Depuis quelques jours, la direction de Pôle emploi demande à des agents de revenir travailler sur site pour procéder à des actualisations par téléphone. FO, qui revendique la généralisation du télétravail pendant la période de confinement, a appelé les personnels à une grève reconductible à compter du 30 mars.
Demander à des agents de Pôle emploi confinés de revenir en agence pour effectuer des tâches qui pourraient être entièrement réalisées en télétravail, pour FO il n’en est pas question. Le syndicat a lancé un appel à la grève reconductible à compter du 30 mars pour exiger notamment la fermeture complète des sites et agences et la satisfaction de ses revendications.
Comme chaque fin de mois, les demandeurs d’emploi sont actuellement appelés à actualiser leur situation. Parmi eux, entre 180 000 à 190 000 personnes ont l’habitude de se rendre physiquement en agence pour le faire. Durant la période de confinement, ils sont incités à s’actualiser par téléphone. « Pour les aider, explique Fabien Millon, délégué syndical central, la direction de Pôle emploi a mis en place il y a quelques jours un plan d’actualisation qui court jusqu’au 14 avril. Elle a demandé à des agents confinés de revenir travailler physiquement dans les structures pour procéder à des actualisations par téléphone. Il y a 22 000 agents en télétravail qui peuvent répondre au téléphone mais elle a peur que ça ne suffise pas pour face à une demande plus élevée que d’habitude. »
Selon ses informations, des sites sont ainsi ouverts un peu partout sur le territoire, notamment en Île-de-France, pourtant en plein pic de l’épidémie de Covid 19. Il existe de grandes disparités et inégalités de traitement entre salariés. « C’est aux directeurs d’agence que revient la décision d’ouvrir, poursuit le délégué central FO. Il y a des volontaires mais aussi des agents désignés. Les conditions de travail sur ces sites mettent leur santé en danger car il n’y a pas de matériel de protection, de masques, de gants, de lingettes, et les espaces communs ne sont pas désinfectés. »
Toujours selon FO, ces agents seraient également incités à mener des entretiens de suivi d’inscription des demandeurs d’emploi par téléphone.
FO rappelle que la réactualisation peut être totalement effectuée en télétravail. Le syndicat demande aussi la mise en place d’une réactualisation automatique pour les personnes qui ne pourraient pas le faire, avec une régularisation de leur situation à l’issue du confinement.
FO : alertes pour danger grave et imminent
« Ça s’est déjà fait par le passé et nous sommes dans une situation exceptionnelle,
poursuit Fabien Millon. On prolonge bien les droits des demandeurs d’emploi le temps du confinement. Le gouvernement se porte garant à hauteur de 300 milliards d’euros pour les entreprises en prêts à 0%, et il ne peut pas débloquer quelques millions d’euros pour une actualisation automatique de demandeurs d’emploi ? »
Estimant que l’employeur ne prenait pas les mesures de la situation, le syndicat a écrit le 28 mars au Premier ministre et à la ministre du Travail pour qu’ils récusent ces « réquisitions ». Dès le 13 mars, FO a revendiqué la fermeture pleine et entière de tous les sites et structures de Pôle emploi aux demandeurs d’emploi comme aux salariés, et la généralisation du télétravail. Le syndicat exige également la reconduction automatique de tous les contrats en CDD et le maintien complet de la rémunération durant la période de confinement.
Le 16 mars, faute de « réel dialogue », il a déposé des alertes pour danger grave et imminent dans les établissements et au niveau du CSE central de Pôle emploi. Depuis, les usagers ne sont plus reçus en agence. « Mais le véritable objet de ces alertes consistant à faire cesser le danger n’est pas réellement pris en compte par nos interlocuteurs dans toute son élémentaire dimension préventive »
, s’alarme le syndicat dans le courrier envoyé au Premier ministre.
Une réunion audio entre FO et la direction générale de Pôle emploi était prévue en fin de journée le 31 mars.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly