Les organisations CFDT, CGT, FO, FSU et Solidaires appellent à un large rassemblement des salariés à Perpignan jeudi prochain.
C’est une tradition fortement ancrée dans les P-O. Qui en fait, avec le Nord, l’un des départements où se tiennent le plus de rassemblement à l’occasion du 1er Mai, journée internationale des travailleurs. Jeudi prochain, ce ne sont pas moins de douze manifestations qui sont attendues en terre catalane. Avec, en point d’orgue, le traditionnel rassemblement de Perpignan, que les organisations syndicales espèrent massif. Peut-être plus encore que les autres années… « Car il n’y a plus l’espérance politique du changement, puisque le changement n’a rien changé. Mais surtout, parce que la situation s’aggrave », expliquait hier Edmond Harlé (CFTC) lors de la conférence de presse des organisateurs, rassemblés à la Bourse du travail.
La CFTC qui a décidé de participer à la journée unitaire pour commémorer les 70 ans du Conseil national de la Résistance et de son programme, « Les jours heureux », « par lequel la CFTC et la CGT ont osé dire ensemble que la solution, c’était le progrès social. « Mais aussi parce qu’aujourd’hui, il faut passer au-delà des divergences de circonstance car la politique sociale du gouvernement, comme la politique européenne, se résume à organiser la régression sociale. »
Une régression que dénonçait également FO, par la voix de Jérôme Capdevielle. « Il y a urgence à agir dans ce pays au regard des annonces gouvernementales. C’est le pacte républicain qui est touché de plein fouet : on fait des cadeaux au patronat et on sacrifie les salariés sur les bancs de la compétitivité ».
« On le fera dans la rue »
« Et les attaques visent l’ensemble du monde professionnel, enchérissait pour sa part Jérôme Guy, pour la FSU. La fonction publique n’est pas épargnée par ces plans d’austérité, avec un point d’indice déjà gelé depuis 2010, et un montant au bas de la fiche de salaire qui ne cesse de baisser depuis lors du fait de la hausse des cotisations retraite ». Soulignant qu’il était plus que jamais nécessaire de défendre l’héritage historique du 1er Mai – « et à ce titre on se demande quel rôle social peuvent encore jouer ceux qui ne sont pas présents aujourd’hui ». Francis Maury, pour Solidaires, insistait : « C’est l’occasion d’expliquer que ce que l’on fera demain, on le fera dans la rue ».
« On a commencé par parler de salariés pauvres, puis de retraités pauvres, et maintenant de fonctionnaires pauvres. Tout cela alors que l’on a jamais autant donné aux employeurs », s’indignait pour sa part Pierre Place (CGT). « Défiler, c’est démontrer à la classe politique que ce qui fait marcher un pays, une société, ce sont ses salariés. On appelle de nos vœux à ce que, au cœur de ce printemps tout court, émerge un bourgeon de printemps social ».
L’Indépendant – Edition du 26 avril 2014 – Barbara Gorrand