Tina Modotti, Collectif. Éditions Flammarion – 354 pages, 45 euros.
Le musée du Jeu de Paume à Paris a accueilli récemment une exposition consacrée à Tina Modotti : « L’œil de la révolution ».
Cette artiste résolument engagée a connu une vie riche, en prise avec son temps. Sa profonde conscience politique et sociale la fait évoluer. De formation artistique, elle se sépare peu à peu de la dimension esthétique pour montrer une vérité qui la rapproche davantage du documentaire. Elle n’aura de cesse alors de participer à l’émancipation des masses laborieuses au moyen de la photographie, instrument de dénonciation des conditions de vie des plus défavorisés et des inégalités manifestes. Dans sa volonté d’œuvrer pour le bien commun, elle ne se fait pas seulement témoin, elle s’implique aussi en intégrant par exemple le Secours international rouge.
Véritable globe-trotteuse, elle suivra les mouvements sociaux du début du XXe siècle aux quatre coins du globe. Sa vie nomade se retrouve dans sa production multiple en termes de supports d’expression.
L’exposition proposait la découverte d’une photographe passée dans l’anonymat après sa mort : elle est en effet absente de l’histoire de la photographie, probablement en raison de son milieu social d’origine, de son langage photographique considéré comme trop politique et de son sexe.