Tout va bien côté fabrication de joints mais tout va mal côté activité de chaudronnerie et grosses tôles pour le groupe industriel implanté à Rivesaltes. Un PSE est annoncé.
Filiale de l’Américain DMC (Dynamic Matérials Corporation), Nobelclad Rivesaltes s’apprête à transférer son marché de chaudronnerie en Allemagne où le groupe industriel est déjà présent. Avec une conséquence directe : 31 postes en moins sur le site rivesaltais. « Nous perdons trop de marchés dans cette branche qui représente la moitié de notre secteur d’activités », regrette Antoine Nobili, directeur général de Nobelclad Europe SA. Lundi dernier, il a ainsi soumis un PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) au comité d’entreprise de la société, entrant dès lors en négociations avec les délégués syndicaux et les représentants du personnel. « On n’a pas le choix. Il n’existe plus de chaudronnerie en Europe, elles sont désormais en Chine et ailleurs. Donc, si on maintient ce créneau ici, on divise notre chiffre d’affaires par deux et nos résultats par cinq », poursuit le responsable, désireux de ne pas mettre en péril l’autre spécialité « maison ». L’élaboration de tôles standards destinées à la découpe de joints à livrer. « Avec ce projet, nous la consolidons, au contraire car conjointement à la fermeture de l’espace grosses tôles, nous prévoyons de centraliser l’administration générale des ventes Europe à Rivesaltes ». Cinq emplois sont donc créés en prime. Une restructuration explosive qui doit être effective avant le ler mars 2015.
Du côté des syndicats de salariés, l’heure est grave. Dans une déclaration commune, la CGT-FO et la CFTC craignent « la liquidation à terme de l’entité Rivesaltes DMC ». Les syndicats estiment que « l’unité de Rivesaltes ne sera pas viable avec l’unique activité des produits restants et une masse salariale aussi importante, l’essentiel de l’encadrement étant maintenu ».
Une trésorerie saine et un CA groupe en hausse
Ils déclarent que l’entreprise « se porte financièrement bien avec 9 M€ de trésorerie sans emprunt ni dette ». Selon eux, depuis 2001, l’usine de Rivesaltes a « dégagé près de 22 M€ net ». Aussi, « pour l’ensemble des salariés, ce plan est inacceptable ». De leur point de vue, « aucune justification économique ne peut être mise en avant, le groupe DMC dégageant une profitabilité de près de 4% et affichant un chiffre d’affaires en croissance ». Les syndicats craignent également des répercussions sur le dépôt d’explosifs d’Opoul et pour les sous-traitants. Jusqu’à présent, l’usine de Rivesaltes employait une soixantaine de salariés. Il ne devrait bientôt en rester que la moitié. En fait, seuls les riverains du site devraient être satisfaits. Les nuisances générées par les puissants tirs de Nobelclab réduiront de moité…
L’Indépendant – Edition du 5 novembre 2014 – Corine Sabouraud et Estelle Devic