Au total, ce 3 juillet, le groupe Air France aura annoncé dans la journée 7 582 suppressions d’emplois et avec le risque de licenciements secs. Les salariés, soutenus par FO, premier syndicat de la compagnie, sont d’ores et déjà combatifs.
Quelque 6 560 postes CDI supprimés chez Air France d’ici 2022 soit 16% de l’effectif de la compagnie…. C’est l’annonce faite, ce 3 juillet, par la direction lors d’un Comité social et économique central (CSEC) extraordinaire qui s’est tenu à Paris.
Un CSE extraordinaire s’est tenu, lui, à l’aéroport de Nantes et concernait spécifiquement la compagnie régionale d’Air France, Hop, qui perdrait, elle, 40% de son effectif avec 1 022 suppressions d’emplois sur 2 400 via un plan de départs volontaires-plan de sauvegarde de l’emploi (PDV-PSE). Le plan serait assorti de la fermeture de 12 bases sur quatorze ! Ne resterait uniquement que celles des aéroports de Lyon et Charles de Gaulle.
Ce plan drastique présenté par le groupe Air France a déclenché légitimement la colère des salariés, rappelant, lors d’un rassemblement devant le siège de la compagnie à Roissy, l’aide apportée au groupe par l’État dans le cadre de la crise, soit sept milliards d’euros.
La direction d’Air France annonce vouloir réaliser ce plan de suppressions d’emplois pour partie par des départs dits « naturels ». Elle prévoit des négociations pour des ruptures conventionnelles collectives avec le personnel navigant et prévoit des départs dès la fin de 2020. Pour les personnels au sol, elle entend réaliser un plan de départs volontaires-plan de sauvegarde de l’emploi qui concernerait 2 600 postes. Concernant le réseau court-courrier qui devrait subir une réduction de voilure de 40% selon le plan de la compagnie, la direction prévoit d’avoir recours à des licenciements secs si le nombre des départs volontaires et des acceptations de mobilité ne sont pas suffisants.
La ligne rouge de FO : les départs contraints
Lors du CSEC, ce 3 juillet, FO Air France, premier syndicat de la compagnie, a déclaré poser les lignes rouges qui sont les départs contraints. Nous combattrons les mobilités contraintes et mettrons toute notre énergie à trouver les solutions de maintien de l’emploi dans les régions
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Et FO de rappeler que les décrets de l’APLD (activité partielle longue durée) ne sont pas sortis. Si cette éventualité était retenue, elle nécessitera des négociations sérieuses pour tenter d’amortir les effets néfastes d’une activité moribonde. Concernant les arbitrages structurels, la direction n’a pas fait la démonstration de l’efficience de sa stratégie. Elle ne pourra se faire sans l’assentiment des salariés, au risque d’un nouvel embrasement social
, référence au long conflit de 2018.
Pour le moins, aujourd’hui l’assentiment des salariés ne semblent pas être acquis. Le syndicat met les points sur les « i » : les voisins néerlandais, bien que porte-étendard d’un libéralisme assumé, ont décidé que les plus hauts revenus seraient les plus hauts contributeurs. Il ne pourra en être autrement si la Direction souhaite obtenir la signature de Force ouvrière sur un éventuel accord
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Alors que bien en amont de crise, différents plans de restructuration avaient impacté les emplois de la compagnie au fil des années, les annonces faites ce jour par la direction exacerbent la colère. Le syndicat FO Air France souligne que la crise a bon dos diront certains, force est de constater que la crise accélère les projets initiés
auparavant. L’addition est trop lourde ! Le monde de demain a un goût amer
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Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly