[Livre] Etes-vous bien sûr d’être normal ?

Entre normalité, anormalité et surmortalité : vers la fin de la subversion ?

Aujourd’hui, plus que jamais sans doute, la question de la norme se pose, au regard de l’évolution de nos sociétés. Comme construction sociale, elle est déjà en constante évolution : la norme d’hier n’est pas forcément celle d’aujourd’hui ou de demain. Mais désormais, elle est battue en brèche par la multiplication des diversités revendiquées.

Ce qui est évoqué dans cet ouvrage, c’est la lutte qui s’opère en chacun de nous entre la norme et nos peurs, nos désirs, notre corps, du point de vue de la psychologie, avec un focus sur la place de la femme dans la société actuelle. Le mouvement d’émancipation de cette moitié de l’humanité a eu de nombreuses conséquences, entre autres sur les repères jusque-là mis en place, qui tendent à disparaître sans être remplacés par de nouvelles bornes.

Parce que la norme impose à l’individu un choix entre se conformer ou se confronter, cette situation peut générer des troubles. On peut alors s’interroger sur la nécessité de simplement les guérir ou le choix plutôt de les analyser pour ce qu’ils révèlent de nous, en les acceptants pour partie intégrante de notre être.

La norme rassure, elle est un garde-fou, elle établit des certitudes mais contraint. A l’inverse, s’en extraire entraîne un vertige devant tous les possibles, une liberté qui peut griser mais aussi faire perdre la saveur de la transgression.

Ainsi, il y a désormais une injonction contradictoire permanente à se définir : l’éclatement des normes identitaires, la pluralité des codes, invitent à faire sans cesse des choix, multiples, qui entrent parfois en collision mettant à mal notre besoin de maîtrise.

Et parce que nous sommes tous uniques, divisés, multiples, déviants en tant qu’être humain, on assiste à une sorte d’individualisation de la norme. Or si nous sommes tous une norme spécifique, nous sommes tous une exception à la règle et dans ce cas, que devient la règle ?