9s en octobre, les engagements de l'\u00c9tat et du mouvement HLM pour la transition \u00e9cologique et la production de logements sociaux 2024-2026 ne risquent pas de changer la donne. M\u00eame si l'ex\u00e9cutif y promet un plan de soutien de 1,2\u00a0milliard d'euros sur trois ans. Le projet de loi de finances (PLF) pour 2024, en cours d'adoption, en fait la parfaite d\u00e9monstration\u00a0: le soutien au secteur pour la r\u00e9novation \u00e9nerg\u00e9tique s'\u00e9l\u00e8ve\u2026 \u00e0 40\u00a0millions d'euros. Et le PLF n'int\u00e8gre pas de r\u00e9examen de la RLS.<\/p>\n \u00a0<\/p>\n Action Logement, o\u00f9 si\u00e8ge FO, est l'organisme paritaire qui collecte et g\u00e8re la Participation des employeurs \u00e0 l'effort de construction (PEEC), une cotisation vers\u00e9e par les entreprises du secteur priv\u00e9, y compris agricole, d'au moins 50\u00a0salari\u00e9s. Il est l'h\u00e9ritier du 1\u00a0% logement, cr\u00e9\u00e9 en 1953 pour am\u00e9liorer, apr\u00e8s-guerre, le logement des salari\u00e9s. Sa vocation est de faciliter l'acc\u00e8s au logement pour favoriser l'emploi, par le biais de deux missions.<\/p>\n D'une part, Action Logement construit, finance et r\u00e9nove des logements sociaux et interm\u00e9diaires, prioritairement dans les zones tendues. En 2022, il a obtenu 43\u00a0000 autorisations de construction de logements, soit un peu moins de la moiti\u00e9 du total national. Avec un patrimoine de 1,1\u00a0million de logements sociaux g\u00e9r\u00e9s par une cinquantaine de filiales, il est aujourd'hui le premier bailleur social fran\u00e7ais.<\/p>\n D'autre part, l'organisme aide les salari\u00e9s \u00e0 louer un logement ou \u00e0 devenir propri\u00e9taires par le biais de pr\u00eats, de subventions ou de services, notamment pour favoriser la mobilit\u00e9. \u00c0 titre d'exemple, avec la Garantie Visale, Action\u00a0Logement se porte garant gratuitement pour couvrir les loyers impay\u00e9s et les d\u00e9gradations locatives. Plus de 280\u00a0000\u00a0salari\u00e9s ont pu b\u00e9n\u00e9ficier de ce service en 2022. Quelque 16\u00a0500 pr\u00eats d'accession \u00e0 la propri\u00e9t\u00e9 ont \u00e9galement \u00e9t\u00e9 accord\u00e9s.<\/p>\n Pour FO, le logement ne doit pas \u00eatre trop \u00e9loign\u00e9 du lieu de travail, d'une part pour am\u00e9liorer la qualit\u00e9 de vie, et d'autre part pour r\u00e9duire les co\u00fbts de d\u00e9placement, donc pr\u00e9server le pouvoir d'achat, explique Pascal Lagrue, secr\u00e9taire conf\u00e9d\u00e9ral FO charg\u00e9 du logement. La conf\u00e9d\u00e9ration milite aussi pour un logement abordable, tant en termes de loyer que de co\u00fbt \u00e9nerg\u00e9tique.<\/p>\n Les ressources d'Action\u00a0Logement n'ont cess\u00e9 d'\u00eatre rogn\u00e9es au fil du temps. Depuis 1992, le taux de la PEEC n'est plus de 1\u00a0% de la masse salariale, mais de 0,45\u00a0%. Par ailleurs, l'assiette a \u00e9t\u00e9 r\u00e9duite par la loi Pacte, adopt\u00e9e en 2019, qui a relev\u00e9 le seuil de cotisation pour les entreprises du secteur priv\u00e9 de 20 \u00e0 50\u00a0salari\u00e9s. Et l'\u00c9tat n'h\u00e9site pas \u00e0 piocher dans les caisses de l'organisme\u00a0: 300\u00a0millions d'euros pr\u00e9lev\u00e9s en 2023, 500\u00a0millions en 2020\u2026 Pomper dans les fonds propres d'Action\u00a0Logement, c'est ob\u00e9rer sa capacit\u00e9 de production et de r\u00e9novation de logements au b\u00e9n\u00e9fice des salari\u00e9s, d\u00e9nonce Pascal Lagrue.<\/p>\n En mai 2023, Action\u00a0Logement a carr\u00e9ment failli \u00eatre d\u00e9mantel\u00e9, l'\u00c9tat ayant eu le projet de le reclasser en administration publique.\u00a0Cette d\u00e9cision remettrait en cause de\u00a0facto la gestion paritaire telle que nous la connaissons aujourd'hui et pourrait conduire \u00e0 une r\u00e9duction drastique des moyens issus de la Participation des entreprises \u00e0 l'effort de construction, avait alors d\u00e9nonc\u00e9 le secr\u00e9taire conf\u00e9d\u00e9ral. Une nouvelle convention quinquennale 2023-2027 sur l'utilisation de la PEEC a finalement \u00e9t\u00e9 sign\u00e9e en juin avec l'\u00c9tat, pour un budget de 14,4\u00a0milliards d'euros.<\/p>\n Plus globalement, FO exige la mise en place d'une v\u00e9ritable politique d'aide \u00e0 la pierre afin de relancer la construction de logements. Alors que la conf\u00e9d\u00e9ration est convaincue que la bataille \u00e0 mener est celle des ressources p\u00e9rennes du secteur du logement social, n\u00e9cessaires pour r\u00e9pondre aux besoins croissants, une nouvelle menace vient d'appara\u00eetre. La loi 3DS donne en effet la possibilit\u00e9 aux intercommunalit\u00e9s volontaires de devenir autorit\u00e9 organisatrice de l'habitat (AOH). Et pour financer ces dispositifs, un projet de d\u00e9centralisation d'une partie de la PEEC est dans les tuyaux. Nous allons \u00eatre tr\u00e8s attentifs sur ce dossier, pr\u00e9vient Pascal Lagrue.<\/p>\nAlarme sur une d\u00e9gradation incessante<\/h1>\n
Dix ans d'attente en \u00cele-de-France\u2026<\/h2>\n
Construction de logements sociaux\u00a0: \u00e0 quand une v\u00e9ritable politique publique\u00a0? <\/h1>\n
Les capacit\u00e9s de financement des bailleurs sociaux grev\u00e9es <\/h2>\n
Action Logement, un organisme paritaire convoit\u00e9 par l'\u00c9tat<\/h1>\n
La n\u00e9cessit\u00e9 d'une politique d'aide \u00e0 la pierre<\/h2>\n
Dossier de l'InFO militante n\u00b03415 publi\u00e9 le 27\u00a0novembre 2024<\/p>\n\n
Qu'ils soient salari\u00e9s du public ou du priv\u00e9, la hausse des salaires reste \u00e0 l'\u00e9vidence en t\u00eate de liste de leurs priorit\u00e9s. Rien d'\u00e9tonnant. Dans le priv\u00e9, ce sont par exemple des NAO qui bloquent \u00e0 la suite de propositions patronales plus que rudimentaires. Dans le public, c'est l'annonce d'un nouveau gel du traitement indiciaire. Apr\u00e8s deux ann\u00e9es d'une inflation forte et de mesures salariales qui, au mieux, n'ont fait que la compenser, la col\u00e8re gronde tant dans les entreprises que dans les services. La pr\u00e9servation des emplois et la n\u00e9cessit\u00e9 de recrutement est aussi une pr\u00e9occupation majeure. Cela sur fond d'\u00e9conomies toujours plus drastiques vis\u00e9es par la sph\u00e8re publique \u2013\u00a0qui persiste dans la suppression de postes\u00a0\u2013 et, dans le priv\u00e9, d'une recherche de profitabilit\u00e9 toujours plus forte, ce que traduisent actuellement beaucoup de PSE engag\u00e9s.
\nAutre pr\u00e9occupation marqu\u00e9e, les conditions de travail, lesquelles se d\u00e9gradent au fil des suppressions d'emplois, du manque de moyens mis en \u0153uvre et de dispositions diverses d'organisation du travail visant toujours plus de rentabilit\u00e9. Plus largement, dans le priv\u00e9 comme dans le public, les salari\u00e9s demandent une reconnaissance de leur travail, de leurs efforts et que cela se traduise concr\u00e8tement, par l'am\u00e9lioration des emplois, des statuts, par le respect de leurs droits... Petit tour d'horizon de gr\u00e8ves, annonc\u00e9es, en cours, ou qui ont d\u00e9j\u00e0 permis de faire aboutir les revendications. Des actions qui illustrent toute la d\u00e9termination de FO, toujours aux c\u00f4t\u00e9s des salari\u00e9s.<\/p>\n<\/div>\n
Le 13\u00a0novembre, \u00e0 l'appel de deux syndicats dont FO, un mouvement de gr\u00e8ve national a touch\u00e9 une quarantaine de magasins Leroy\u00a0Merlin en France. Les syndicats protestaient contre la proposition patronale lors des NAO pour 2025. Le 5\u00a0novembre en effet, ces n\u00e9gociations annuelles sur les salaires ont abouti \u00e0 l'octroi d'une augmentation g\u00e9n\u00e9rale de seulement 1,1\u00a0%, avec un socle minimal garanti de 30\u00a0euros brut, pour le soutien aux bas salaires. L'intersyndicale demande la r\u00e9ouverture de n\u00e9gociations, refus\u00e9e par la direction. 1,1\u00a0%, c'est moins que l'augmentation du Smic en novembre. On ne peut pas laisser passer \u00e7a\u00a0!, fustige Bernard Vigourous, DSC FO chez Leroy\u00a0Merlin France. FO revendiquait une hausse de 60\u00a0euros brut afin que les 31\u00a0000\u00a0salari\u00e9s, employ\u00e9s et cadres b\u00e9n\u00e9ficient d'une revalorisation identique. Mais la direction est rest\u00e9e inflexible, d\u00e9plore le militant.<\/p>\n
Pour Bernard Vigourous, cette gr\u00e8ve traduit un grand ras-le-bol des salari\u00e9s. Chez Leroy\u00a0Merlin, le salaire moyen d'un employ\u00e9 est de 2\u00a0104\u00a0euros brut, et le premier niveau de la grille salariale est \u00e0 15\u00a0% au-dessus du Smic. Les vendeurs sont mal pay\u00e9s, mais leur travail s'intensifie\u00a0! Signe du malaise\u00a0: en 2024, le turn-over dans les magasins atteint le score de 17\u00a0%. La faiblesse des NAO 2025 ne va pas r\u00e9soudre le probl\u00e8me des d\u00e9missions silencieuses. La direction semble au contraire les encourager. La pilule passe d'autant plus mal que l'entreprise, propri\u00e9t\u00e9 de la famille Mulliez, va bien\u00a0: sur un an, ses b\u00e9n\u00e9fices avant imp\u00f4ts, 396\u00a0millions d'euros en ao\u00fbt 2024, ont augment\u00e9 de 38\u00a0millions d'euros. Cela devrait se retrouver dans les augmentations salariales, et ce n'est pas le cas. Nous sommes clairement sur un probl\u00e8me de redistribution des profits, d\u00e9nonce le DSC.<\/p>\n
\u00a0<\/p>\n
Les cheminots \u00e9taient appel\u00e9s \u00e0 faire gr\u00e8ve le 21\u00a0novembre, avec le soutien de FO, pour une premi\u00e8re journ\u00e9e de mobilisation, avant un appel \u00e0 la gr\u00e8ve illimit\u00e9e \u00e0 compter du 11\u00a0d\u00e9cembre. Les syndicats d\u00e9noncent notamment la filialisation du transport ferroviaire et l'ouverture \u00e0 la concurrence.<\/p>\n
Au 1er\u00a0janvier prochain, dans le cadre d'un accord pass\u00e9 avec la Commission europ\u00e9enne, Fret\u00a0SNCF, leader fran\u00e7ais du transport ferroviaire de marchandises, doit \u00eatre liquid\u00e9 pour rena\u00eetre sous la forme de deux soci\u00e9t\u00e9s distinctes, vers lesquelles les cheminots seront transf\u00e9r\u00e9s.<\/p>\n
Hexafret s'occupera des activit\u00e9s de transport et Technis de la maintenance. Au passage, quelque cinq cents emplois seront supprim\u00e9s, soit 10\u00a0% des effectifs. C\u00f4t\u00e9 transport de voyageurs, l'ouverture \u00e0 la concurrence des lignes TER, Transilien et Intercit\u00e9s se concr\u00e9tise, avec \u00e0 la cl\u00e9 un abaissement des co\u00fbts et une d\u00e9gradation des conditions de travail.<\/p>\n
Au 15\u00a0d\u00e9cembre, les cheminots op\u00e9rant sur les lignes TER de l'\u00e9toile d'Amiens et de l'\u00e9toile de Nice vont ainsi \u00eatre transf\u00e9r\u00e9s vers les entreprises ayant remport\u00e9 les appels d'offres pass\u00e9s par les r\u00e9gions.
\nLa ligne Nice-Marseille suivra en juin 2025. Filialisation, privatisation, r\u00e9gionalisation, autant de mots pour cacher l'explosion de l'op\u00e9rateur historique, d\u00e9nonce la f\u00e9d\u00e9ration FO-Cheminots.<\/p>\n
La f\u00e9d\u00e9ration appelle \u00e9galement \u00e0 poursuivre la bataille pour l'augmentation des salaires et l'abrogation de la r\u00e9forme des retraites.\u00a0Pour les NAO, la direction n'a accord\u00e9 que 0,5\u00a0% d'augmentation g\u00e9n\u00e9rale, d\u00e9nonce Daniel Fert\u00e9, secr\u00e9taire f\u00e9d\u00e9ral FO-Cheminots.<\/p>\n
\u00a0<\/p>\n
Devant l'h\u00f4pital Beaujon de Clichy-la-Garenne, \u00e9tablissement o\u00f9 les services dans leur totalit\u00e9 sont en gr\u00e8ve depuis le 14\u00a0octobre, la fatigue des agents se m\u00eale \u00e0 la col\u00e8re. Car les professionnels ne demandent qu'une chose\u00a0: pouvoir soigner les patients dans de bonnes conditions. Or par le manque de personnels, qui induit des fermetures de lits, les conditions de travail se d\u00e9gradent, ce qui impacte autant les agents que les usagers.\u00a0Les soignants qui manquent \u00e0 l'appel ne sont pas remplac\u00e9s, explique Jean-Emmanuel Cabo, secr\u00e9taire g\u00e9n\u00e9ral FO-APHP. Du coup, les personnels pr\u00e9sents doivent courir d'un patient \u00e0 l'autre, voire changer de service et \u00eatre flexibles.<\/p>\n
Au sein de l'h\u00f4pital, ces soignants \u00e9voquent les heures suppl\u00e9mentaires, les jours de repos qui ne sont pas respect\u00e9s et donc la fatigue qui s'installe.\u00a0La direction g\u00e9n\u00e9rale de l'AP-HP exige un plan d'\u00e9conomie de 400\u00a0millions d'euros sur l'ensemble des \u00e9tablissements, relate Jean-Emmanuel Cabo. On arr\u00eate le recours aux int\u00e9rimaires et on renvoie les CDD. Mais en tant que service public, l'h\u00f4pital continue de fonctionner, et les agents connaissent de plus en plus de difficult\u00e9s pour assurer un service de qualit\u00e9. Ils ne sont pas les seuls dans ce cas. D'autres \u00e9tablissements de l'AP-HP sont \u00e9galement mobilis\u00e9s. On ne peut que constater une souffrance commune des soignants et leurs conditions de travail d\u00e9grad\u00e9es, souligne le militant. T\u00f4t ou tard, cela donnera lieu \u00e0 une mobilisation plus globale. \u00c0 nous de la construire avec les agents.<\/p>\n
\u00a0<\/p>\n
Ce fut une gr\u00e8ve marqu\u00e9e par une vraie solidarit\u00e9\u00a0!, indique, \u00e9mu, Abdoulaye Sall, d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 central FO chez Isor (o\u00f9 FO est majoritaire). Le 5\u00a0novembre, vingt-trois salari\u00e9s travaillant sur le site ArcelorMittal de Fos-sur-Mer, employ\u00e9s par la soci\u00e9t\u00e9 de propret\u00e9 Isor, se sont mis en gr\u00e8ve devant l'entr\u00e9e du site de l'aci\u00e9riste. Au prix de dix jours de mobilisation, ces agents de nettoyage, ces\u00a0travailleurs invisibles mais essentiels, souligne le militant, ont obtenu des avanc\u00e9es notables.<\/p>\n
Ainsi, la revalorisation des bas \u00e9chelons de la grille salariale, ce qui b\u00e9n\u00e9ficie \u00e0 vingt-huit salari\u00e9s.\u00a0On parle de professionnels dont le salaire n'a pas augment\u00e9 depuis pr\u00e8s de sept ans\u00a0!, pr\u00e9cise Abdoulaye Sall. Autre mesure, l'inscription dans le contrat de travail d'un treizi\u00e8me mois pay\u00e9 \u00e0 100\u00a0%. Dans les accords entre la soci\u00e9t\u00e9 prestataire Isor et ArcelorMittal-Fos, le treizi\u00e8me mois est cette ann\u00e9e pay\u00e9 \u00e0 70\u00a0% et doit atteindre 100\u00a0% pour 2025. Les salari\u00e9s exigeaient que cet accord soit \u00e9crit dans leur contrat. Cela pour qu'ils soient prot\u00e9g\u00e9s au cas o\u00f9 l'activit\u00e9 de nettoyage du site serait reprise un jour par une autre entreprise.<\/p>\n
Au cours de cette gr\u00e8ve, le syndicat FO d'ArcelorMittal a \u00e9t\u00e9 tr\u00e8s pr\u00e9sent. Il nous a beaucoup soutenus, et les camarades ont \u00e9voqu\u00e9 aupr\u00e8s de leur direction le risque de danger imminent pour eux, puisque le m\u00e9nage des machines n'\u00e9tait pas fait. Apr\u00e8s leurs alertes, la direction d'Isor, sous la pression de son client, est revenue vers nous pour nous faire ses propositions.
\nChlo\u00e9 Bouvier<\/p>\n
\u00a0<\/p>\n
Sur fond rouge, un poing serr\u00e9 et un slogan\u00a0: \u00ab\u00a0Non\u00a0!\u00a0\u00bb, \u00ab\u00a0Touche pas \u00e0 mon fonctionnaire\u00a0\u00bb. Voil\u00e0, cr\u00e9\u00e9 par FO-Fonction publique, l'autocollant que de nombreux agents arboreront lors de la gr\u00e8ve des 10, 11 et 12\u00a0d\u00e9cembre d\u00e9cid\u00e9e par l'union interf\u00e9d\u00e9rale, laquelle a d\u00e9pos\u00e9 un pr\u00e9avis pour la p\u00e9riode du 1er au 31\u00a0d\u00e9cembre. Annonce faite au Premier ministre, via un courrier le 20\u00a0novembre o\u00f9 FO rappelle ses revendications. L'arr\u00eat des suppressions de postes ou encore la n\u00e9cessit\u00e9 de moyens budg\u00e9taires pour les services, dont ceux de sant\u00e9 publique. La SPS-FO milite pour un Ondam (la progression des d\u00e9penses de sant\u00e9) affichant une hausse de 10\u00a0% en 2025 et non de 2,8\u00a0% comme pr\u00e9vu par le gouvernement. Elle fustige les pr\u00e8s de 80\u00a0000\u00a0fermetures de lits d'hospitalisation compl\u00e8te entre 2007 et 2023, dont 4\u00a0900\u00a0lits cette derni\u00e8re ann\u00e9e. Le signe \u00e9vident du manque de personnels, d\u00fb notamment au manque d'attractivit\u00e9 des carri\u00e8res. La f\u00e9d\u00e9ration se r\u00e9jouit par ailleurs de l'examen par l'Assembl\u00e9e, a\u00a0priori le 12\u00a0d\u00e9cembre, de la proposition de loi (PPL) sur la fixation d'un ratio minimal de soignants par patient \u00e0 l'h\u00f4pital, une revendication de longue date. Cette PPL a \u00e9t\u00e9 valid\u00e9e par le S\u00e9nat en 2023.<\/p>\n
Plus largement, l'union interf\u00e9d\u00e9rale FO rappelle d'autres revendications, nombreuses. Ainsi, l'ouverture de n\u00e9gociations salariales, la hausse du point d'indice de 10\u00a0%, l'am\u00e9lioration de la grille, l'abandon du projet pour une loi d'\u00ab\u00a0efficacit\u00e9 de la fonction publique\u00a0\u00bb. Elle revendique aussi l'abandon de la mesure relevant \u00e0 trois le nombre de jours de carence en cas d'arr\u00eat maladie, ainsi que celle portant un recul de 10\u00a0% de l'indemnisation des arr\u00eats. Provocation, le ministre Guillaume Kasbarian convoque le 3\u00a0d\u00e9cembre un conseil commun de la fonction publique afin d'examiner le projet de d\u00e9cret pour cette derni\u00e8re mesure. Et alors que le projet de loi de finances est encore d\u00e9battu au Parlement. La journ\u00e9e d'actions du 5\u00a0d\u00e9cembre dans le public (qui sera suivie d'une intersyndicale \u00e0 laquelle FO-Fonction publique participera) ne peut \u00eatre qu'un avertissement, pr\u00e9parant la v\u00e9ritable mobilisation \u00e0 partir du 10\u00a0d\u00e9cembre. Soit le gouvernement retire imm\u00e9diatement ses mesures contre\u00a0la fonction publique et ses agents, soit la mobilisation du 10 au 12\u00a0d\u00e9cembre, d\u00e9cid\u00e9e par FO et dont elle esp\u00e8re l'unit\u00e9 la plus large possible, montrera toute la d\u00e9termination des agents \u00e0 gagner.<\/p>\n
\u00a0<\/p>\n
\u00c0 la suite d'un appel \u00e0 la gr\u00e8ve illimit\u00e9e lanc\u00e9 par le syndicat FO, ultra-majoritaire, les bus de l'agglom\u00e9ration de Cergy-Pontoise, dans le Val-d'Oise, et de Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, sont totalement \u00e0 l'arr\u00eat depuis le 7\u00a0novembre. Les conducteurs d\u00e9noncent une d\u00e9gradation de leurs conditions de travail depuis le changement d'employeur survenu en janvier dernier dans le cadre de l'ouverture \u00e0 la concurrence des transports publics d'\u00cele-de-France.<\/p>\n
Le march\u00e9 a \u00e9t\u00e9 remport\u00e9 par le groupement Lacroix-Savac.\u00a0Le r\u00e9seau a \u00e9t\u00e9 attribu\u00e9 au candidat le moins-disant, et le budget n'est pas suffisant pour que \u00e7a fonctionne, d\u00e9nonce Fr\u00e9d\u00e9ric Mirande, d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 FO.<\/p>\n
La mise en place de nouveaux plannings en septembre dernier a mis le feu aux poudres. Les nouvelles feuilles de service sont faites par ordinateur, personne n'est venu sur place pour v\u00e9rifier que les temps de route \u00e9taient tenables en conditions r\u00e9elles. Nous sommes toujours en retard, nous sommes devenus des robots, poursuit le militant, qui pointe \u00e9galement la v\u00e9tust\u00e9 du mat\u00e9riel.<\/p>\n
Malgr\u00e9 cette situation explosive, le dialogue social \u00e9tait toujours bloqu\u00e9 le 26\u00a0novembre. Le syndicat a d\u00e9pos\u00e9 un droit d'alerte en septembre dernier, puis une alarme sociale, rest\u00e9s sans effets. Les \u00e9lus de l'agglom\u00e9ration de Cergy-Pontoise, qui d\u00e9noncent une\u00a0situation insoutenable pour les utilisateurs des bus, ont vot\u00e9 une motion \u00e0 l'unanimit\u00e9, le 12\u00a0novembre. Ils appellent \u00e0 ce que les n\u00e9gociations aboutissent le plus rapidement possible et que\u00a0rien ne soit fait au d\u00e9triment des salari\u00e9s.<\/p>\n
Le donneur d'ordre, \u00cele-de-France\u00a0Mobilit\u00e9, a \u00e9galement nomm\u00e9 un m\u00e9diateur le 18\u00a0novembre, sans succ\u00e8s jusqu'\u00e0 pr\u00e9sent. Le syndicat est d'autant plus inquiet qu'un nouvel accord d'entreprise doit \u00eatre trouv\u00e9 avant mars prochain, et que les n\u00e9gociations n'ont toujours pas d\u00e9marr\u00e9.<\/p>\n
\u00a0<\/p>\n
Huit syndicats de France\u00a0Travail, dont quatre repr\u00e9sentatifs (avec FO), appellent \u00e0 une gr\u00e8ve nationale le 5\u00a0d\u00e9cembre. Un rassemblement est pr\u00e9vu \u00e0 Paris, aux Invalides, en fin de matin\u00e9e. Les agents de la structure, qui compte un effectif moyen mensuel de 58\u00a0613\u00a0personnes (plus de 55\u00a0200 rel\u00e8vent du droit priv\u00e9, 3\u00a0300 sont agents de droit public), s'\u00e9l\u00e8vent contre la suppression de 500\u00a0postes (ETPT) pr\u00e9vue par le projet de loi de finances pour 2025. Cela\u00a0alors que l'on nous demande d'accompagner les demandeurs d'emploi et que France\u00a0Travail est coordonnateur du \u00a0r\u00e9seau pour l'emploi\u00a0!, s'indigne Natalia Jourdin, d\u00e9l\u00e9gu\u00e9e centrale FO. La charge de travail suppl\u00e9mentaire pour le seul accompagnement des allocataires du RSA (r\u00e9forme en vigueur au 1er\u00a0janvier 2025) n\u00e9cessite 500\u00a0postes (ETPT), estime un document. Ce n'est donc pas supprimer 500\u00a0postes qu'il faut, mais au contraire en cr\u00e9er 500 de plus\u00a0!<\/p>\n
La gr\u00e8ve portera aussi la revendication salariale\u00a0: une augmentation g\u00e9n\u00e9rale et a\u00a0minima de 250\u00a0euros net par mois, avec effet r\u00e9troactif au 1er\u00a0janvier 2024. Et pour cause. Depuis 2018, les agents de droit priv\u00e9 n'ont re\u00e7u qu'une revalorisation de 5,5\u00a0%. Ceux de droit public, de 1,5\u00a0% en 2023 apr\u00e8s 3,5\u00a0% en 2022. Le premier \u00e9chelon de la grille est sous le Smic. Quant au premier niveau de la grille des conseillers d'emploi, il se situait \u00e0 303\u00a0euros au-dessus du Smic en 2018 mais \u00e0 57\u00a0euros seulement au-dessus du Smic au 1er\u00a0novembre 2024, rappelle Natalia Jourdin.<\/p>\n
Apr\u00e8s l'annonce de la fermeture de l'usine Bonduelle de Saint-Mihiel, dans la Meuse, FO, en bataillant, a r\u00e9ussi \u00e0 obtenir pour les 159 salari\u00e9s un PSE dot\u00e9 de mesures dignes. Exemple. En tenant compte de la prime supra-l\u00e9gale, des cong\u00e9s de reclassement et de la prime d'anciennet\u00e9, Une personne avec une seule ann\u00e9e d'anciennet\u00e9 va pouvoir partir avec un ch\u00e8que de 10 000 euros d'indemnit\u00e9s, souligne le d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 central FO Jean-Claude Monsciani.<\/p>\n<\/div>\n
Nous avons r\u00e9ussi \u00e0 obtenir des mesures d'accompagnement dignes pour les salari\u00e9s. Ils ont le sentiment d'\u00eatre indemnis\u00e9s \u00e0 hauteur de leur pr\u00e9judice, de leur investissement dans l'entreprise, insiste Jean-Claude Monsciani, d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 syndical central FO au sein de Bonduelle. Le 29\u00a0ao\u00fbt dernier, la direction du g\u00e9ant de l'agroalimentaire avait annonc\u00e9 la fermeture de l'usine d\u00e9di\u00e9e \u00e0 l'ensachage de salade situ\u00e9e \u00e0 Saint-Mihiel, dans la Meuse. Autant dire que le choc fut rude pour les 159 salari\u00e9s du site. FO a alors pris place \u00e0 la table des n\u00e9gociations, dans l'objectif de peser de tout son poids pour que les salari\u00e9s partent avec les meilleures conditions possibles dans ce triste contexte.<\/p>\n
Le syndicat a men\u00e9 ce combat de taille et il en a d'autant plus de m\u00e9rite qu'il est un tout jeune syndicat cr\u00e9\u00e9 il y a moins de deux ans. Nous avons cr\u00e9\u00e9 le syndicat 15 jours avant les \u00e9lections, et nous avons recueilli 15\u00a0% des voix malgr\u00e9 le contexte d\u00e9favorable, se rem\u00e9more le militant. Depuis, dans ces r\u00e9unions de n\u00e9gociations du PSE, nous avons eu un vrai r\u00f4le et nous signerons l'accord.<\/p>\n
Depuis l'annonce du PSE le 29\u00a0ao\u00fbt beaucoup de r\u00e9unions de n\u00e9gociations ont eu lieu. Il y a avait huit de pr\u00e9vues, finalement nous en avons tenu onze, la derni\u00e8re le 17\u00a0d\u00e9cembre. Et nous avons obtenu jusqu'\u00e0 quatre fois plus que ce que pr\u00e9voit la loi. indique avec une fiert\u00e9 l\u00e9gitime Jean-Claude Monsciani. Les salari\u00e9s licenci\u00e9s auront droit ainsi \u00e0 un d'un cong\u00e9 de reclassement allant de 12 \u00e0 16 mois. Pendant celui-ci, ils seront r\u00e9mun\u00e9r\u00e9s \u00e0 hauteur de 80\u00a0% de leur salaire net. Par ailleurs, une enveloppe individuelle de 13 000 euros est pr\u00e9vue pour chaque salari\u00e9 afin qu'il puisse financer ses actions de formations. Pour les besoins ou projets particuliers, une enveloppe collective suppl\u00e9mentaire de 100 000 euros est pr\u00e9vue.<\/p>\n
Mais, au-del\u00e0 de ces mesures importantes, c'est l'obtention d'une indemnit\u00e9 supra l\u00e9gale qui signe la r\u00e9ussite de la n\u00e9gociation du PSE. En plus de l'indemnit\u00e9 l\u00e9gale, les salari\u00e9s licenci\u00e9s percevront en effet une indemnit\u00e9 de 6\u00a0000 euros, ainsi qu'une indemnit\u00e9 d'anciennet\u00e9 \u00e0 hauteur de 2 000 euros pour chaque ann\u00e9e pass\u00e9e dans l'entreprise.<\/p>\n
Ces mesures n'ont pas \u00e9t\u00e9 acquises sans difficult\u00e9s. Ainsi, alors que la direction restait sourde aux demandes, les salari\u00e9s ont d\u00fb d\u00e9cider d'une mobilisation. Laquelle a eu lieu le 22\u00a0novembre. Cela a compl\u00e8tement chang\u00e9 le rapport de force, constate le militant. Apr\u00e8s seulement une journ\u00e9e et demie de gr\u00e8ve, la direction a d\u00e9cid\u00e9 d'entendre, et m\u00eame d'aller au-del\u00e0 de nos revendications. \u00c0 partir de l\u00e0, les n\u00e9gociations ont pu reprendre dans de meilleures conditions\u00a0!<\/p>\n
Le d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 central FO craignait que la direction campe sur sa position initiale. Je pensais que la direction allait se limiter au minimum l\u00e9gal, et que nous aurions donc \u00e0 nous mobiliser massivement et plusieurs semaines pour r\u00e9ussir \u00e0 arracher des mesures supra l\u00e9gales\u00a0! Ce ne fut pas le cas heureusement. Par la n\u00e9gociation au cours de laquelle FO a montr\u00e9 toute sa d\u00e9termination, les mesures d\u00e9croch\u00e9es permettent d'am\u00e9liorer le PSE. Ainsi, Une personne qui n'a qu'une ann\u00e9e d'anciennet\u00e9 va pouvoir partir avec un montant total d'indemnit\u00e9s de 10 000 euros, explique Jean-Claude Monsciani,<\/p>\n
Les premi\u00e8res lettres de licenciement sont attendues fin f\u00e9vrier 2025. Et l'usine fermera fin mars. Si deux repreneurs potentiels se sont manifest\u00e9s, pour l'instant le devenir du site demeure inconnu. Et on ne sait pas si, l'un comme l'autre reprendrait des salari\u00e9s, et si oui combien, indique le DSC FO. Le militant doute par ailleurs qu'une autre usine d'ensachage de salade soit install\u00e9e car ce march\u00e9, que l'on appelle le march\u00e9 de la 4e gamme, est mort. Le 29\u00a0ao\u00fbt, dans son communiqu\u00e9, Bonduelle avait justifi\u00e9 la fermeture du site par une baisse structurelle de la consommation du produit aggrav\u00e9e par le contexte inflationniste, et \u00e0 la concurrence accrue des marques de distributeurs.<\/p>\n
Sur ces deux sites d\u00e9di\u00e9s \u00e0 l'ensachage de salade que comptait Bonduelle, le groupe a ferm\u00e9 celui de Saint-Mihiel et c\u00e9d\u00e9 celui de Genas, pr\u00e8s de Lyon, que la direction estimait mieux plac\u00e9 g\u00e9ographiquement, souligne le d\u00e9l\u00e9gu\u00e9. Mais d\u00e9sormais le site de Genas craint une fermeture d'ici un ou deux ans, tant la d\u00e9gradation du march\u00e9 est importante. J'esp\u00e8re que les salari\u00e9s auront au moins d'aussi bonnes conditions de d\u00e9part que nous insiste Jean-Claude Monsciani notant que si des mesures d'am\u00e9lioration du PSE ont pu \u00eatre n\u00e9goci\u00e9es \u00e0 Saint-Mihiel, c'est parce que Bonduelle avait les moyens de les assumer. De fait, si le groupe l\u00e2che l'activit\u00e9 des salades en sachet, il gagne toujours de l'argent avec l'activit\u00e9 de la conserve. Notre combat syndical pour obtenir le plus possible pour les salari\u00e9s licenci\u00e9s \u00e9tait plus que fond\u00e9\u00a0!.<\/p>\n<\/div>","post_title":"PSE chez Bonduelle dans la Meuse\u00a0: quatre mois de combat pour des mesures dignes","post_excerpt":"","post_status":"publish","comment_status":"","ping_status":"","post_password":"","post_name":"pse-chez-bonduelle-dans-la-meuse-quatre-mois-de-combat-pour-des-mesures-dignes","to_ping":"","pinged":"","post_modified":"2024-12-30 08:55:25","post_modified_gmt":"2024-12-30 07:55:25","post_content_filtered":"","post_parent":0,"guid":"https:\/\/fo66.fr\/pse-chez-bonduelle-dans-la-meuse-quatre-mois-de-combat-pour-des-mesures-dignes\/","menu_order":0,"post_type":"post","post_mime_type":"","comment_count":"0","filter":"raw"},{"ID":27933,"post_author":"0","post_date":"2024-12-29 06:57:02","post_date_gmt":"2024-12-29 05:57:02","post_content":"
Dans le jargon de l'entreprise, l'\u00e9paisseur du trait c'est ce qui est insignifiant, la quantit\u00e9 n\u00e9gligeable. C'est la r\u00e9flexion qui sous-tend cet ouvrage\u00a0: \u00e0 quoi sert mon travail, quelle est mon utilit\u00e9 dans cette soci\u00e9t\u00e9\u00a0?<\/p>\n
Dans un style mordant et dr\u00f4le, l'auteur nous pr\u00e9sente les coulisses, les failles du syst\u00e8me et la place des id\u00e9es pr\u00e9con\u00e7ues. Il plante son d\u00e9cor dans une grande agence de consulting en communication et dresse de fa\u00e7on fac\u00e9tieuse des portraits d\u00e9coup\u00e9s \u00e0 la hache.<\/p>\n
Ancien journaliste, l'auteur joue de sa plume pour trouver le rythme, la phrase juste, le bon mot, tout en se jouant de la novlangue pour d\u00e9noncer la course \u00e0 la rentabilit\u00e9, sans se pr\u00e9occuper de la p\u00e9rennit\u00e9 d'une entreprise et encore moins de ses salari\u00e9s.<\/p>\n
Dans un style satyrique, il d\u00e9nonce la vacuit\u00e9 du monde des grands groupes, le jeu de dupes et de faux-semblants qui se joue entre clients et prestataires, et entre dirigeants et salari\u00e9s.<\/p>\n
Il jette un regard d\u00e9sabus\u00e9 sur ce monde, loin de la magie de l'enfance qu'il \u00e9voque avec nostalgie. Pourtant, c'est par l'\u00e9tat d'esprit qu'il r\u00e9pond \u00e0 la question centrale du sens qu'on peut donner \u00e0 nos vies, en laissant cette part d'enfance le faire sortir du cimeti\u00e8re des inutiles.<\/p>\n
\u00a0<\/p>\n
L'\u0153uvre et le personnage de Banksy font couler beaucoup d'encre. Pourtant ce livre nous montre une autre fa\u00e7on encore d'appr\u00e9hender et d'appr\u00e9cier ses productions en mettant en parall\u00e8le l'une d'entre elles et celle qui l'a inspir\u00e9e.<\/p>\n
Cela permet dans un premier temps de red\u00e9couvrir un \u00ab\u00a0classique\u00a0\u00bb, et, gr\u00e2ce au suppl\u00e9ment d'\u00e2me de Banksy, de nous le r\u00e9approprier \u00e0 l'aune de notre monde contemporain. La double mise en contexte (l'histoire de l'\u0153uvre initiale et la r\u00e9interpr\u00e9tation de Banksy) contribue \u00e0 \u00e9clairer le processus de cr\u00e9ation \u00e0 travers le lien qui s'op\u00e8re, \u00e0 la fois reprise et cr\u00e9ation, dans un jeu de repr\u00e9sentation qui d\u00e9truit le visible, l'existant, pour mieux reconstruire le sens.<\/p>\n
Banksy souhaite r\u00e9veiller les consciences, d\u00e9mystifier ce qu'on nous montre, nous faire sortir de l'indiff\u00e9rence. Jamais il ne se moque de l'\u0153uvre m\u00eame s'il emprunte un style satyrique et subversif\u00a0: ce d\u00e9calage est porteur de sens, pour nous faire changer d'axe, de paradigme, nous faire reconsid\u00e9rer ce qui nous entoure afin de r\u00e9sister \u00e0 la facilit\u00e9 et nous lib\u00e9rer des carcans de nos absurdit\u00e9s.<\/p>\n
Dossier de l'Info militante n\u00b03396 dat\u00e9 du mercredi 20\u00a0d\u00e9cembre 2023.<\/p>\n<\/div>\n
<\/strong><\/p>\n \u00c0 quand une politique renforc\u00e9e en mati\u00e8re de logement social, pour en finir avec la p\u00e9nurie qui p\u00e8se sur les plus modestes\u00a0? Fin 2022, quelque 2,4\u00a0millions de m\u00e9nages attendaient un logement social et la demande se fait toujours plus forte, exacerb\u00e9e par l'inflation toujours haute qui rogne les moyens des plus fragiles. Or, les offres du parc social ne suivent pas. Pour de multiples raisons. La loi SRU de 2000 est all\u00e8grement bafou\u00e9e, les aides financi\u00e8res publiques \u00e0 la pierre ont diminu\u00e9, la hausse des taux d'int\u00e9r\u00eat a fait flamber les co\u00fbts de construction. Le co\u00fbt de la r\u00e9duction de loyer de solidarit\u00e9, mesure d\u00e9cid\u00e9e par l'ex\u00e9cutif en 2018, en m\u00eame temps que la diminution des APL, p\u00e8se sur les bailleurs sociaux. La loi Pacte a elle r\u00e9duit en 2020 le nombre d'entreprises cotisant \u00e0 Action\u00a0Logement, organisme paritaire qui a subi aussi des ponctions ces derni\u00e8res ann\u00e9es\u2026 Du c\u00f4t\u00e9 des d\u00e9tenteurs d'un livret\u00a0A, depuis 2021 l'inflation rime aussi avec une perte s\u00e9v\u00e8re de r\u00e9mun\u00e9ration de ce livret d'\u00e9pargne qui finance le logement social via des pr\u00eats aux bailleurs. Le gouvernement, visant \u00e0 contenir pour les bailleurs le co\u00fbt des emprunts, aux taux li\u00e9s \u00e0 celui du livret\u00a0A, a bloqu\u00e9 \u00e0 3\u00a0% le taux de celui-ci depuis ao\u00fbt et jusqu'en janvier 2025. Pour les m\u00e9nages modestes, entre un livret\u00a0A au rendement amoindri et le manque toujours plus criant de logements sociaux, cela ressemble \u00e0 une double peine. Laquelle a \u00e0 voir avec la politique nationale sur le logement social, chaotique et aux moyens notoirement insuffisants.<\/p>\n <\/p>\n U\u200an logement social\u00a0en crise, ou encore une\u00a0bombe sociale \u00e0 retardement, peut-on lire r\u00e9guli\u00e8rement dans la presse ou dans les multiples rapports alertant de la situation. La r\u00e9alit\u00e9 derri\u00e8re ces mots\u00a0? D'abord, le nombre de personnes pauvres a augment\u00e9 de 1,5\u00a0million en vingt ans. 14,5\u00a0% des Fran\u00e7ais (9,1\u00a0millions) vivaient sous le seuil de pauvret\u00e9 mon\u00e9taire (1\u00a0158\u00a0euros par mois) en 2021 selon l'Insee. Le nombre de personnes sans domicile a augment\u00e9 de 330\u00a0000 en 2022. Quinze millions de personnes seraient impact\u00e9es en France, de multiples fa\u00e7ons, par la crise du logement. Un logement, ou\u00a0d\u00e9pense contrainte, qui p\u00e8se de plus en plus sur le budget des m\u00e9nages\u00a0: 9,5\u00a0% en 1960\u2026 23\u00a0% en moyenne aujourd'hui. C'est devenu le premier poste de d\u00e9pense, rappelle l'ONG Oxfam-France dans un r\u00e9cent rapport. Pour les plus modestes, la d\u00e9pense occupe m\u00eame 32\u00a0% du budget. Autre param\u00e8tre de poids\u00a0:\u00a0Les prix de l'immobilier ont augment\u00e9 de 125,6\u00a0% entre 2001 et 2020. Les loyers \u2013\u00a0social et secteur libre\u00a0\u2013 quant \u00e0 eux ont augment\u00e9 de 36,5\u00a0% sur la m\u00eame p\u00e9riode. Or, dans le m\u00eame temps, les revenus brut des m\u00e9nages n'ont progress\u00e9 que de 29\u00a0%. Autrement dit, en vingt ans les prix des biens immobiliers ont augment\u00e9 quatre fois plus vite que les revenus\u00a0!, rappelle encore cette \u00e9tude. Cela explique pourquoi un Fran\u00e7ais sur deux habite ou a habit\u00e9 dans un logement social. Chiffres que rappelle l'Union sociale pour l'habitat, qui fustige\u00a0le d\u00e9sengagement progressif de la puissance publique ces derni\u00e8res d\u00e9cennies, ce qui\u00a0laisse une plus grande place \u00e0 des acteurs financiaris\u00e9s et \u00e0 une qu\u00eate de rentabilit\u00e9 \u00e0 tout prix,\u00a0au d\u00e9triment d'une offre abordable pour les plus pr\u00e9caires.<\/p>\n L'Oxfam pointe lui aussi, comme nombre d'acteurs du logement, ce \u00a0d\u00e9sengagement progressif de l'\u00c9tat. Ainsi,\u00a0La production de logements sociaux a diminu\u00e9 au plan national avec 126\u00a0000 logements sociaux financ\u00e9s en 2016, 95\u00a0000 en 2021, puis 96\u00a0000 en 2022. Et probablement \u00e0 peine 90\u00a0000 d'ici la fin de l'ann\u00e9e. Le parc social ne suit pas les besoins. 2,42\u00a0millions de m\u00e9nages sont ainsi en attente d'un logement social, dont 1,63\u00a0million pour une premi\u00e8re attribution. Quelque 400\u00a0000 logements sont d\u00e9livr\u00e9s par an par les bailleurs sociaux. Largement insuffisant donc. En trois ans, les d\u00e9lais d'attente ont augment\u00e9 de 20\u00a0% \u00e0 30\u00a0% selon les r\u00e9gions. Et dans le parc social, o\u00f9 selon l'Ancols (Agence nationale du contr\u00f4le du logement social) 20\u00a0% des m\u00e9nages se d\u00e9clarent comme pauvres, la rotation sur les logements est faible (moins de 8\u00a0%), les locataires pr\u00e9f\u00e9rant conserver leur domicile plut\u00f4t que de s'aventurer dans la qu\u00eate incertaine d'un nouveau logement. En \u00cele-de-France, expliquait r\u00e9cemment un \u00e9lu de la R\u00e9gion,\u00a0c'est dix ans d'attente. Actuellement, on d\u00e9nombre 783\u00a0000 m\u00e9nages candidats, soit deux fois plus qu'il y a dix ans, indique l'Union sociale pour l'habitat. La situation est tout aussi compliqu\u00e9e en province. Exemple au Mans avec 9\u00a0200 dossiers en attente dans la m\u00e9tropole. Partout, les d\u00e9lais d'attente se comptent plut\u00f4t en ann\u00e9es qu'en mois\u00a0! Les candidats sont des m\u00e9nages fragiles, modestes et m\u00eame de la classe moyenne, tous ayant qui plus est pris de plein fouet l'inflation, rongeant des revenus (salaires, pensions, minima sociaux) insuffisamment revaloris\u00e9s. Beaucoup ne peuvent acc\u00e9der au parc locatif priv\u00e9 (qui loge 23\u00a0% des m\u00e9nages fran\u00e7ais), aux prix prohibitifs et lui aussi en \u00ab\u00a0tension\u00a0\u00bb dans de nombreuses zones. Leurs moyens leur permettent encore moins d'acc\u00e9der \u00e0 la propri\u00e9t\u00e9, impliquant un endettement cons\u00e9quent, calcul\u00e9 en fonction des revenus et n\u00e9cessitant l'approbation de banques de plus en plus frileuses. Gonfler la capacit\u00e9 du parc social est donc essentiel. Et cette n\u00e9cessit\u00e9 a \u00e0 voir aussi avec la r\u00e9duction des in\u00e9galit\u00e9s sur l'emploi. Fin novembre, une enqu\u00eate de la CPME indiquait ainsi que 19\u00a0% des patrons des petites et moyennes entreprises peinant \u00e0 recruter signalent que des candidats ont d\u00fb renoncer \u00e0 l'emploi propos\u00e9 \u00e0 cause de leur difficult\u00e9 d'acc\u00e8s au logement. La situation s'aggrave. Ils n'\u00e9taient \u00ab\u00a0que\u00a0\u00bb 10\u00a0% \u00e0 faire ce constat en avril dernier.<\/p>\n \u00a0<\/p>\n Les 2,4\u00a0millions de m\u00e9nages qui attendent un logement social en France n'ont pas fini de patienter\u00a0! Entre 2020 et 2022, 64\u00a0% des communes tenues de combler leur d\u00e9ficit de logements sociaux n'ont pas atteint leur objectif l\u00e9gal de production, alors qu'elles n'\u00e9taient que 47\u00a0% dans ce cas lors du pr\u00e9c\u00e9dent bilan triennal, a r\u00e9v\u00e9l\u00e9 en d\u00e9cembre la commission nationale charg\u00e9e du suivi de la loi SRU (Solidarit\u00e9 et renouvellement urbain) de 2000. Laquelle impose aux communes d'atteindre un minimum de 20\u00a0% ou 25\u00a0% de HLM parmi leurs r\u00e9sidences principales d'ici 2025. Cons\u00e9quence, alors que les objectifs agr\u00e9g\u00e9s de production \u00e9taient de 278\u00a0177 logements HLM en 2020-2022, seuls 186\u00a0124 ont \u00e9t\u00e9 b\u00e2tis. Le taux de r\u00e9alisation total a chut\u00e9 \u00e0 67\u00a0% (contre 116\u00a0% en 2017-2019). Avec d'extr\u00eames disparit\u00e9s territoriales. En r\u00e9gion Paca, 158 des 166 villes soumises \u00e0 la loi SRU (soit 95\u00a0%\u00a0!) n'ont pas tenu leurs objectifs... L'opposition de certains \u00e9lus locaux l'explique pour la fondation Abb\u00e9-Pierre, qui appelle \u00e0 une application plus ferme de la loi.<\/p>\n Mais ni le non-respect de la loi SRU par les \u00e9lus locaux, ni la crise sanitaire qui a boulevers\u00e9 le secteur de la construction ne sauraient, seuls, expliquer la crise s\u00e9v\u00e8re que traverse le logement social. La production de HLM s'effondre. Pass\u00e9e depuis 2020 sous les 100\u00a0000\u00a0logements par an, elle devrait continuer de ralentir pour se stabiliser \u00e0 une moyenne de 66\u00a0000\u00a0logements neufs par an \u00e0 partir de 2030, a alert\u00e9 en septembre la Caisse des d\u00e9p\u00f4ts et consignations. De fait, les bailleurs sociaux ont vu depuis 2018 leurs capacit\u00e9s de financement grev\u00e9es par une s\u00e9rie de d\u00e9cisions politiques, et devraient donc construire beaucoup moins de logements.<\/p>\n La loi de finances pour 2018, qui a instaur\u00e9 la r\u00e9duction de loyer de solidarit\u00e9 ou RLS, a \u00e9t\u00e9 le premier coup de boutoir pour le secteur. Il s'est vu oblig\u00e9 de financer cette remise de loyer pour les locataires de logement social (\u00e9ligibles sous conditions de ressources), laquelle a permis \u00e0 l'\u00c9tat de faire des \u00e9conomies en r\u00e9duisant d'autant le co\u00fbt des aides personnalis\u00e9es au logement, vers\u00e9es aux locataires concern\u00e9s. Manque \u00e0 gagner pour les bailleurs sociaux\u00a0? 800\u00a0millions en 2018 et 2019, puis 1,3\u00a0milliard par an jusqu'en 2022. Le deuxi\u00e8me s\u00e9isme a \u00e9t\u00e9 la multiplication par six, de 0,5\u00a0% \u00e0 3\u00a0%, entre f\u00e9vrier 2022 et f\u00e9vrier 2023, du taux d'int\u00e9r\u00eat du livret\u00a0A, sur lequel sont index\u00e9s les taux des emprunts accord\u00e9s aux organismes HLM, et qui est donc le facteur aggravant du co\u00fbt de leur dette. Leur endettement a ainsi explos\u00e9, avec 6\u00a0milliards d'euros de d\u00e9penses suppl\u00e9mentaires depuis 2022, selon l'Union sociale pour l'habitat (USH). Ajoutez-y l'effort de r\u00e9novation \u00e9nerg\u00e9tique de leur parc, que les bailleurs sociaux doivent engager pour tenir les objectifs d'\u00e9radication des passoires thermiques fix\u00e9s par la loi Climat et r\u00e9silience de 2021 (estim\u00e9s \u00e0 plus de 100\u00a0milliards d'euros en quinze ans par l'USH), et les marges de man\u0153uvre, pour la construction, apparaissent minimes.<\/p>\n Sign\u00e9s en octobre, les engagements de l'\u00c9tat et du mouvement HLM pour la transition \u00e9cologique et la production de logements sociaux 2024-2026 ne risquent pas de changer la donne. M\u00eame si l'ex\u00e9cutif y promet un plan de soutien de 1,2\u00a0milliard d'euros sur trois ans. Le projet de loi de finances (PLF) pour 2024, en cours d'adoption, en fait la parfaite d\u00e9monstration\u00a0: le soutien au secteur pour la r\u00e9novation \u00e9nerg\u00e9tique s'\u00e9l\u00e8ve\u2026 \u00e0 40\u00a0millions d'euros. Et le PLF n'int\u00e8gre pas de r\u00e9examen de la RLS.<\/p>\n \u00a0<\/p>\n Action Logement, o\u00f9 si\u00e8ge FO, est l'organisme paritaire qui collecte et g\u00e8re la Participation des employeurs \u00e0 l'effort de construction (PEEC), une cotisation vers\u00e9e par les entreprises du secteur priv\u00e9, y compris agricole, d'au moins 50\u00a0salari\u00e9s. Il est l'h\u00e9ritier du 1\u00a0% logement, cr\u00e9\u00e9 en 1953 pour am\u00e9liorer, apr\u00e8s-guerre, le logement des salari\u00e9s. Sa vocation est de faciliter l'acc\u00e8s au logement pour favoriser l'emploi, par le biais de deux missions.<\/p>\n D'une part, Action Logement construit, finance et r\u00e9nove des logements sociaux et interm\u00e9diaires, prioritairement dans les zones tendues. En 2022, il a obtenu 43\u00a0000 autorisations de construction de logements, soit un peu moins de la moiti\u00e9 du total national. Avec un patrimoine de 1,1\u00a0million de logements sociaux g\u00e9r\u00e9s par une cinquantaine de filiales, il est aujourd'hui le premier bailleur social fran\u00e7ais.<\/p>\n D'autre part, l'organisme aide les salari\u00e9s \u00e0 louer un logement ou \u00e0 devenir propri\u00e9taires par le biais de pr\u00eats, de subventions ou de services, notamment pour favoriser la mobilit\u00e9. \u00c0 titre d'exemple, avec la Garantie Visale, Action\u00a0Logement se porte garant gratuitement pour couvrir les loyers impay\u00e9s et les d\u00e9gradations locatives. Plus de 280\u00a0000\u00a0salari\u00e9s ont pu b\u00e9n\u00e9ficier de ce service en 2022. Quelque 16\u00a0500 pr\u00eats d'accession \u00e0 la propri\u00e9t\u00e9 ont \u00e9galement \u00e9t\u00e9 accord\u00e9s.<\/p>\n Pour FO, le logement ne doit pas \u00eatre trop \u00e9loign\u00e9 du lieu de travail, d'une part pour am\u00e9liorer la qualit\u00e9 de vie, et d'autre part pour r\u00e9duire les co\u00fbts de d\u00e9placement, donc pr\u00e9server le pouvoir d'achat, explique Pascal Lagrue, secr\u00e9taire conf\u00e9d\u00e9ral FO charg\u00e9 du logement. La conf\u00e9d\u00e9ration milite aussi pour un logement abordable, tant en termes de loyer que de co\u00fbt \u00e9nerg\u00e9tique.<\/p>\n Les ressources d'Action\u00a0Logement n'ont cess\u00e9 d'\u00eatre rogn\u00e9es au fil du temps. Depuis 1992, le taux de la PEEC n'est plus de 1\u00a0% de la masse salariale, mais de 0,45\u00a0%. Par ailleurs, l'assiette a \u00e9t\u00e9 r\u00e9duite par la loi Pacte, adopt\u00e9e en 2019, qui a relev\u00e9 le seuil de cotisation pour les entreprises du secteur priv\u00e9 de 20 \u00e0 50\u00a0salari\u00e9s. Et l'\u00c9tat n'h\u00e9site pas \u00e0 piocher dans les caisses de l'organisme\u00a0: 300\u00a0millions d'euros pr\u00e9lev\u00e9s en 2023, 500\u00a0millions en 2020\u2026 Pomper dans les fonds propres d'Action\u00a0Logement, c'est ob\u00e9rer sa capacit\u00e9 de production et de r\u00e9novation de logements au b\u00e9n\u00e9fice des salari\u00e9s, d\u00e9nonce Pascal Lagrue.<\/p>\n En mai 2023, Action\u00a0Logement a carr\u00e9ment failli \u00eatre d\u00e9mantel\u00e9, l'\u00c9tat ayant eu le projet de le reclasser en administration publique.\u00a0Cette d\u00e9cision remettrait en cause de\u00a0facto la gestion paritaire telle que nous la connaissons aujourd'hui et pourrait conduire \u00e0 une r\u00e9duction drastique des moyens issus de la Participation des entreprises \u00e0 l'effort de construction, avait alors d\u00e9nonc\u00e9 le secr\u00e9taire conf\u00e9d\u00e9ral. Une nouvelle convention quinquennale 2023-2027 sur l'utilisation de la PEEC a finalement \u00e9t\u00e9 sign\u00e9e en juin avec l'\u00c9tat, pour un budget de 14,4\u00a0milliards d'euros.<\/p>\n Plus globalement, FO exige la mise en place d'une v\u00e9ritable politique d'aide \u00e0 la pierre afin de relancer la construction de logements. Alors que la conf\u00e9d\u00e9ration est convaincue que la bataille \u00e0 mener est celle des ressources p\u00e9rennes du secteur du logement social, n\u00e9cessaires pour r\u00e9pondre aux besoins croissants, une nouvelle menace vient d'appara\u00eetre. La loi 3DS donne en effet la possibilit\u00e9 aux intercommunalit\u00e9s volontaires de devenir autorit\u00e9 organisatrice de l'habitat (AOH). Et pour financer ces dispositifs, un projet de d\u00e9centralisation d'une partie de la PEEC est dans les tuyaux. Nous allons \u00eatre tr\u00e8s attentifs sur ce dossier, pr\u00e9vient Pascal Lagrue.<\/p>\nAlarme sur une d\u00e9gradation incessante<\/h1>\n
Dix ans d'attente en \u00cele-de-France\u2026<\/h2>\n
Construction de logements sociaux\u00a0: \u00e0 quand une v\u00e9ritable politique publique\u00a0? <\/h1>\n
Les capacit\u00e9s de financement des bailleurs sociaux grev\u00e9es <\/h2>\n
Action Logement, un organisme paritaire convoit\u00e9 par l'\u00c9tat<\/h1>\n
La n\u00e9cessit\u00e9 d'une politique d'aide \u00e0 la pierre<\/h2>\n
Dossier de l'Info militante n\u00b03409 dat\u00e9 du mercredi 3\u00a0juillet 2024.<\/p>\n<\/div>\n
La dissolution de l'Assembl\u00e9e nationale, annonc\u00e9e par le pr\u00e9sident de la R\u00e9publique au soir d'une d\u00e9route aux \u00e9lections europ\u00e9ennes signe surtout un aveu d'\u00e9chec. Aveu d'\u00e9chec \u00e0 contenir ou \u00e0 apporter des r\u00e9ponses aux col\u00e8res qui se sont exprim\u00e9es dans les urnes.<\/p>\n
Col\u00e8re face \u00e0 une inflation toujours \u00e9lev\u00e9e, au recul du pouvoir d'achat, \u00e0 l'envol\u00e9e des factures \u00e9nerg\u00e9tiques. Col\u00e8re face au recul des services publics, \u00e0 la situation de l'h\u00f4pital public, au manque de moyens et d'effectifs dans les \u00e9coles. Col\u00e8re face aux d\u00e9serts m\u00e9dicaux, col\u00e8re toujours vive face \u00e0 une r\u00e9forme des retraites rejet\u00e9e par une immense majorit\u00e9 de la population et impos\u00e9e sans v\u00e9ritable d\u00e9bat au Parlement, col\u00e8re face au recul in\u00e9dit des droits engag\u00e9 par la r\u00e9forme de l'Assurance ch\u00f4mage.<\/p>\n
FO condamne toutes les guerres et \u00e9conomies de guerre. Notre revendication \u00ab\u00a0Pain, Paix, Libert\u00e9\u00a0\u00bb est plus que jamais d'actualit\u00e9. FO appelle \u00e0 un cessez le feu imm\u00e9diat et permanent partout dans le monde.<\/p>\n
Cette d\u00e9cision de dissoudre est aussi l'\u00e9chec d'une politique qui s'ent\u00eate dans une posture de va-t-en-guerre quand l'immense majorit\u00e9 des salari\u00e9s attend des r\u00e9ponses sur les salaires et les conditions de travail. C'est encore l'\u00e9chec d'une pratique du pouvoir vertical, qui m\u00e9prise le Parlement, les interlocuteurs sociaux et la d\u00e9mocratie sociale.<\/p>\n
Cette situation, aussi in\u00e9dite et explosive soit- elle, ne doit pas nous conduire \u00e0 dissoudre nos valeurs.<\/p>\n
La position de la Conf\u00e9d\u00e9ration est claire\u00a0: ind\u00e9pendants nous sommes, ind\u00e9pendants nous resterons\u00a0! C'est pourquoi la Conf\u00e9d\u00e9ration Force Ouvri\u00e8re, comme elle l'a toujours fait, ne donnera aucune consigne de vote \u00e0 l'occasion des \u00e9lections l\u00e9gislatives.<\/p>\n
\u00c0 Force Ouvri\u00e8re, la seule politique que nous faisons, c'est la politique syndicale pour le progr\u00e8s social. Nous continuerons donc de porter nos revendications quels que soient nos interlocuteurs.<\/p>\n
Pour FO, seule l'augmentation des salaires est la r\u00e9ponse p\u00e9renne au maintien du pouvoir d'achat des salari\u00e9s du public comme du priv\u00e9.<\/p>\n
Le gouvernement doit utiliser tous les leviers \u00e0 sa disposition pour favoriser des augmentations de salaires, \u00e0 commencer par une revalorisation significative du Smic. FO revendique le retour de l'\u00e9chelle mobile des salaires de mani\u00e8re \u00e0 augmenter les salaires en fonction de l'inflation.<\/p>\n
Afin d'\u00e9viter le tassement des grilles conventionnelles, le gouvernement doit exiger des branches professionnelles qu'elles engagent une n\u00e9gociation sur l'ensemble des salaires et conditionner les all\u00e8gements de cotisations \u00e0 la mise en conformit\u00e9 des minima de branches au Smic.<\/p>\n
FO revendique la mise sous condition des aides publiques aux entreprises\u00a0: \u00e0 la n\u00e9gociation des salaires, au maintien des emplois, \u00e0 la relocalisation de la production et de la recherche et d\u00e9veloppement sur le territoire.<\/p>\n
Concernant le secteur public, FO demande le d\u00e9gel du point d'indice \u00e0 minima \u00e0 la hauteur de l'inflation.<\/p>\n
FO revendique l'augmentation des pensions de retraites et des minimas sociaux. La pension minimum doit \u00eatre \u00e9quivalente au Smic pour toutes et tous, et sa revalorisation index\u00e9e sur le Smic.<\/p>\n
FO r\u00e9affirme son attachement \u00e0 la libert\u00e9 de n\u00e9gociation au niveau national interprofessionnel mais \u00e9galement \u00e0 la n\u00e9gociation collective de branche, seul niveau permettant de garantir un socle minimum de droits pour tous les salari\u00e9s d'un m\u00eame secteur d'activit\u00e9 et permettant de lutter contre le dumping social.<\/p>\n
La n\u00e9gociation interprofessionnelle doit s'appuyer sur une m\u00e9thode de travail loyale et partag\u00e9e, permettant la prise en compte des revendications. Un cadrage fix\u00e9 unilat\u00e9ralement par l'ex\u00e9cutif ne peut pas s'inscrire dans le cadre d'une n\u00e9gociation entre interlocuteurs sociaux comme le pr\u00e9voit l'article L1 du code du travail.<\/p>\n
FO revendique l'abrogation des dispositions des ordonnances travail, le r\u00e9tablissement de la hi\u00e9rarchie des normes et des moyens effectifs de repr\u00e9sentation des salari\u00e9s dont les CHSCT, la suppression du plafond de trois mandats cons\u00e9cutifs pour les \u00e9lus du personnel, une repr\u00e9sentation du personnel adapt\u00e9e aux entreprises de moins de 11 salari\u00e9s et la suppression du bar\u00e8me d'indemnisation des prud'hommes.<\/p>\n
FO d\u00e9nonce le retour des politiques d'aust\u00e9rit\u00e9 affich\u00e9es sans complexe au d\u00e9triment de l'\u00e9cole, de la sant\u00e9, et de l'ensemble des services publics, partout sur le territoire. FO condamne la recherche permanente d'\u00e9conomies sur les d\u00e9penses sociales et les attaques multiples \u00e0 l'encontre de notre mod\u00e8le social.<\/p>\n
FO r\u00e9affirme que le chemin vers le plein-emploi doit passer par des politiques \u00e9conomiques qui encouragent la r\u00e9industrialisation du pays, permettent une transition \u00e9cologique socialement juste, garantissent des emplois p\u00e9rennes et de qualit\u00e9 avec des salaires d\u00e9cents de l'entr\u00e9e dans la vie active \u00e0 la retraite.<\/p>\n
FO revendique une vraie r\u00e9partition des richesses notamment par une plus forte taxation des profits et une r\u00e9forme fiscale redonnant toute sa place \u00e0 l'imp\u00f4t sur le revenu progressif pour plus de justice sociale.<\/p>\n
FO revendique une v\u00e9ritable politique de l'emploi, so- ciale et juste\u00a0! Les p\u00e9nuries de main d'\u0153uvre ne sont pas du fait des demandeurs d'emploi mais r\u00e9sultent du manque d'attractivit\u00e9 des m\u00e9tiers\u00a0: p\u00e9nibilit\u00e9, conditions de travail difficiles, r\u00e9mun\u00e9rations trop basses, difficult\u00e9s de mobilit\u00e9s g\u00e9ographiques et professionnelles, acc\u00e8s au logement...<\/p>\n
Le CDI \u00e0 temps plein doit \u00eatre la norme qui r\u00e9git les relations contractuelles entre les salari\u00e9s et leur employeur dans le secteur priv\u00e9.<\/p>\n
La retraite \u00e9tant le reflet de la carri\u00e8re, la priorit\u00e9 est pour FO d'assurer des carri\u00e8res compl\u00e8tes pour chacun.<\/p>\n
Lutter contre les in\u00e9galit\u00e9s au travail, am\u00e9liorer les conditions de travail, augmenter le taux d'emploi, notamment des jeunes et des seniors, permettrait d'am\u00e9liorer le niveau des pensions tout en augmentant les recettes du r\u00e9gime.<\/p>\n
FO demande l'ouverture d'une n\u00e9gociation nationale interprofessionnelle pour d\u00e9terminer des m\u00e9canismes permettant de lutter contre le recours abusif aux contrats de travail \u00e0 temps partiel. FO revendique l'obligation pour les employeurs de payer sur les contrats \u00e0 temps partiel les cotisations en \u00e9quivalent temps plein (notamment retraites).<\/p>\n
Plus sp\u00e9cifiquement sur les seniors, FO demande de favoriser les embauches et sanctionner les licenciements, syst\u00e9matiser des entretiens de pr\u00e9paration de fin de carri\u00e8re, encourager la formation continue, d\u00e9velopper les dispositifs de retraite progressive qui permettent la transmission de l'exp\u00e9rience professionnelle, renforcer la n\u00e9gociation collective, en commen\u00e7ant par la branche.<\/p>\n
Pour FO, la lutte contre l'usure professionnelle est un enjeu tout au long de la carri\u00e8re. FO soutient des dis- positifs tels que l'entretien professionnel, la validation des acquis de l'exp\u00e9rience, la certification Cl\u00e9A, la formation tout au long de la vie, la possibilit\u00e9 de d\u00e9part anticip\u00e9 et un v\u00e9ritable droit \u00e0 la reconversion.<\/p>\n
Force Ouvri\u00e8re exige l'abrogation de la r\u00e9forme des retraites reculant l'\u00e2ge l\u00e9gal de d\u00e9part en retraite \u00e0 64 ans et pr\u00e9voyant l'allongement de la dur\u00e9e de cotisation. Cette r\u00e9forme n'\u00e9tait pas n\u00e9cessaire pour assurer la p\u00e9rennit\u00e9 du financement des r\u00e9gimes de retraite.<\/p>\n
D'autres solutions existent\u00a0: prendre les choses par le bon bout, c'est-\u00e0-dire les questions d'emploi tout au long de la vie, les parcours professionnels, les reconversions, l'emploi des seniors et les retraites progressives.<\/p>\n
FO demande le maintien de l'ensemble des r\u00e9gimes sp\u00e9ciaux de retraite. La sp\u00e9cificit\u00e9 de ces r\u00e9gimes est justifi\u00e9e historiquement et socialement et fait partie du contrat social dans des secteurs qui rencontrent aujourd'hui de grandes difficult\u00e9s pour recruter.<\/p>\n
FO exige le retrait du projet de d\u00e9cret sur l'assurance ch\u00f4mage qui pr\u00e9voit un nouveau durcissement des r\u00e8gles d'indemnisation des demandeurs d'emploi. Les r\u00e9formes pr\u00e9c\u00e9dentes ont d\u00e9j\u00e0 fortement impact\u00e9 le montant et la dur\u00e9e d'indemnisation.<\/p>\n
FO condamne des mesures qui vont frapper durement les demandeurs d'emplois les plus pr\u00e9caires et vuln\u00e9rables, afin de d\u00e9gager des \u00e9conomies budg\u00e9taires sur le dos des demandeurs d'emplois.<\/p>\n
FO revendique le retour \u00e0 la convention du 14\u00a0avril 2017 qui s\u00e9curisait les parcours professionnels.<\/p>\n
Sur la gouvernance, la gestion paritaire de l'Unedic a fait ses preuves, r\u00e9sistant aux diff\u00e9rents chocs \u00e9conomiques et prot\u00e9geant les plus faibles au plus fort des crises. FO revendique le retour \u00e0 un paritarisme libre de toute tutelle ou encore lettre de cadrage gouvernementale qui ne laisse aucune marge de n\u00e9gociation.<\/p>\n
FO rappelle son attachement ind\u00e9fectible aux principes fondateurs de la S\u00e9curit\u00e9 sociale fond\u00e9s sur le paritarisme, la cotisation et le salaire diff\u00e9r\u00e9.<\/p>\n
FO d\u00e9fend un mod\u00e8le social fond\u00e9 sur l'\u00e9galit\u00e9 et la solidarit\u00e9 interg\u00e9n\u00e9rationnelle qui permet d'assurer l'universalit\u00e9 des b\u00e9n\u00e9ficiaires et garantir l'accessibilit\u00e9 aux soins de meilleure qualit\u00e9. Seul ce mod\u00e8le permet aux salari\u00e9s et \u00e0 leur famille d'\u00eatre solidairement couverts contre les risques de toute nature, de b\u00e9n\u00e9ficier de prestations d'assurance et non d'assistance. Chacun cotise selon ses moyens et re\u00e7oit selon ses besoins\u00a0!<\/p>\n
FO s'oppose \u00e0 l'\u00e9tatisation de la protection sociale collective, qui conduirait \u00e0 un syst\u00e8me d'assistance publique a minima. La S\u00e9curit\u00e9 sociale est \u00e0 la crois\u00e9e<\/p>\n
Pour FO, la d\u00e9fense du service public concerne tous les citoyens et leur droit \u00e0 l'\u00e9galit\u00e9 de traitement, partout sur le territoire, quel que soit leur niveau social. Il n'y a pas de R\u00e9publique sans service public\u00a0!<\/p>\n
FO demande de meilleurs moyens pour un meilleur service aux usagers, pour ce qui est essentiel \u00e0 la vie d'un pays et de ses habitants\u00a0: l'\u00e9cole, la culture, la sant\u00e9, la protection sociale, l'am\u00e9nagement du territoire, l'\u00e9cologie, la s\u00e9curit\u00e9, la justice, \u2026<\/p>\n
Le service public n\u00e9cessite des moyens renforc\u00e9s pour r\u00e9duire les in\u00e9galit\u00e9s et mieux redistribuer les richesses.<\/p>\n
C'est pourquoi FO revendique\u00a0:<\/p>\n
\u2013<\/span> l'arr\u00eat des fermetures de services et un renforcement des services publics de proximit\u00e9, auquel ne r\u00e9pond pas, loin s'en faut, le dispositif des maisons France Services\u00a0; FO condamne toute forme de racisme, de x\u00e9nophobie, d'antis\u00e9mitisme et de rejet de l'autre.<\/p>\n FO rappelle son opposition \u00e0 la loi immigration qui remet en cause les principes r\u00e9publicains d'\u00e9galit\u00e9 et de solidarit\u00e9.<\/p>\n FO continuera de s'opposer \u00e0 toute mesure discriminatoire et stigmatisante qui porterait atteinte aux droits fondamentaux des travailleurs en remettant en cause le droit du sol, le regroupement familial et les conditions d'acc\u00e8s \u00e0 la nationalit\u00e9.<\/p>\n Profond\u00e9ment attach\u00e9e aux principes r\u00e9publicains, Force Ouvri\u00e8re s'est toujours oppos\u00e9e au principe de pr\u00e9f\u00e9rence ou de priorit\u00e9 nationale et \u00e0 la discrimination entre les travailleurs, contraires \u00e0 la solidarit\u00e9 qui fonde notre action syndicale.<\/p>\n Pour FO, toute disposition instaurant une forme d'in\u00e9galit\u00e9 ou de discrimination dans l'acc\u00e8s \u00e0 la protection sociale ou aux prestations sociales est totalement inacceptable\u00a0!<\/p>\n FO agira sans cesse pour la d\u00e9fense des libert\u00e9s fondamentales et s'opposera \u00e0 toutes les discriminations, quelles qu'elles soient, y compris celles envers les organisations syndicales.<\/p>\n<\/div>","post_title":"Notre ind\u00e9pendance, ce sont nos revendications\u00a0!","post_excerpt":"","post_status":"publish","comment_status":"","ping_status":"","post_password":"","post_name":"notre-independance-ce-sont-nos-revendications-3","to_ping":"","pinged":"","post_modified":"2025-01-01 18:54:55","post_modified_gmt":"2025-01-01 17:54:55","post_content_filtered":"","post_parent":0,"guid":"https:\/\/fo66.fr\/notre-independance-ce-sont-nos-revendications-3\/","menu_order":0,"post_type":"post","post_mime_type":"","comment_count":"0","filter":"raw"},{"ID":27937,"post_author":"0","post_date":"2024-12-30 14:55:19","post_date_gmt":"2024-12-30 13:55:19","post_content":" Dossier de l'InFO militante n\u00b03415 publi\u00e9 le 27\u00a0novembre 2024<\/p>\n\n Qu'ils soient salari\u00e9s du public ou du priv\u00e9, la hausse des salaires reste \u00e0 l'\u00e9vidence en t\u00eate de liste de leurs priorit\u00e9s. Rien d'\u00e9tonnant. Dans le priv\u00e9, ce sont par exemple des NAO qui bloquent \u00e0 la suite de propositions patronales plus que rudimentaires. Dans le public, c'est l'annonce d'un nouveau gel du traitement indiciaire. Apr\u00e8s deux ann\u00e9es d'une inflation forte et de mesures salariales qui, au mieux, n'ont fait que la compenser, la col\u00e8re gronde tant dans les entreprises que dans les services. La pr\u00e9servation des emplois et la n\u00e9cessit\u00e9 de recrutement est aussi une pr\u00e9occupation majeure. Cela sur fond d'\u00e9conomies toujours plus drastiques vis\u00e9es par la sph\u00e8re publique \u2013\u00a0qui persiste dans la suppression de postes\u00a0\u2013 et, dans le priv\u00e9, d'une recherche de profitabilit\u00e9 toujours plus forte, ce que traduisent actuellement beaucoup de PSE engag\u00e9s. Le 13\u00a0novembre, \u00e0 l'appel de deux syndicats dont FO, un mouvement de gr\u00e8ve national a touch\u00e9 une quarantaine de magasins Leroy\u00a0Merlin en France. Les syndicats protestaient contre la proposition patronale lors des NAO pour 2025. Le 5\u00a0novembre en effet, ces n\u00e9gociations annuelles sur les salaires ont abouti \u00e0 l'octroi d'une augmentation g\u00e9n\u00e9rale de seulement 1,1\u00a0%, avec un socle minimal garanti de 30\u00a0euros brut, pour le soutien aux bas salaires. L'intersyndicale demande la r\u00e9ouverture de n\u00e9gociations, refus\u00e9e par la direction. 1,1\u00a0%, c'est moins que l'augmentation du Smic en novembre. On ne peut pas laisser passer \u00e7a\u00a0!, fustige Bernard Vigourous, DSC FO chez Leroy\u00a0Merlin France. FO revendiquait une hausse de 60\u00a0euros brut afin que les 31\u00a0000\u00a0salari\u00e9s, employ\u00e9s et cadres b\u00e9n\u00e9ficient d'une revalorisation identique. Mais la direction est rest\u00e9e inflexible, d\u00e9plore le militant.<\/p>\n Pour Bernard Vigourous, cette gr\u00e8ve traduit un grand ras-le-bol des salari\u00e9s. Chez Leroy\u00a0Merlin, le salaire moyen d'un employ\u00e9 est de 2\u00a0104\u00a0euros brut, et le premier niveau de la grille salariale est \u00e0 15\u00a0% au-dessus du Smic. Les vendeurs sont mal pay\u00e9s, mais leur travail s'intensifie\u00a0! Signe du malaise\u00a0: en 2024, le turn-over dans les magasins atteint le score de 17\u00a0%. La faiblesse des NAO 2025 ne va pas r\u00e9soudre le probl\u00e8me des d\u00e9missions silencieuses. La direction semble au contraire les encourager. La pilule passe d'autant plus mal que l'entreprise, propri\u00e9t\u00e9 de la famille Mulliez, va bien\u00a0: sur un an, ses b\u00e9n\u00e9fices avant imp\u00f4ts, 396\u00a0millions d'euros en ao\u00fbt 2024, ont augment\u00e9 de 38\u00a0millions d'euros. Cela devrait se retrouver dans les augmentations salariales, et ce n'est pas le cas. Nous sommes clairement sur un probl\u00e8me de redistribution des profits, d\u00e9nonce le DSC.<\/p>\n \u00a0<\/p>\n Les cheminots \u00e9taient appel\u00e9s \u00e0 faire gr\u00e8ve le 21\u00a0novembre, avec le soutien de FO, pour une premi\u00e8re journ\u00e9e de mobilisation, avant un appel \u00e0 la gr\u00e8ve illimit\u00e9e \u00e0 compter du 11\u00a0d\u00e9cembre. Les syndicats d\u00e9noncent notamment la filialisation du transport ferroviaire et l'ouverture \u00e0 la concurrence.<\/p>\n Au 1er\u00a0janvier prochain, dans le cadre d'un accord pass\u00e9 avec la Commission europ\u00e9enne, Fret\u00a0SNCF, leader fran\u00e7ais du transport ferroviaire de marchandises, doit \u00eatre liquid\u00e9 pour rena\u00eetre sous la forme de deux soci\u00e9t\u00e9s distinctes, vers lesquelles les cheminots seront transf\u00e9r\u00e9s.<\/p>\n Hexafret s'occupera des activit\u00e9s de transport et Technis de la maintenance. Au passage, quelque cinq cents emplois seront supprim\u00e9s, soit 10\u00a0% des effectifs. C\u00f4t\u00e9 transport de voyageurs, l'ouverture \u00e0 la concurrence des lignes TER, Transilien et Intercit\u00e9s se concr\u00e9tise, avec \u00e0 la cl\u00e9 un abaissement des co\u00fbts et une d\u00e9gradation des conditions de travail.<\/p>\n Au 15\u00a0d\u00e9cembre, les cheminots op\u00e9rant sur les lignes TER de l'\u00e9toile d'Amiens et de l'\u00e9toile de Nice vont ainsi \u00eatre transf\u00e9r\u00e9s vers les entreprises ayant remport\u00e9 les appels d'offres pass\u00e9s par les r\u00e9gions. La f\u00e9d\u00e9ration appelle \u00e9galement \u00e0 poursuivre la bataille pour l'augmentation des salaires et l'abrogation de la r\u00e9forme des retraites.\u00a0Pour les NAO, la direction n'a accord\u00e9 que 0,5\u00a0% d'augmentation g\u00e9n\u00e9rale, d\u00e9nonce Daniel Fert\u00e9, secr\u00e9taire f\u00e9d\u00e9ral FO-Cheminots.<\/p>\n \u00a0<\/p>\n Devant l'h\u00f4pital Beaujon de Clichy-la-Garenne, \u00e9tablissement o\u00f9 les services dans leur totalit\u00e9 sont en gr\u00e8ve depuis le 14\u00a0octobre, la fatigue des agents se m\u00eale \u00e0 la col\u00e8re. Car les professionnels ne demandent qu'une chose\u00a0: pouvoir soigner les patients dans de bonnes conditions. Or par le manque de personnels, qui induit des fermetures de lits, les conditions de travail se d\u00e9gradent, ce qui impacte autant les agents que les usagers.\u00a0Les soignants qui manquent \u00e0 l'appel ne sont pas remplac\u00e9s, explique Jean-Emmanuel Cabo, secr\u00e9taire g\u00e9n\u00e9ral FO-APHP. Du coup, les personnels pr\u00e9sents doivent courir d'un patient \u00e0 l'autre, voire changer de service et \u00eatre flexibles.<\/p>\n Au sein de l'h\u00f4pital, ces soignants \u00e9voquent les heures suppl\u00e9mentaires, les jours de repos qui ne sont pas respect\u00e9s et donc la fatigue qui s'installe.\u00a0La direction g\u00e9n\u00e9rale de l'AP-HP exige un plan d'\u00e9conomie de 400\u00a0millions d'euros sur l'ensemble des \u00e9tablissements, relate Jean-Emmanuel Cabo. On arr\u00eate le recours aux int\u00e9rimaires et on renvoie les CDD. Mais en tant que service public, l'h\u00f4pital continue de fonctionner, et les agents connaissent de plus en plus de difficult\u00e9s pour assurer un service de qualit\u00e9. Ils ne sont pas les seuls dans ce cas. D'autres \u00e9tablissements de l'AP-HP sont \u00e9galement mobilis\u00e9s. On ne peut que constater une souffrance commune des soignants et leurs conditions de travail d\u00e9grad\u00e9es, souligne le militant. T\u00f4t ou tard, cela donnera lieu \u00e0 une mobilisation plus globale. \u00c0 nous de la construire avec les agents.<\/p>\n \u00a0<\/p>\n Ce fut une gr\u00e8ve marqu\u00e9e par une vraie solidarit\u00e9\u00a0!, indique, \u00e9mu, Abdoulaye Sall, d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 central FO chez Isor (o\u00f9 FO est majoritaire). Le 5\u00a0novembre, vingt-trois salari\u00e9s travaillant sur le site ArcelorMittal de Fos-sur-Mer, employ\u00e9s par la soci\u00e9t\u00e9 de propret\u00e9 Isor, se sont mis en gr\u00e8ve devant l'entr\u00e9e du site de l'aci\u00e9riste. Au prix de dix jours de mobilisation, ces agents de nettoyage, ces\u00a0travailleurs invisibles mais essentiels, souligne le militant, ont obtenu des avanc\u00e9es notables.<\/p>\n Ainsi, la revalorisation des bas \u00e9chelons de la grille salariale, ce qui b\u00e9n\u00e9ficie \u00e0 vingt-huit salari\u00e9s.\u00a0On parle de professionnels dont le salaire n'a pas augment\u00e9 depuis pr\u00e8s de sept ans\u00a0!, pr\u00e9cise Abdoulaye Sall. Autre mesure, l'inscription dans le contrat de travail d'un treizi\u00e8me mois pay\u00e9 \u00e0 100\u00a0%. Dans les accords entre la soci\u00e9t\u00e9 prestataire Isor et ArcelorMittal-Fos, le treizi\u00e8me mois est cette ann\u00e9e pay\u00e9 \u00e0 70\u00a0% et doit atteindre 100\u00a0% pour 2025. Les salari\u00e9s exigeaient que cet accord soit \u00e9crit dans leur contrat. Cela pour qu'ils soient prot\u00e9g\u00e9s au cas o\u00f9 l'activit\u00e9 de nettoyage du site serait reprise un jour par une autre entreprise.<\/p>\n Au cours de cette gr\u00e8ve, le syndicat FO d'ArcelorMittal a \u00e9t\u00e9 tr\u00e8s pr\u00e9sent. Il nous a beaucoup soutenus, et les camarades ont \u00e9voqu\u00e9 aupr\u00e8s de leur direction le risque de danger imminent pour eux, puisque le m\u00e9nage des machines n'\u00e9tait pas fait. Apr\u00e8s leurs alertes, la direction d'Isor, sous la pression de son client, est revenue vers nous pour nous faire ses propositions. \u00a0<\/p>\n Sur fond rouge, un poing serr\u00e9 et un slogan\u00a0: \u00ab\u00a0Non\u00a0!\u00a0\u00bb, \u00ab\u00a0Touche pas \u00e0 mon fonctionnaire\u00a0\u00bb. Voil\u00e0, cr\u00e9\u00e9 par FO-Fonction publique, l'autocollant que de nombreux agents arboreront lors de la gr\u00e8ve des 10, 11 et 12\u00a0d\u00e9cembre d\u00e9cid\u00e9e par l'union interf\u00e9d\u00e9rale, laquelle a d\u00e9pos\u00e9 un pr\u00e9avis pour la p\u00e9riode du 1er au 31\u00a0d\u00e9cembre. Annonce faite au Premier ministre, via un courrier le 20\u00a0novembre o\u00f9 FO rappelle ses revendications. L'arr\u00eat des suppressions de postes ou encore la n\u00e9cessit\u00e9 de moyens budg\u00e9taires pour les services, dont ceux de sant\u00e9 publique. La SPS-FO milite pour un Ondam (la progression des d\u00e9penses de sant\u00e9) affichant une hausse de 10\u00a0% en 2025 et non de 2,8\u00a0% comme pr\u00e9vu par le gouvernement. Elle fustige les pr\u00e8s de 80\u00a0000\u00a0fermetures de lits d'hospitalisation compl\u00e8te entre 2007 et 2023, dont 4\u00a0900\u00a0lits cette derni\u00e8re ann\u00e9e. Le signe \u00e9vident du manque de personnels, d\u00fb notamment au manque d'attractivit\u00e9 des carri\u00e8res. La f\u00e9d\u00e9ration se r\u00e9jouit par ailleurs de l'examen par l'Assembl\u00e9e, a\u00a0priori le 12\u00a0d\u00e9cembre, de la proposition de loi (PPL) sur la fixation d'un ratio minimal de soignants par patient \u00e0 l'h\u00f4pital, une revendication de longue date. Cette PPL a \u00e9t\u00e9 valid\u00e9e par le S\u00e9nat en 2023.<\/p>\n Plus largement, l'union interf\u00e9d\u00e9rale FO rappelle d'autres revendications, nombreuses. Ainsi, l'ouverture de n\u00e9gociations salariales, la hausse du point d'indice de 10\u00a0%, l'am\u00e9lioration de la grille, l'abandon du projet pour une loi d'\u00ab\u00a0efficacit\u00e9 de la fonction publique\u00a0\u00bb. Elle revendique aussi l'abandon de la mesure relevant \u00e0 trois le nombre de jours de carence en cas d'arr\u00eat maladie, ainsi que celle portant un recul de 10\u00a0% de l'indemnisation des arr\u00eats. Provocation, le ministre Guillaume Kasbarian convoque le 3\u00a0d\u00e9cembre un conseil commun de la fonction publique afin d'examiner le projet de d\u00e9cret pour cette derni\u00e8re mesure. Et alors que le projet de loi de finances est encore d\u00e9battu au Parlement. La journ\u00e9e d'actions du 5\u00a0d\u00e9cembre dans le public (qui sera suivie d'une intersyndicale \u00e0 laquelle FO-Fonction publique participera) ne peut \u00eatre qu'un avertissement, pr\u00e9parant la v\u00e9ritable mobilisation \u00e0 partir du 10\u00a0d\u00e9cembre. Soit le gouvernement retire imm\u00e9diatement ses mesures contre\u00a0la fonction publique et ses agents, soit la mobilisation du 10 au 12\u00a0d\u00e9cembre, d\u00e9cid\u00e9e par FO et dont elle esp\u00e8re l'unit\u00e9 la plus large possible, montrera toute la d\u00e9termination des agents \u00e0 gagner.<\/p>\n \u00a0<\/p>\n \u00c0 la suite d'un appel \u00e0 la gr\u00e8ve illimit\u00e9e lanc\u00e9 par le syndicat FO, ultra-majoritaire, les bus de l'agglom\u00e9ration de Cergy-Pontoise, dans le Val-d'Oise, et de Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, sont totalement \u00e0 l'arr\u00eat depuis le 7\u00a0novembre. Les conducteurs d\u00e9noncent une d\u00e9gradation de leurs conditions de travail depuis le changement d'employeur survenu en janvier dernier dans le cadre de l'ouverture \u00e0 la concurrence des transports publics d'\u00cele-de-France.<\/p>\n Le march\u00e9 a \u00e9t\u00e9 remport\u00e9 par le groupement Lacroix-Savac.\u00a0Le r\u00e9seau a \u00e9t\u00e9 attribu\u00e9 au candidat le moins-disant, et le budget n'est pas suffisant pour que \u00e7a fonctionne, d\u00e9nonce Fr\u00e9d\u00e9ric Mirande, d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 FO.<\/p>\n La mise en place de nouveaux plannings en septembre dernier a mis le feu aux poudres. Les nouvelles feuilles de service sont faites par ordinateur, personne n'est venu sur place pour v\u00e9rifier que les temps de route \u00e9taient tenables en conditions r\u00e9elles. Nous sommes toujours en retard, nous sommes devenus des robots, poursuit le militant, qui pointe \u00e9galement la v\u00e9tust\u00e9 du mat\u00e9riel.<\/p>\n Malgr\u00e9 cette situation explosive, le dialogue social \u00e9tait toujours bloqu\u00e9 le 26\u00a0novembre. Le syndicat a d\u00e9pos\u00e9 un droit d'alerte en septembre dernier, puis une alarme sociale, rest\u00e9s sans effets. Les \u00e9lus de l'agglom\u00e9ration de Cergy-Pontoise, qui d\u00e9noncent une\u00a0situation insoutenable pour les utilisateurs des bus, ont vot\u00e9 une motion \u00e0 l'unanimit\u00e9, le 12\u00a0novembre. Ils appellent \u00e0 ce que les n\u00e9gociations aboutissent le plus rapidement possible et que\u00a0rien ne soit fait au d\u00e9triment des salari\u00e9s.<\/p>\n Le donneur d'ordre, \u00cele-de-France\u00a0Mobilit\u00e9, a \u00e9galement nomm\u00e9 un m\u00e9diateur le 18\u00a0novembre, sans succ\u00e8s jusqu'\u00e0 pr\u00e9sent. Le syndicat est d'autant plus inquiet qu'un nouvel accord d'entreprise doit \u00eatre trouv\u00e9 avant mars prochain, et que les n\u00e9gociations n'ont toujours pas d\u00e9marr\u00e9.<\/p>\n \u00a0<\/p>\n Huit syndicats de France\u00a0Travail, dont quatre repr\u00e9sentatifs (avec FO), appellent \u00e0 une gr\u00e8ve nationale le 5\u00a0d\u00e9cembre. Un rassemblement est pr\u00e9vu \u00e0 Paris, aux Invalides, en fin de matin\u00e9e. Les agents de la structure, qui compte un effectif moyen mensuel de 58\u00a0613\u00a0personnes (plus de 55\u00a0200 rel\u00e8vent du droit priv\u00e9, 3\u00a0300 sont agents de droit public), s'\u00e9l\u00e8vent contre la suppression de 500\u00a0postes (ETPT) pr\u00e9vue par le projet de loi de finances pour 2025. Cela\u00a0alors que l'on nous demande d'accompagner les demandeurs d'emploi et que France\u00a0Travail est coordonnateur du \u00a0r\u00e9seau pour l'emploi\u00a0!, s'indigne Natalia Jourdin, d\u00e9l\u00e9gu\u00e9e centrale FO. La charge de travail suppl\u00e9mentaire pour le seul accompagnement des allocataires du RSA (r\u00e9forme en vigueur au 1er\u00a0janvier 2025) n\u00e9cessite 500\u00a0postes (ETPT), estime un document. Ce n'est donc pas supprimer 500\u00a0postes qu'il faut, mais au contraire en cr\u00e9er 500 de plus\u00a0!<\/p>\n La gr\u00e8ve portera aussi la revendication salariale\u00a0: une augmentation g\u00e9n\u00e9rale et a\u00a0minima de 250\u00a0euros net par mois, avec effet r\u00e9troactif au 1er\u00a0janvier 2024. Et pour cause. Depuis 2018, les agents de droit priv\u00e9 n'ont re\u00e7u qu'une revalorisation de 5,5\u00a0%. Ceux de droit public, de 1,5\u00a0% en 2023 apr\u00e8s 3,5\u00a0% en 2022. Le premier \u00e9chelon de la grille est sous le Smic. Quant au premier niveau de la grille des conseillers d'emploi, il se situait \u00e0 303\u00a0euros au-dessus du Smic en 2018 mais \u00e0 57\u00a0euros seulement au-dessus du Smic au 1er\u00a0novembre 2024, rappelle Natalia Jourdin.<\/p>\n Apr\u00e8s l'annonce de la fermeture de l'usine Bonduelle de Saint-Mihiel, dans la Meuse, FO, en bataillant, a r\u00e9ussi \u00e0 obtenir pour les 159 salari\u00e9s un PSE dot\u00e9 de mesures dignes. Exemple. En tenant compte de la prime supra-l\u00e9gale, des cong\u00e9s de reclassement et de la prime d'anciennet\u00e9, Une personne avec une seule ann\u00e9e d'anciennet\u00e9 va pouvoir partir avec un ch\u00e8que de 10 000 euros d'indemnit\u00e9s, souligne le d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 central FO Jean-Claude Monsciani.<\/p>\n<\/div>\n Nous avons r\u00e9ussi \u00e0 obtenir des mesures d'accompagnement dignes pour les salari\u00e9s. Ils ont le sentiment d'\u00eatre indemnis\u00e9s \u00e0 hauteur de leur pr\u00e9judice, de leur investissement dans l'entreprise, insiste Jean-Claude Monsciani, d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 syndical central FO au sein de Bonduelle. Le 29\u00a0ao\u00fbt dernier, la direction du g\u00e9ant de l'agroalimentaire avait annonc\u00e9 la fermeture de l'usine d\u00e9di\u00e9e \u00e0 l'ensachage de salade situ\u00e9e \u00e0 Saint-Mihiel, dans la Meuse. Autant dire que le choc fut rude pour les 159 salari\u00e9s du site. FO a alors pris place \u00e0 la table des n\u00e9gociations, dans l'objectif de peser de tout son poids pour que les salari\u00e9s partent avec les meilleures conditions possibles dans ce triste contexte.<\/p>\n Le syndicat a men\u00e9 ce combat de taille et il en a d'autant plus de m\u00e9rite qu'il est un tout jeune syndicat cr\u00e9\u00e9 il y a moins de deux ans. Nous avons cr\u00e9\u00e9 le syndicat 15 jours avant les \u00e9lections, et nous avons recueilli 15\u00a0% des voix malgr\u00e9 le contexte d\u00e9favorable, se rem\u00e9more le militant. Depuis, dans ces r\u00e9unions de n\u00e9gociations du PSE, nous avons eu un vrai r\u00f4le et nous signerons l'accord.<\/p>\n Depuis l'annonce du PSE le 29\u00a0ao\u00fbt beaucoup de r\u00e9unions de n\u00e9gociations ont eu lieu. Il y a avait huit de pr\u00e9vues, finalement nous en avons tenu onze, la derni\u00e8re le 17\u00a0d\u00e9cembre. Et nous avons obtenu jusqu'\u00e0 quatre fois plus que ce que pr\u00e9voit la loi. indique avec une fiert\u00e9 l\u00e9gitime Jean-Claude Monsciani. Les salari\u00e9s licenci\u00e9s auront droit ainsi \u00e0 un d'un cong\u00e9 de reclassement allant de 12 \u00e0 16 mois. Pendant celui-ci, ils seront r\u00e9mun\u00e9r\u00e9s \u00e0 hauteur de 80\u00a0% de leur salaire net. Par ailleurs, une enveloppe individuelle de 13 000 euros est pr\u00e9vue pour chaque salari\u00e9 afin qu'il puisse financer ses actions de formations. Pour les besoins ou projets particuliers, une enveloppe collective suppl\u00e9mentaire de 100 000 euros est pr\u00e9vue.<\/p>\n Mais, au-del\u00e0 de ces mesures importantes, c'est l'obtention d'une indemnit\u00e9 supra l\u00e9gale qui signe la r\u00e9ussite de la n\u00e9gociation du PSE. En plus de l'indemnit\u00e9 l\u00e9gale, les salari\u00e9s licenci\u00e9s percevront en effet une indemnit\u00e9 de 6\u00a0000 euros, ainsi qu'une indemnit\u00e9 d'anciennet\u00e9 \u00e0 hauteur de 2 000 euros pour chaque ann\u00e9e pass\u00e9e dans l'entreprise.<\/p>\n Ces mesures n'ont pas \u00e9t\u00e9 acquises sans difficult\u00e9s. Ainsi, alors que la direction restait sourde aux demandes, les salari\u00e9s ont d\u00fb d\u00e9cider d'une mobilisation. Laquelle a eu lieu le 22\u00a0novembre. Cela a compl\u00e8tement chang\u00e9 le rapport de force, constate le militant. Apr\u00e8s seulement une journ\u00e9e et demie de gr\u00e8ve, la direction a d\u00e9cid\u00e9 d'entendre, et m\u00eame d'aller au-del\u00e0 de nos revendications. \u00c0 partir de l\u00e0, les n\u00e9gociations ont pu reprendre dans de meilleures conditions\u00a0!<\/p>\n Le d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 central FO craignait que la direction campe sur sa position initiale. Je pensais que la direction allait se limiter au minimum l\u00e9gal, et que nous aurions donc \u00e0 nous mobiliser massivement et plusieurs semaines pour r\u00e9ussir \u00e0 arracher des mesures supra l\u00e9gales\u00a0! Ce ne fut pas le cas heureusement. Par la n\u00e9gociation au cours de laquelle FO a montr\u00e9 toute sa d\u00e9termination, les mesures d\u00e9croch\u00e9es permettent d'am\u00e9liorer le PSE. Ainsi, Une personne qui n'a qu'une ann\u00e9e d'anciennet\u00e9 va pouvoir partir avec un montant total d'indemnit\u00e9s de 10 000 euros, explique Jean-Claude Monsciani,<\/p>\n Les premi\u00e8res lettres de licenciement sont attendues fin f\u00e9vrier 2025. Et l'usine fermera fin mars. Si deux repreneurs potentiels se sont manifest\u00e9s, pour l'instant le devenir du site demeure inconnu. Et on ne sait pas si, l'un comme l'autre reprendrait des salari\u00e9s, et si oui combien, indique le DSC FO. Le militant doute par ailleurs qu'une autre usine d'ensachage de salade soit install\u00e9e car ce march\u00e9, que l'on appelle le march\u00e9 de la 4e gamme, est mort. Le 29\u00a0ao\u00fbt, dans son communiqu\u00e9, Bonduelle avait justifi\u00e9 la fermeture du site par une baisse structurelle de la consommation du produit aggrav\u00e9e par le contexte inflationniste, et \u00e0 la concurrence accrue des marques de distributeurs.<\/p>\n Sur ces deux sites d\u00e9di\u00e9s \u00e0 l'ensachage de salade que comptait Bonduelle, le groupe a ferm\u00e9 celui de Saint-Mihiel et c\u00e9d\u00e9 celui de Genas, pr\u00e8s de Lyon, que la direction estimait mieux plac\u00e9 g\u00e9ographiquement, souligne le d\u00e9l\u00e9gu\u00e9. Mais d\u00e9sormais le site de Genas craint une fermeture d'ici un ou deux ans, tant la d\u00e9gradation du march\u00e9 est importante. J'esp\u00e8re que les salari\u00e9s auront au moins d'aussi bonnes conditions de d\u00e9part que nous insiste Jean-Claude Monsciani notant que si des mesures d'am\u00e9lioration du PSE ont pu \u00eatre n\u00e9goci\u00e9es \u00e0 Saint-Mihiel, c'est parce que Bonduelle avait les moyens de les assumer. De fait, si le groupe l\u00e2che l'activit\u00e9 des salades en sachet, il gagne toujours de l'argent avec l'activit\u00e9 de la conserve. Notre combat syndical pour obtenir le plus possible pour les salari\u00e9s licenci\u00e9s \u00e9tait plus que fond\u00e9\u00a0!.<\/p>\n<\/div>","post_title":"PSE chez Bonduelle dans la Meuse\u00a0: quatre mois de combat pour des mesures dignes","post_excerpt":"","post_status":"publish","comment_status":"","ping_status":"","post_password":"","post_name":"pse-chez-bonduelle-dans-la-meuse-quatre-mois-de-combat-pour-des-mesures-dignes","to_ping":"","pinged":"","post_modified":"2024-12-30 08:55:25","post_modified_gmt":"2024-12-30 07:55:25","post_content_filtered":"","post_parent":0,"guid":"https:\/\/fo66.fr\/pse-chez-bonduelle-dans-la-meuse-quatre-mois-de-combat-pour-des-mesures-dignes\/","menu_order":0,"post_type":"post","post_mime_type":"","comment_count":"0","filter":"raw"},{"ID":27933,"post_author":"0","post_date":"2024-12-29 06:57:02","post_date_gmt":"2024-12-29 05:57:02","post_content":" Dans le jargon de l'entreprise, l'\u00e9paisseur du trait c'est ce qui est insignifiant, la quantit\u00e9 n\u00e9gligeable. C'est la r\u00e9flexion qui sous-tend cet ouvrage\u00a0: \u00e0 quoi sert mon travail, quelle est mon utilit\u00e9 dans cette soci\u00e9t\u00e9\u00a0?<\/p>\n Dans un style mordant et dr\u00f4le, l'auteur nous pr\u00e9sente les coulisses, les failles du syst\u00e8me et la place des id\u00e9es pr\u00e9con\u00e7ues. Il plante son d\u00e9cor dans une grande agence de consulting en communication et dresse de fa\u00e7on fac\u00e9tieuse des portraits d\u00e9coup\u00e9s \u00e0 la hache.<\/p>\n Ancien journaliste, l'auteur joue de sa plume pour trouver le rythme, la phrase juste, le bon mot, tout en se jouant de la novlangue pour d\u00e9noncer la course \u00e0 la rentabilit\u00e9, sans se pr\u00e9occuper de la p\u00e9rennit\u00e9 d'une entreprise et encore moins de ses salari\u00e9s.<\/p>\n Dans un style satyrique, il d\u00e9nonce la vacuit\u00e9 du monde des grands groupes, le jeu de dupes et de faux-semblants qui se joue entre clients et prestataires, et entre dirigeants et salari\u00e9s.<\/p>\n Il jette un regard d\u00e9sabus\u00e9 sur ce monde, loin de la magie de l'enfance qu'il \u00e9voque avec nostalgie. Pourtant, c'est par l'\u00e9tat d'esprit qu'il r\u00e9pond \u00e0 la question centrale du sens qu'on peut donner \u00e0 nos vies, en laissant cette part d'enfance le faire sortir du cimeti\u00e8re des inutiles.<\/p>\n \u00a0<\/p>\n L'\u0153uvre et le personnage de Banksy font couler beaucoup d'encre. Pourtant ce livre nous montre une autre fa\u00e7on encore d'appr\u00e9hender et d'appr\u00e9cier ses productions en mettant en parall\u00e8le l'une d'entre elles et celle qui l'a inspir\u00e9e.<\/p>\n Cela permet dans un premier temps de red\u00e9couvrir un \u00ab\u00a0classique\u00a0\u00bb, et, gr\u00e2ce au suppl\u00e9ment d'\u00e2me de Banksy, de nous le r\u00e9approprier \u00e0 l'aune de notre monde contemporain. La double mise en contexte (l'histoire de l'\u0153uvre initiale et la r\u00e9interpr\u00e9tation de Banksy) contribue \u00e0 \u00e9clairer le processus de cr\u00e9ation \u00e0 travers le lien qui s'op\u00e8re, \u00e0 la fois reprise et cr\u00e9ation, dans un jeu de repr\u00e9sentation qui d\u00e9truit le visible, l'existant, pour mieux reconstruire le sens.<\/p>\n Banksy souhaite r\u00e9veiller les consciences, d\u00e9mystifier ce qu'on nous montre, nous faire sortir de l'indiff\u00e9rence. Jamais il ne se moque de l'\u0153uvre m\u00eame s'il emprunte un style satyrique et subversif\u00a0: ce d\u00e9calage est porteur de sens, pour nous faire changer d'axe, de paradigme, nous faire reconsid\u00e9rer ce qui nous entoure afin de r\u00e9sister \u00e0 la facilit\u00e9 et nous lib\u00e9rer des carcans de nos absurdit\u00e9s.<\/p>\n Dossier de l'Info militante n\u00b03396 dat\u00e9 du mercredi 20\u00a0d\u00e9cembre 2023.<\/p>\n<\/div>\n <\/strong><\/p>\n \u00c0 quand une politique renforc\u00e9e en mati\u00e8re de logement social, pour en finir avec la p\u00e9nurie qui p\u00e8se sur les plus modestes\u00a0? Fin 2022, quelque 2,4\u00a0millions de m\u00e9nages attendaient un logement social et la demande se fait toujours plus forte, exacerb\u00e9e par l'inflation toujours haute qui rogne les moyens des plus fragiles. Or, les offres du parc social ne suivent pas. Pour de multiples raisons. La loi SRU de 2000 est all\u00e8grement bafou\u00e9e, les aides financi\u00e8res publiques \u00e0 la pierre ont diminu\u00e9, la hausse des taux d'int\u00e9r\u00eat a fait flamber les co\u00fbts de construction. Le co\u00fbt de la r\u00e9duction de loyer de solidarit\u00e9, mesure d\u00e9cid\u00e9e par l'ex\u00e9cutif en 2018, en m\u00eame temps que la diminution des APL, p\u00e8se sur les bailleurs sociaux. La loi Pacte a elle r\u00e9duit en 2020 le nombre d'entreprises cotisant \u00e0 Action\u00a0Logement, organisme paritaire qui a subi aussi des ponctions ces derni\u00e8res ann\u00e9es\u2026 Du c\u00f4t\u00e9 des d\u00e9tenteurs d'un livret\u00a0A, depuis 2021 l'inflation rime aussi avec une perte s\u00e9v\u00e8re de r\u00e9mun\u00e9ration de ce livret d'\u00e9pargne qui finance le logement social via des pr\u00eats aux bailleurs. Le gouvernement, visant \u00e0 contenir pour les bailleurs le co\u00fbt des emprunts, aux taux li\u00e9s \u00e0 celui du livret\u00a0A, a bloqu\u00e9 \u00e0 3\u00a0% le taux de celui-ci depuis ao\u00fbt et jusqu'en janvier 2025. Pour les m\u00e9nages modestes, entre un livret\u00a0A au rendement amoindri et le manque toujours plus criant de logements sociaux, cela ressemble \u00e0 une double peine. Laquelle a \u00e0 voir avec la politique nationale sur le logement social, chaotique et aux moyens notoirement insuffisants.<\/p>\n <\/p>\n U\u200an logement social\u00a0en crise, ou encore une\u00a0bombe sociale \u00e0 retardement, peut-on lire r\u00e9guli\u00e8rement dans la presse ou dans les multiples rapports alertant de la situation. La r\u00e9alit\u00e9 derri\u00e8re ces mots\u00a0? D'abord, le nombre de personnes pauvres a augment\u00e9 de 1,5\u00a0million en vingt ans. 14,5\u00a0% des Fran\u00e7ais (9,1\u00a0millions) vivaient sous le seuil de pauvret\u00e9 mon\u00e9taire (1\u00a0158\u00a0euros par mois) en 2021 selon l'Insee. Le nombre de personnes sans domicile a augment\u00e9 de 330\u00a0000 en 2022. Quinze millions de personnes seraient impact\u00e9es en France, de multiples fa\u00e7ons, par la crise du logement. Un logement, ou\u00a0d\u00e9pense contrainte, qui p\u00e8se de plus en plus sur le budget des m\u00e9nages\u00a0: 9,5\u00a0% en 1960\u2026 23\u00a0% en moyenne aujourd'hui. C'est devenu le premier poste de d\u00e9pense, rappelle l'ONG Oxfam-France dans un r\u00e9cent rapport. Pour les plus modestes, la d\u00e9pense occupe m\u00eame 32\u00a0% du budget. Autre param\u00e8tre de poids\u00a0:\u00a0Les prix de l'immobilier ont augment\u00e9 de 125,6\u00a0% entre 2001 et 2020. Les loyers \u2013\u00a0social et secteur libre\u00a0\u2013 quant \u00e0 eux ont augment\u00e9 de 36,5\u00a0% sur la m\u00eame p\u00e9riode. Or, dans le m\u00eame temps, les revenus brut des m\u00e9nages n'ont progress\u00e9 que de 29\u00a0%. Autrement dit, en vingt ans les prix des biens immobiliers ont augment\u00e9 quatre fois plus vite que les revenus\u00a0!, rappelle encore cette \u00e9tude. Cela explique pourquoi un Fran\u00e7ais sur deux habite ou a habit\u00e9 dans un logement social. Chiffres que rappelle l'Union sociale pour l'habitat, qui fustige\u00a0le d\u00e9sengagement progressif de la puissance publique ces derni\u00e8res d\u00e9cennies, ce qui\u00a0laisse une plus grande place \u00e0 des acteurs financiaris\u00e9s et \u00e0 une qu\u00eate de rentabilit\u00e9 \u00e0 tout prix,\u00a0au d\u00e9triment d'une offre abordable pour les plus pr\u00e9caires.<\/p>\n L'Oxfam pointe lui aussi, comme nombre d'acteurs du logement, ce \u00a0d\u00e9sengagement progressif de l'\u00c9tat. Ainsi,\u00a0La production de logements sociaux a diminu\u00e9 au plan national avec 126\u00a0000 logements sociaux financ\u00e9s en 2016, 95\u00a0000 en 2021, puis 96\u00a0000 en 2022. Et probablement \u00e0 peine 90\u00a0000 d'ici la fin de l'ann\u00e9e. Le parc social ne suit pas les besoins. 2,42\u00a0millions de m\u00e9nages sont ainsi en attente d'un logement social, dont 1,63\u00a0million pour une premi\u00e8re attribution. Quelque 400\u00a0000 logements sont d\u00e9livr\u00e9s par an par les bailleurs sociaux. Largement insuffisant donc. En trois ans, les d\u00e9lais d'attente ont augment\u00e9 de 20\u00a0% \u00e0 30\u00a0% selon les r\u00e9gions. Et dans le parc social, o\u00f9 selon l'Ancols (Agence nationale du contr\u00f4le du logement social) 20\u00a0% des m\u00e9nages se d\u00e9clarent comme pauvres, la rotation sur les logements est faible (moins de 8\u00a0%), les locataires pr\u00e9f\u00e9rant conserver leur domicile plut\u00f4t que de s'aventurer dans la qu\u00eate incertaine d'un nouveau logement. En \u00cele-de-France, expliquait r\u00e9cemment un \u00e9lu de la R\u00e9gion,\u00a0c'est dix ans d'attente. Actuellement, on d\u00e9nombre 783\u00a0000 m\u00e9nages candidats, soit deux fois plus qu'il y a dix ans, indique l'Union sociale pour l'habitat. La situation est tout aussi compliqu\u00e9e en province. Exemple au Mans avec 9\u00a0200 dossiers en attente dans la m\u00e9tropole. Partout, les d\u00e9lais d'attente se comptent plut\u00f4t en ann\u00e9es qu'en mois\u00a0! Les candidats sont des m\u00e9nages fragiles, modestes et m\u00eame de la classe moyenne, tous ayant qui plus est pris de plein fouet l'inflation, rongeant des revenus (salaires, pensions, minima sociaux) insuffisamment revaloris\u00e9s. Beaucoup ne peuvent acc\u00e9der au parc locatif priv\u00e9 (qui loge 23\u00a0% des m\u00e9nages fran\u00e7ais), aux prix prohibitifs et lui aussi en \u00ab\u00a0tension\u00a0\u00bb dans de nombreuses zones. Leurs moyens leur permettent encore moins d'acc\u00e9der \u00e0 la propri\u00e9t\u00e9, impliquant un endettement cons\u00e9quent, calcul\u00e9 en fonction des revenus et n\u00e9cessitant l'approbation de banques de plus en plus frileuses. Gonfler la capacit\u00e9 du parc social est donc essentiel. Et cette n\u00e9cessit\u00e9 a \u00e0 voir aussi avec la r\u00e9duction des in\u00e9galit\u00e9s sur l'emploi. Fin novembre, une enqu\u00eate de la CPME indiquait ainsi que 19\u00a0% des patrons des petites et moyennes entreprises peinant \u00e0 recruter signalent que des candidats ont d\u00fb renoncer \u00e0 l'emploi propos\u00e9 \u00e0 cause de leur difficult\u00e9 d'acc\u00e8s au logement. La situation s'aggrave. Ils n'\u00e9taient \u00ab\u00a0que\u00a0\u00bb 10\u00a0% \u00e0 faire ce constat en avril dernier.<\/p>\n \u00a0<\/p>\n Les 2,4\u00a0millions de m\u00e9nages qui attendent un logement social en France n'ont pas fini de patienter\u00a0! Entre 2020 et 2022, 64\u00a0% des communes tenues de combler leur d\u00e9ficit de logements sociaux n'ont pas atteint leur objectif l\u00e9gal de production, alors qu'elles n'\u00e9taient que 47\u00a0% dans ce cas lors du pr\u00e9c\u00e9dent bilan triennal, a r\u00e9v\u00e9l\u00e9 en d\u00e9cembre la commission nationale charg\u00e9e du suivi de la loi SRU (Solidarit\u00e9 et renouvellement urbain) de 2000. Laquelle impose aux communes d'atteindre un minimum de 20\u00a0% ou 25\u00a0% de HLM parmi leurs r\u00e9sidences principales d'ici 2025. Cons\u00e9quence, alors que les objectifs agr\u00e9g\u00e9s de production \u00e9taient de 278\u00a0177 logements HLM en 2020-2022, seuls 186\u00a0124 ont \u00e9t\u00e9 b\u00e2tis. Le taux de r\u00e9alisation total a chut\u00e9 \u00e0 67\u00a0% (contre 116\u00a0% en 2017-2019). Avec d'extr\u00eames disparit\u00e9s territoriales. En r\u00e9gion Paca, 158 des 166 villes soumises \u00e0 la loi SRU (soit 95\u00a0%\u00a0!) n'ont pas tenu leurs objectifs... L'opposition de certains \u00e9lus locaux l'explique pour la fondation Abb\u00e9-Pierre, qui appelle \u00e0 une application plus ferme de la loi.<\/p>\n Mais ni le non-respect de la loi SRU par les \u00e9lus locaux, ni la crise sanitaire qui a boulevers\u00e9 le secteur de la construction ne sauraient, seuls, expliquer la crise s\u00e9v\u00e8re que traverse le logement social. La production de HLM s'effondre. Pass\u00e9e depuis 2020 sous les 100\u00a0000\u00a0logements par an, elle devrait continuer de ralentir pour se stabiliser \u00e0 une moyenne de 66\u00a0000\u00a0logements neufs par an \u00e0 partir de 2030, a alert\u00e9 en septembre la Caisse des d\u00e9p\u00f4ts et consignations. De fait, les bailleurs sociaux ont vu depuis 2018 leurs capacit\u00e9s de financement grev\u00e9es par une s\u00e9rie de d\u00e9cisions politiques, et devraient donc construire beaucoup moins de logements.<\/p>\n La loi de finances pour 2018, qui a instaur\u00e9 la r\u00e9duction de loyer de solidarit\u00e9 ou RLS, a \u00e9t\u00e9 le premier coup de boutoir pour le secteur. Il s'est vu oblig\u00e9 de financer cette remise de loyer pour les locataires de logement social (\u00e9ligibles sous conditions de ressources), laquelle a permis \u00e0 l'\u00c9tat de faire des \u00e9conomies en r\u00e9duisant d'autant le co\u00fbt des aides personnalis\u00e9es au logement, vers\u00e9es aux locataires concern\u00e9s. Manque \u00e0 gagner pour les bailleurs sociaux\u00a0? 800\u00a0millions en 2018 et 2019, puis 1,3\u00a0milliard par an jusqu'en 2022. Le deuxi\u00e8me s\u00e9isme a \u00e9t\u00e9 la multiplication par six, de 0,5\u00a0% \u00e0 3\u00a0%, entre f\u00e9vrier 2022 et f\u00e9vrier 2023, du taux d'int\u00e9r\u00eat du livret\u00a0A, sur lequel sont index\u00e9s les taux des emprunts accord\u00e9s aux organismes HLM, et qui est donc le facteur aggravant du co\u00fbt de leur dette. Leur endettement a ainsi explos\u00e9, avec 6\u00a0milliards d'euros de d\u00e9penses suppl\u00e9mentaires depuis 2022, selon l'Union sociale pour l'habitat (USH). Ajoutez-y l'effort de r\u00e9novation \u00e9nerg\u00e9tique de leur parc, que les bailleurs sociaux doivent engager pour tenir les objectifs d'\u00e9radication des passoires thermiques fix\u00e9s par la loi Climat et r\u00e9silience de 2021 (estim\u00e9s \u00e0 plus de 100\u00a0milliards d'euros en quinze ans par l'USH), et les marges de man\u0153uvre, pour la construction, apparaissent minimes.<\/p>\n Sign\u00e9s en octobre, les engagements de l'\u00c9tat et du mouvement HLM pour la transition \u00e9cologique et la production de logements sociaux 2024-2026 ne risquent pas de changer la donne. M\u00eame si l'ex\u00e9cutif y promet un plan de soutien de 1,2\u00a0milliard d'euros sur trois ans. Le projet de loi de finances (PLF) pour 2024, en cours d'adoption, en fait la parfaite d\u00e9monstration\u00a0: le soutien au secteur pour la r\u00e9novation \u00e9nerg\u00e9tique s'\u00e9l\u00e8ve\u2026 \u00e0 40\u00a0millions d'euros. Et le PLF n'int\u00e8gre pas de r\u00e9examen de la RLS.<\/p>\n \u00a0<\/p>\n Action Logement, o\u00f9 si\u00e8ge FO, est l'organisme paritaire qui collecte et g\u00e8re la Participation des employeurs \u00e0 l'effort de construction (PEEC), une cotisation vers\u00e9e par les entreprises du secteur priv\u00e9, y compris agricole, d'au moins 50\u00a0salari\u00e9s. Il est l'h\u00e9ritier du 1\u00a0% logement, cr\u00e9\u00e9 en 1953 pour am\u00e9liorer, apr\u00e8s-guerre, le logement des salari\u00e9s. Sa vocation est de faciliter l'acc\u00e8s au logement pour favoriser l'emploi, par le biais de deux missions.<\/p>\n D'une part, Action Logement construit, finance et r\u00e9nove des logements sociaux et interm\u00e9diaires, prioritairement dans les zones tendues. En 2022, il a obtenu 43\u00a0000 autorisations de construction de logements, soit un peu moins de la moiti\u00e9 du total national. Avec un patrimoine de 1,1\u00a0million de logements sociaux g\u00e9r\u00e9s par une cinquantaine de filiales, il est aujourd'hui le premier bailleur social fran\u00e7ais.<\/p>\n D'autre part, l'organisme aide les salari\u00e9s \u00e0 louer un logement ou \u00e0 devenir propri\u00e9taires par le biais de pr\u00eats, de subventions ou de services, notamment pour favoriser la mobilit\u00e9. \u00c0 titre d'exemple, avec la Garantie Visale, Action\u00a0Logement se porte garant gratuitement pour couvrir les loyers impay\u00e9s et les d\u00e9gradations locatives. Plus de 280\u00a0000\u00a0salari\u00e9s ont pu b\u00e9n\u00e9ficier de ce service en 2022. Quelque 16\u00a0500 pr\u00eats d'accession \u00e0 la propri\u00e9t\u00e9 ont \u00e9galement \u00e9t\u00e9 accord\u00e9s.<\/p>\n Pour FO, le logement ne doit pas \u00eatre trop \u00e9loign\u00e9 du lieu de travail, d'une part pour am\u00e9liorer la qualit\u00e9 de vie, et d'autre part pour r\u00e9duire les co\u00fbts de d\u00e9placement, donc pr\u00e9server le pouvoir d'achat, explique Pascal Lagrue, secr\u00e9taire conf\u00e9d\u00e9ral FO charg\u00e9 du logement. La conf\u00e9d\u00e9ration milite aussi pour un logement abordable, tant en termes de loyer que de co\u00fbt \u00e9nerg\u00e9tique.<\/p>\n Les ressources d'Action\u00a0Logement n'ont cess\u00e9 d'\u00eatre rogn\u00e9es au fil du temps. Depuis 1992, le taux de la PEEC n'est plus de 1\u00a0% de la masse salariale, mais de 0,45\u00a0%. Par ailleurs, l'assiette a \u00e9t\u00e9 r\u00e9duite par la loi Pacte, adopt\u00e9e en 2019, qui a relev\u00e9 le seuil de cotisation pour les entreprises du secteur priv\u00e9 de 20 \u00e0 50\u00a0salari\u00e9s. Et l'\u00c9tat n'h\u00e9site pas \u00e0 piocher dans les caisses de l'organisme\u00a0: 300\u00a0millions d'euros pr\u00e9lev\u00e9s en 2023, 500\u00a0millions en 2020\u2026 Pomper dans les fonds propres d'Action\u00a0Logement, c'est ob\u00e9rer sa capacit\u00e9 de production et de r\u00e9novation de logements au b\u00e9n\u00e9fice des salari\u00e9s, d\u00e9nonce Pascal Lagrue.<\/p>\n En mai 2023, Action\u00a0Logement a carr\u00e9ment failli \u00eatre d\u00e9mantel\u00e9, l'\u00c9tat ayant eu le projet de le reclasser en administration publique.\u00a0Cette d\u00e9cision remettrait en cause de\u00a0facto la gestion paritaire telle que nous la connaissons aujourd'hui et pourrait conduire \u00e0 une r\u00e9duction drastique des moyens issus de la Participation des entreprises \u00e0 l'effort de construction, avait alors d\u00e9nonc\u00e9 le secr\u00e9taire conf\u00e9d\u00e9ral. Une nouvelle convention quinquennale 2023-2027 sur l'utilisation de la PEEC a finalement \u00e9t\u00e9 sign\u00e9e en juin avec l'\u00c9tat, pour un budget de 14,4\u00a0milliards d'euros.<\/p>\n Plus globalement, FO exige la mise en place d'une v\u00e9ritable politique d'aide \u00e0 la pierre afin de relancer la construction de logements. Alors que la conf\u00e9d\u00e9ration est convaincue que la bataille \u00e0 mener est celle des ressources p\u00e9rennes du secteur du logement social, n\u00e9cessaires pour r\u00e9pondre aux besoins croissants, une nouvelle menace vient d'appara\u00eetre. La loi 3DS donne en effet la possibilit\u00e9 aux intercommunalit\u00e9s volontaires de devenir autorit\u00e9 organisatrice de l'habitat (AOH). Et pour financer ces dispositifs, un projet de d\u00e9centralisation d'une partie de la PEEC est dans les tuyaux. Nous allons \u00eatre tr\u00e8s attentifs sur ce dossier, pr\u00e9vient Pascal Lagrue.<\/p>\n Force Ouvrière 66, la force syndicale des Pyrénées-Orientale : Des femmes et des hommes libres dans une organisation indépendante.
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\u2013<\/span> une v\u00e9ritable politique d'investissements publics dans le domaine de l'\u00e9nergie, du transport public et pour r\u00e9pondre aux nouveaux d\u00e9fis de transition \u00e9cologique avec le maintien de tarifs sociaux ou la gratuit\u00e9 pour les plus d\u00e9favoris\u00e9s\u00a0;
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\u2013<\/span> le recrutement de fonctionnaires titulaires afin de r\u00e9pondre aux besoins fondamentaux de la population sur tout le territoire et pour accompagner les publics les plus fragiles\u00a0;
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\u2013<\/span> une r\u00e9flexion approfondie et un r\u00e9el d\u00e9bat sur les besoins en termes de missions publiques et quels services publics pour les mettre en \u0153uvre. Cette r\u00e9flexion pourrait se tenir dans le cadre du Conseil National des services publics, dont FO demande qu'il soit r\u00e9activ\u00e9.<\/p>\nIX-\tCONTRE LE RACISME ET TOUTES LES DISCRIMINATIONS<\/h2>\n
\nAutre pr\u00e9occupation marqu\u00e9e, les conditions de travail, lesquelles se d\u00e9gradent au fil des suppressions d'emplois, du manque de moyens mis en \u0153uvre et de dispositions diverses d'organisation du travail visant toujours plus de rentabilit\u00e9. Plus largement, dans le priv\u00e9 comme dans le public, les salari\u00e9s demandent une reconnaissance de leur travail, de leurs efforts et que cela se traduise concr\u00e8tement, par l'am\u00e9lioration des emplois, des statuts, par le respect de leurs droits... Petit tour d'horizon de gr\u00e8ves, annonc\u00e9es, en cours, ou qui ont d\u00e9j\u00e0 permis de faire aboutir les revendications. Des actions qui illustrent toute la d\u00e9termination de FO, toujours aux c\u00f4t\u00e9s des salari\u00e9s.<\/p>\n<\/div>\nLeroy Merlin\u00a0: une gr\u00e8ve pour d\u00e9noncer des augmentations de salaires d\u00e9risoires<\/h1>\n
Des salari\u00e9s qui demandent reconnaissance<\/h2>\n
Les cheminots en gr\u00e8ve contre la destruction du transport public ferroviaire<\/h1>\n
D\u00e9gradation des conditions de travail<\/h2>\n
\nLa ligne Nice-Marseille suivra en juin 2025. Filialisation, privatisation, r\u00e9gionalisation, autant de mots pour cacher l'explosion de l'op\u00e9rateur historique, d\u00e9nonce la f\u00e9d\u00e9ration FO-Cheminots.<\/p>\n\u00c0 l'h\u00f4pital Beaujon, les soignants en gr\u00e8ve depuis plus d'un mois<\/h1>\n
Une \u00e9conomie de 400\u00a0millions d'euros impos\u00e9e \u00e0 l'AP-HP<\/h2>\n
Apr\u00e8s dix jours de gr\u00e8ve, la victoire salariale des agents d'entretien d'ArcelorMittal de Fos <\/h1>\n
Solidarit\u00e9 entre les syndicats FO<\/h2>\n
\nChlo\u00e9 Bouvier<\/p>\nFonction publique\u00a0: de la col\u00e8re \u00e0 la gr\u00e8ve<\/h1>\n
Stop aux mesures destructrices et aux provocations<\/h2>\n
Ouverture \u00e0 la concurrence\u00a0: les conducteurs de bus de Cergy en gr\u00e8ve depuis le 7\u00a0novembre <\/h1>\n
Un m\u00e9diateur a \u00e9t\u00e9 nomm\u00e9<\/h2>\n
France Travail\u00a0: gr\u00e8ve et rassemblement \u00e0 Paris le 5\u00a0d\u00e9cembre<\/h1>\n
Salaires\u00a0: la demande d'une hausse g\u00e9n\u00e9rale de 250\u00a0euros net par mois<\/h2>\n
Les acquis de la n\u00e9gociation<\/h2>\n
Bonduelle a les moyens d'assumer ces mesures\u00a0!<\/h2>\n
Alarme sur une d\u00e9gradation incessante<\/h1>\n
Dix ans d'attente en \u00cele-de-France\u2026<\/h2>\n
Construction de logements sociaux\u00a0: \u00e0 quand une v\u00e9ritable politique publique\u00a0? <\/h1>\n
Les capacit\u00e9s de financement des bailleurs sociaux grev\u00e9es <\/h2>\n
Action Logement, un organisme paritaire convoit\u00e9 par l'\u00c9tat<\/h1>\n
La n\u00e9cessit\u00e9 d'une politique d'aide \u00e0 la pierre<\/h2>\n
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