Cinquante-quatre emplois sont menacés chez Maty, figure hexagonale de la distribution de bijoux et de montres. Le bijoutier argue des effets de la crise. Pour FO, la direction est la seule responsable de la fragilisation des comptes depuis des années et il est hors de question que les salariés payent pour cela.
Quelque 12% des 450 salariés, et 20% des points de vente
sont menacés chez le bijoutier-horloger Maty, qui a dévoilé ces chiffres lors de l’annonce de son projet de PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) le 27 août dernier. Soit 54 personnes, dont 38 salariés en magasins (il y a 37 boutiques en France) et 16 personnes (sur 437) au siège de Besançon (Doubs). Elle a invoqué la crise sanitaire, la hausse des métaux précieux et les mouvements sociaux. L’annonce a été un choc : comme l’entreprise avait bénéficié d’un prêt garanti par l’État en juillet, dans le cadre de la crise sanitaire, nous avons été très surpris à l’annonce de ces licenciements
, réagit Luisa El Mettahri, déléguée syndicale (DS) de FO-Maty, second syndicat de l’entreprise.Ce n’est pas une réorganisation comme écrit dans le projet de PSE, mais une véritable restructuration
, s’insurge la militante, qui souligne : Tout cela va se traduire par une surcharge de travail alors que nous sommes déjà en effectifs réduits
. Selon la Direction par exemple, la suppression de 16 postes d’exploitation au siège se justifierait par une diminution de travail découlant de la fermeture de magasins, ce que conteste FO.
FO relève les errements de la direction, un expert est mandaté par le CSE
Ce que les salariés payent, ce sont les errements stratégiques de la direction
, souligne Luisa El Mettahri. On en paye les frais. Le Covid n’a fait qu’accélérer les choses
. La militante cite par exemple le coût onéreux pour l’entreprise du recours systématique à l’intérim et aux CDD à une certaine période. L’entreprise indique, elle, avoir enregistré depuis 2011 une baisse de 40 % de son chiffre d’affaires
. Maty, un des leaders de la distribution de bijoux et de montres en France, a longtemps opéré en VPC (vente par correspondance), avant d’investir dans le physique
en multipliant les boutiques à travers la France, puis de se convertir au web (vente en ligne, blog…). Aujourd’hui, contestant le PSE, le syndicat FO travaille à limiter le nombre de licenciements et prouver, un expert a été mandaté par le CSE, que cette restructuration qui ne dit pas son nom en est bien une. Et si les relations avec la direction semblent prendre un tour plus serein
indique Luisa El Mettahri, les salariés sont toujours dans l’attente de précisions sur l’avenir des emplois.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly