Pour le syndicat UAW, il est temps que la direction du constructeur automobile reconnaisse les efforts consentis par les travailleurs depuis douze ans.
L a roue finit toujours par tourner… Pour la première fois depuis 2007, près de 50 000 salariés du constructeur automobile américain General Motors ont cessé le travail le 16 septembre, à l’appel du syndicat UAW. Le mouvement, enclenché pour une durée indéterminée après l’échec de la négociation d’un nouvel accord collectif pour les quatre prochaines années, se poursuivait le 27 septembre.
Les grévistes revendiquent des augmentations de salaire et la réactivation de quatre usines mises à l’arrêt en novembre 2018, dans le cadre d’un plan d’économies de 6 milliards de dollars d’ici la fin 2020. Autre revendication clé de l’UAW : l’amélioration de la situation des salariés embauchés après la faillite historique du groupe en 2009, dans le sillage de la crise internationale de 2008. General Motors avait alors engagé une restructuration draconienne sous perfusion financière de l’État américain. Quatorze sites avaient fermé et l’UAW avait consenti à fixer à 14 dollars l’heure les salaires des nouveaux venus (contre 28 dollars pour les salariés de longue date).
8 milliards de dollars de bénéfice net en 2018
Après plusieurs dizaines de milliers de suppressions d’emplois, le groupe avait retrouvé sa place de leader mondial en 2011. Aujourd’hui, la direction invoque le ralentissement des ventes de véhicules neufs, aux États-Unis mais aussi en Chine où la demande baisse en raison du ralentissement économique, ainsi que la guerre commerciale
entre ce pays, les États-Unis et l’Europe.
L’UAW rappelle que le groupe a tout de même dégagé l’an dernier un bénéfice net de 8,01 milliards de dollars et exige que la direction reconnaisse les contributions et les sacrifices que les membres d’UAW ont fait au sein de l’entreprise afin de créer une industrie profitable et saine
.
Si les négociations semblaient avoir progressé à la veille de la troisième semaine de grève, la possibilité de trouver un accord achoppait encore sur la mise à niveau des droits collectifs accordés aux salariés embauchés après la crise de 2009. Un point crucial pour les grévistes.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly