Alors que la crise du monde agricole touche plusieurs pays en Europe, notamment la France, et que le Premier ministre, Gabriel Attal, a fait plusieurs annonces, une réunion de l’EFFAT s’est tenue les 31 janvier et 1er février à Bruxelles sur le travail décent dans l’agriculture.
L’EFFAT, Fédération européenne des syndicats de l’alimentation, de l’agriculture et du tourisme qui partage certaines des préoccupations des agriculteurs, notamment en ce qui concerne les faibles revenus que les petits agriculteurs reçoivent pour leur travail, souligne aussi que si les conditions des petits agriculteurs sont difficiles, celles des travailleurs agricoles sont tout simplement insupportables.
Lors des échanges sur la PAC et les aides européennes à destination des agriculteurs, qui pour la période 2023-2027, atteignent près de 300 milliards d’euros, Guillaume Tramcourt, secrétaire fédéral FGTA FO, a participé aux discussions portant la voix de Force Ouvrière en particulier sur la conditionnalité de ces aides.
Un dispositif test est actuellement à l’œuvre en Italie et en Espagne visant à instaurer une conditionnalité sociale des aides et impliquant que, pour bénéficier des aides, les employeurs doivent respecter des critères de rémunération et de conditions de travail, le tout, assorti de contrôles. Il devra être élargi à l’horizon 2025 à l’ensemble des états membres.
La FGTA-FO revendique que les dernières aides annoncées par le gouvernement français en ce début d’année soient aussi soumises à ce dispositif.
Un appel à renforcer la conditionnalité sociale
Selon l’Effat, « les conditions de travail des travailleurs agricoles ne sont pas négociables et doivent être améliorées lors de la prochaine réforme de la PAC, en renforçant davantage la conditionnalité sociale ». D’autant que le secteur continue d’être l’un des plus précarisés, les moins rémunérés. Pour la Fédération européenne, il est plus que nécessaire de « renforcer la conditionnalité sociale grâce à un système solide de sanctions et d’inspections accrues pour garantir sa mise en œuvre efficace ».
Une revendication partagée par la FGTA FO : les salariés de l’agriculture, y compris les saisonniers, doivent pouvoir vivre décemment de leur travail essentiel pour nourrir la population.
Dans un communiqué, la confédération FO avait rappelé que les salariés agricoles, et plus généralement l’ensemble des travailleurs, subissaient de plein fouet à la fois l’inflation et la crise traversée par le monde agricole qui pèse sur la politique sociale du secteur réaffirmant son exigence de souveraineté alimentaire, enjeu prioritaire pour la relance de la production en France. Toutefois, cette perspective, pour FO, ne pouvait passer que par l’amélioration de la rémunération et des conditions de travail.
L’EFFAT, Fédération européenne des syndicats de l’alimentation, de l’agriculture et du tourisme, représente 116 syndicats nationaux de 37 pays européens et défend les intérêts de plus de 25 millions de travailleurs auprès des institutions européennes, des associations patronales européennes et des entreprises transnationales. FO y siège via sa fédération la FGTA FO.