Société Générale / Banques du groupe Crédit du Nord : fusion ou destruction ?
Les salariés ont appris récemment par les médias, que 600 agences sont d’ores et déjà condamnées à fermer dans le cadre de la fusion Société Générale/Crédit du Nord.
Ce ne sont là que les premières retombées de cette opération, car l’impact sur les emplois promet d’être considérable et concerne les salariés de plusieurs filiales du GROUPE.
Les représentants FO présents dans chacune des entités ne peuvent qu’être à l’écoute de milliers de salariés dont l’avenir est incertain.
Il convient de préciser que, selon les Directions, cette Fusion qui était à l’étude depuis quelques années aurait été accélérée par la crise sanitaire. Il faut ajouter que la Société Générale enchaîne les plans de transformation depuis 10 ans et FO déplore que tous les salariés n’aient pas été acteurs de ces changements. A chaque transformation, FO n’a jamais cessé et ne cessera jamais de peser auprès des directions pour que les salariés ne soient pas les variables d’ajustement pour optimiser les profits qui pourtant, sont déjà colossaux.
Le Groupe Société Générale assure qu’il n’y aura pas de départs contraints.
Pour FO, la réalité est plutôt qu’il n’y aura pas de suppressions de postes encadrés par le législateur tels que des PSE ou des accords permettant aux salariés d’avoir des possibilités de mesures et droits propres à leurs situations…
Cette posture n’est pas nouvelle, comme en témoigne le nombre croissant de démissions au cours de ces 5 dernières années…, les salariés n’ayant aucune autre issue…
Si la Société Générale se targue de placer la politique RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale) au cœur de sa stratégie, nous déplorons qu’elle ne l’applique pas à ses collaborateurs. Car c’est une fois encore les salariés que l’on s’apprête à sacrifier sur l’autel de la rentabilité pour les uns et l’accroissement des risques psychosociaux avec la dégradation des conditions de travail pour les autres.
FO est très inquiet de ce nouveau plan de Fusion qui s’assimile à une casse sociale dans l’indifférence générale. Mais nous comptons sur la mobilisation des salariés qui ne baisseront pas la tête et nous serons présents et agirons pour empêcher la destruction de leurs emplois et la détérioration des conditions de travail.
Les élus(es) et désignés(es) FO seront vigilants(es) lors de toutes les présentations dans les instances et au quotidien pour agir à la défense des intérêts matériels et moraux de toutes et tous.
Triste disparition de la Banque Rhône- Alpes
Le Groupe Crédit Du Nord, constitué de 8 banques régionales dont la Banque Rhône-Alpes, a rejoint celui de la Société Générale en 1997.
L’étude du projet de rapprochement des réseaux SG et CDN, qui a duré 2 mois, a pour objectif principal la rentabilité par une réduction drastique des coûts. L’analyse a finalement abouti à la conclusion qu’une fusion-absorption était plus appropriée qu’une simple fusion, comme initialement annoncé, qui par définition entraîne la dissolution de la société absorbée (CDN + filiales), ce qui n’est pas tout à fait pareil !
Ce projet qui va mettre fin à 32 ans de vie de la BRA et 172 ans du CDN, s’intitulait initialement « Projet Ganesh ».
Ganesh représente dans l’hindouisme le chef des troupes de divinités. Il est aussi le représentant de la sagesse, de l’intelligence, de la prudence, le patron des travailleurs du savoir.
Quel lien peut-on faire entre cette description qui illustre la perfection et la fusion-absorption confirmée le 06 décembre en Conseil d’Administration qui va se révéler dévastatrice ?
Avec la tourmente financière dans laquelle se trouve la SG : baisse du cours de son action, suppression d’emplois à la chaîne, plans de restructuration depuis 2009, condamnations à répétition… l’image qu’elle renvoie est pour le coût très loin de celle de Ganesh !
D’après nos grands dirigeants, ce projet devait prendre en compte les intérêts de toutes les parties concernées : les salariés, les clients et les actionnaires. A la vue des résultats de l’analyse, il est à présent clair que ces derniers cités n’ont finalement recherché que leurs propres intérêts.
Le digital et l’Intelligence Artificielle prônés dans le cadre du déploiement de cette nouvelle entité font clairement passer la technologie avant l’humain.
Nous avons bien compris qu’il s’agissait d’une décision unilatérale de la SG et que nous n’avions pas notre mot à dire, la profitabilité passant avant l’humanité !
Ce qui ressort aussi du bilan de cette étude est que les efforts seront réclamés aux collaborateurs de la BRA qui devront s’adapter à de nouveaux outils informatiques, des produits et services différents, de nouveaux métiers et processus.
Cela entraînera des impacts sociaux non négligeables sur eux-mêmes dont un fort risque de perte de sens au travail. Ils subiront également le stress d’une surcharge de travail lorsqu’il faudra se former sur cette nouvelle organisation en assurant en même temps la transition.
Notre Direction nous annonçait au démarrage de l’étude que les informations nous seraient communiquées une fois celle-ci achevée. Nous étions par conséquent tous très impatients d’entendre le résultat détaillé de l’étude, d’autant plus qu’aucune communication ne nous a été faite pendant ces 2 mois durant lesquels des groupes de travail se sont réunis.
Comment cacher une nouvelle fois notre déception ?
C’est une fois de plus la presse qui nous a informés 2 jours avant des conclusions de ce projet en annonçant par la même occasion la fermeture de 600 agences (soit près d’une agence sur 3), dont 123 du groupe CDN, d’ici 2025 ! Ce qui représente une baisse globale de 18% des effectifs des 2 entités.
En ce qui concerne les services du back-office de la BRA qui représente une centaine de salariés, c’est la grande interrogation… La Direction n’est pas en mesure de nous répondre et estime que nos questions sont d’ordre opérationnel et trouveront réponse en 2021. Il est grand temps que nos dirigeants enlèvent les freins et communiquent de manière plus transparente avec tous les salariés.
Ils nous garantissent des départs non contraints…
Les différents leviers : les départs en retraite (de l’ordre de 10 à 15 par an à la BRA et 1 500 à la SG), départs naturels, et départs volontaires vont-ils combler l’ensemble des suppressions d’emploi provoquées par ces fermetures ?
Nous craignons que la clause de mobilité présente dans notre contrat de travail soit utilisée à notre encontre. Cela s’apparenterait alors à un départ contraint déguisé !
L’équipe FO continuera d’être vigilante et mobilisée pour défendre les droits et acquis sociaux des salariés de la BRA !
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly