Mis en place dès les premiers jours du confinement, le dispositif de chômage partiel touche près de 65 % des salariés du secteur privé. À ce jour, la facture est sur le point de dépasser les 200 millions d’euros à l’échelle des Pyrénées-Orientales. Les secteurs les plus impactés restent le commerce, la construction et l’hébergement/restauration.
Le chiffre donne le tournis et symbolise à, lui seul, l’arrêt et les difficultés de reprise de l’activité depuis l’apparition de l’épidémie de Coronavirus dans la deuxième quinzaine du mois de mars.Le coût de la prise en charge du chômage partiel pour les Pyrénées-Orientales devrait atteindre les 300 millions d’euros selon les prévisions des autorités.
Ce dispositif de soutien aux entreprises, qui consiste à prévenir les licenciements, permet à l’employeur en difficulté de faire prendre en charge tout ou partie du montant de la rémunération de ses salariés. Début mai, à l’approche du déconfinement, 60500 salariés travaillant dans le département étaient concernés, soit 65 % des effectifs du secteur privé, pour un total de près de 32 millions d’heures indemnisés.
Le commerce est, pour l’heure, le secteur le plus impacté par ces mesures avec un quart des dossiers traités pour un effectif de plus de 13000 salariés. Suivent la construction puis l’hébergement et la restauration. À ce jour, ce sont donc près de 200 millions d’euros qui ont été nécessaires et le prolongement, même de manière dégressive, du dispositif, pourrait donc aller jusqu’à la fin de l’année civile.
Malgré la solidité, unanimement partagée, de cette sécurisation des emplois, les partenaires sociaux ne se font guère d’illusion pour les mois à venir. « Il va y avoir une aggravation de la situation sociale » confirme Jérôme Capdevielle, secrétaire départemental de Force ouvrière et président de la Caisse d’allocations familiales des Pyrénées-Orientales. Selon lui, « la barre des 20 % de chômage sera franchie d’ici la fin de l’année. Des entreprises vont cesser leur activité et d’autres ne vont pas la démarrer. Le contexte global ne sera, malgré le déconfinement et la reprise progressive de l’économie, pas favorable à l’activité professionnelle et donc à l’emploi ».