Depuis le 5 décembre, des centaines de milliers de travailleurs prennent part aux journées de grèves et de manifestations. Mais pas que… Ils organisent des actions qui en disent long sur leur refus de la réforme des retraites que le gouvernement tente d’imposer et qui réduirait leurs droits. Ainsi, depuis la fin 2019, il n’est pas rare, à Paris, de profiter d’un concert ou d’un ballet gratuit devant l’opéra Garnier ou encore celui de la Bastille. Des artistes, en tutus ou instruments de musique en main (à l’appel de FO notamment), qui offrent une représentation sur le perron de ces bâtiments célèbres dans le monde entier, c’est inédit… Tout autant que le geste, désormais symbolique, des avocats jetant leurs robes lors d’audiences solennelles voire devant la ministre de la Justice, des médecins hospitaliers jetant eux aussi leurs blouses lors de réunions officielles, ou encore des enseignants jetant symboliquement des livres (de vieux manuels scolaires) devant les rectorats lors des dernières manifestations. Actions pour le moins rares encore et signe que la protestation n’a cessé de s’étendre, les personnels techniques et scientifiques (PTS) sont eux aussi dans la rue, à l’appel de plusieurs syndicats dont FO. Ils exigent la reconnaissance de leur statut et de la dangerosité de leur métier et ont même organisé mi-janvier, et en tenue, une fausse scène de crime, près du Louvre.
Une pluie de parapluies…
Dans le secteur de l’énergie, notamment à Gravelines et Tricastin, les salariés des centrales, à l’appel de FO entre autres, organisent, certains jours, des barrages filtrants qui reçoivent le soutien d’autres secteurs professionnels. Signe encore du rejet massif du projet de réforme des retraites, la grève déclenchée fin décembre dans les raffineries, à l’appel de FO entre autres, ou encore par les marins, dont le métier est pour le moins pénible et dangereux. Ces derniers contestent une réforme qui aboutirait à annihiler leur régime spécifique de retraite, dont les origines remontent au XVIIe siècle. La FEETS-FO, qui appelle à renforcer la mobilisation dans les ports, les soutient tout comme elle approuve les agents de Météo-France lesquels, comme d’autres, pimentent leurs actions. Ainsi le 16 janvier, au siège de l’établissement à Toulouse, ils ont jeté des parapluies aux pieds de la P-DG, cela après avoir organisé l’enterrement symbolique de la réforme des retraites. Un acte que l’on souhaiterait être prémonitoire…
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly