À l’appel de FO, des salariés de l’Ehpad de la résidence du Parc, à Saint-Florent-sur-Cher, se sont mis en grève lundi 24 juin. Tous dénoncent le manque de moyens, mais aussi des pratiques managériales dictatoriales.
On travaille dans la santé, pas à l’usine ! Comment nous demander de prendre soin des personnes en nous considérant comme des robots, s’enflamme Laetitia Vazquez, aide-soignante et déléguée syndicale FO à l’Ehpad de la résidence du Parc, à Saint-Florent-sur-Cher.
À l’appel du groupement départemental FO Santé du Cher, nombre des 70 salariés de l’Ehpad de la résidence du Parc, à Saint-Florent-sur-Cher, se sont mis en grève, ce lundi 24 juin. Entre midi et 18h, près de 30 personnes sont venues se rassembler devant l’établissement, raconte la militante. Toutes dénonçaient la maltraitance institutionnelle, liée au manque de moyens, qu’ils soient humains ou matériels. Mais aussi des pratiques managériales dictatoriales et un manque de communication et de respect de la direction de l’établissement vis-à-vis de ses personnels.
Turn-over des cadres
La directrice, en poste depuis 4 ans, cristallise le malaise des salariés, constate Sandra Tricheux, représentante départementale de FO Santé. Elle évoque un manque de communication qui rend la situation très compliquée. Un malaise qui se voit dans le turn-over des agents administratifs, pointe Laetitia Vazquez. En quatre ans, six cadres se sont succédé, tous sont partis en évoquant le management de la directrice. Actuellement, les deux agents administratifs de l’établissement sont en arrêt.
Durant ces quatre dernières années, les salariés et leurs représentants ont alerté l’Agence régionale de santé (ARS), mais aussi la direction du centre hospitalier George Sand (dont dépend l’Ehpad). Mais nos alertes n’ont rien donné, s’indigne la déléguée syndicale.
Manque de dialogue
La mobilisation ce 24 juin a reçu le soutien de plusieurs élus locaux, notamment la maire de Saint-Florent, et le vice-président du Conseil départemental. Elle a aussi reçu le soutien de plusieurs anciens représentants des familles de résidents au sein du Conseil de vie sociale (CVS) de l’établissement. Et tous évoquent le dialogue de sourds auprès de la direction.
Cette absence de dialogue s’est particulièrement ressentie la veille de la mobilisation, Lors d’une réunion avec la direction, nous avons fait remonter les inquiétudes des salariés, sur le management mais aussi sur la vétusté de l’établissement et le manque de matériel qui pouvait devenir un vrai problème pour nos patients. Cela n’a duré que 4 minutes. Et la directrice ne nous a apporté aucune réponse. Le lendemain, les élus FO ont été convoqués par le centre hospitalier. Ils nous ont indiqué que l’on aurait des moyens supplémentaires.
Une réponse incomplète
Le jour de la grève, le centre hospitalier George-Sand a publié un communiqué qui assure que la Direction (de la résidence du Parc, NDLR) a à cœur de travailler pour le bien-être des résidents, de leurs familles et des professionnels de l’Ehpad, et c’est avec cet objectif en tête que le CH George-Sand continuera d’apporter son appui à l’Ehpad dans les prochains mois afin de favoriser un contexte serein, notamment sur les fonctions clés et d’avenir pour cet Ehpad : gestion des ressources humaines médicales et non médicales, organisation et qualité des soins, plan d’investissement. Une réponse qui paraît incomplète pour Laetitia Vazquez. Quid de la direction ? Il faut qu’il y ait un changement, ce n’est plus possible ainsi. Les salariés sont à bout.