On pourrait penser que rien n’est plus opposé que travail et culture : le monde de l’obligation, de la peine, contre celui du plaisir et de la détente. En fait, rien n’est moins vrai : l’activité créatrice permet un mélange des genres absolu et les façons de travailler construisent une réelle culture, comme expression d’un partage commun.
Les articles qui composent ce cahier présentent de nombreux exemples de rencontres entre ces deux mondes : la notion de transmission chez EDF, la réalité de la culture cheminote, le théâtre chez les « Samsonite », les actions autour du livre et de l’écriture réalisées par les CSE, la réflexion sur le travail de l’artiste au cinéma ou en peinture, les expositions sur le lieu de travail (par et pour les salariés)… Ils abordent aussi le rôle des CSE, chargés des activités sociales et culturelles : à la base outil d’émancipation et de démocratisation culturelle, ils évoluent parfois vers des pratiques davantage associées au pouvoir d’achat pour répondre aux attentes des salariés.
Ce qui peut paraître surprenant, c’est que « dire le travail » n’est pas chose aisée : le travail, c’est « faire ». Néanmoins, ce savoir-faire est investi en émotion et en fierté et peut devenir un objet de reconnaissance, d’appartenance, de culture.
« La culture au travail », Cahiers de l’Atelier – numéro 561, Collectif. Les éditions de l’Atelier, 104 pages, 12 euros |
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly