De nouvelles règles d’Assurance chômage entreront en vigueur au 1er avril 2020. Elles vont impacter durement les travailleurs saisonniers, dont certains pourraient voir leur indemnisation réduite de moitié. Une délégation FO a alerté le 28 janvier le ministère du Travail. En l’absence de nouvelles négociations, et compte tenu de l’urgence de la situation, FO a déposé un préavis de grève dans les remontées mécaniques le 15 février.
Des préavis de grève pour le 15 février, jour de chassé-croisé des vacanciers, sont en train d’être déposés par FO dans les remontées mécaniques de la quasi-totalité des plus grosses stations de ski des Alpes. Les stations des Pyrénées devraient prochainement rejoindre la mobilisation.
La fédération FO Transports et logistique s’alarme des répercussions, pour les salariés saisonniers, des nouvelles règles de calcul de l’allocation chômage au 1er avril 2020. A cette date, le calcul du revenu de référence inclura les jours non travaillés que subissent les salariés contraints d’enchaîner des CDD avec des périodes d’interruption. Résultat, les plus précaires pourront voir le montant de leur allocation brutalement baisser. Suivant les cas, il pourra être réduit de moitié.
Les salariés saisonniers ont déjà été impactés par l’augmentation de 4 à 6 mois de la durée minimale de travail pour avoir droit au chômage, règle qui s’applique depuis novembre 2019. Et désormais, il faut avoir travaillé six mois au lieu d’un pour pouvoir recharger ses droits.
40% des saisonniers impactés selon FO
Une délégation menée par Éric Becker, secrétaire fédéral FO Transports chargé des remontées mécaniques et des saisonniers, a été reçue le 28 janvier au ministère du Travail. Elle a pu alerter le gouvernement sur l’impact des réformes que les salariés saisonniers subiront de plein fouet. Cette rencontre n’a pas encore permis d’ouvrir de nouvelles négociations comme espéré par FO. Compte tenu de l’urgence de la situation, les préavis de grève sont lancés. Mais ils pourraient être retirés si FO obtenait satisfaction avant cette date.
Il existe 1,2 million de salariés saisonniers en France, explique Éric Becker. Au moins 40% sera impacté par la réforme, c’est inévitable. Ceux qui ont des contrats irréguliers et qui n’auront pas réussi à travailler 6 mois dans l’année vont être très pénalisés. Certains vont se retrouver au RSA. Ils n’iront plus travailler, ou ça risque de remettre en place le travail au noir qu’on avait réussi à faire disparaître.
Pour donner plus d’ampleur à la mobilisation, il souhaite une mobilisation élargie aux autres secteurs professionnels liés à la saisonnalité.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly