Si elles existent depuis l’Antiquité, les crises économiques se sont multipliées à l’échelle de la planète, engendrant des désastres sociaux pour les travailleurs privés d’emploi et souvent source de bouleversements politiques. Aperçu.
Les crises économiques ont toujours les mêmes origines : problèmes agricoles dus à la météorologie, pandémie et souvent spéculation boursière. À chaque fois cela se traduit par des bouleversements politiques.
Au XIVe siècle, les récoltes sont mauvaises et elles se conjuguent à l’épidémie de peste et aux ravages de la guerre de Cent Ans. Cette hausse de la mortalité va entraîner une diminution du servage et du pouvoir des seigneurs féodaux. Moins nombreux, les paysans refusent l’esclavage et les taxes.
En 1637 survient la première crise boursière, due à la spéculation sur les bulbes de tulipes aux Provinces-Unies (Pays-Bas) ! En 1720, c’est la faillite du système de John Law qui avait inventé les billets de banque pour financer la colonisation du Nouveau Monde. En avril 1788, les cours de la Caisse d’escompte du royaume de France s’effondrent. Les caisses du pays sont vides ce qui pousse Louis XVI à accepter la convocation des états généraux. On connaît la suite. En 1846-1848, de mauvaises récoltes, entraînant une pénurie alimentaire, une hausse des prix et l’explosion de la bulle spéculative sur les actions des chemins de fer, contribuent à faire perdre son trône à Louis-Philippe.
Les crises contemporaines
Si le Royaume-Uni a connu des crises répétitives (1797, 1810, 1825, 1836, 1866, 1890), ce sont les États-Unis qui vont plonger le monde dans l’apocalypse. À la suite d’un boursicotage effréné, Wall Street s’effondre le fameux jeudi noir du 24 octobre 1929. En quelques mois, l’Amérique compte 13 millions de chômeurs, l’Angleterre 4 millions et l’Allemagne 6 millions. Ce sont ces derniers, déclassés, qui vont rejoindre massivement le parti nazi et la crise de 1929 constituera un catalyseur à la Seconde Guerre mondiale et ses horreurs.
Du 6 au 24 octobre 1973 se déroule la guerre du Kippour. Vaincus militairement, les pays arabes se vengent en quadruplant le prix du baril de pétrole. C’est la fin des Trente Glorieuses et le début du chômage de masse. Avec la révolution iranienne de 1978-1979 et le deuxième choc pétrolier, la crise va s’accentuer. C’en est fini du plein emploi.
En 2001-2002, c’est une nouvelle alerte avec l’éclatement de la bulle spéculative Internet et, cerise sur le gâteau, sept ans plus tard arrive la crise des subprimes, bulle immobilière américaine, qui plonge des millions de travailleurs de par le monde dans la précarité. Aujourd’hui, c’est une crise à l’origine sanitaire que nous devons affronter.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly