Interrogé sur l’évacuation des migrants, place de la République hier, le Secrétaire général de la confédération FO a réagi ce matin sur Public Sénat.
Ce qui s’est passé est choquant. On parle de migrants. Il ne faut jamais oublier que ce sont des hommes, des femmes, des enfants, qui sont là en général parce qu’en difficulté dans leurs pays d’origine.
Il faut que le gouvernement arrête avec une stratégie ou des pratiques de mise sous tension de la population.
Il faut qu’on s’interroge et que l’on modifie de manière franche la chaîne hiérarchique et le commandement, les politiques du chiffre, le fait que les ordres ne sont pas toujours adaptés qui débouchent sur ce type de situation et mettent y compris les policiers en difficulté au regard des conditions et des moyens de l’exercice de leurs missions.
Il ne faut pas faire de politiques politiciennes sur ces questions, c’est dangereux.
Tout agent public doit être protégé, notamment du risque de la vindicte sur les réseaux sociaux. Pour autant cela ne doit jamais mettre en cause les principes et droits fondamentaux, les garanties démocratiques et la liberté de la presse.
En démocratie et en république, il faut que le débat ait lieu, qu’on prenne le temps de la concertation, qu’on ne se trompe dans les conséquences, car si à l’arrivée ce sont les principes fondamentaux, le droit, l’état de droit qui sont mis en péril, l’effet sera contraire. On provoquera des réactions. La procédure accélérée avec la proposition de loi n’y répond pas.
La CNCDH (Commission nationale consultative des droits de l’homme) – dont FO est partie prenante – pointe du doigt qu’elle n’a pas été consultée a priori. Il y a un vrai problème.
Dans le contexte actuel de crise sanitaire, économique et sociale, FO soutient ses syndicats mobilisés pour la défense des droits des salariés et des libertés individuelles et collectives.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly