Comme un parfum de muguet dans l’air perpignanais.
Hier matin, à l’occasion de la fête des travailleurs, près d’un millier de personnes ont défilé en musique dans les rues de la ville (900 selon la police).
Même si certains avaient préféré faire bande à part, pas moins de sept syndicats appelaient tout de même à manifester.
Parmi eux : la CGT, la FSU, Sud-Solidaires, FA et les étudiants de Rage Up, mais aussi FO et la CFTC, dont les directions nationales ne s’étaient pourtant pas prononcées en faveur de l’unité.
« Dans les Pyrénées-Orientales, nous sommes résolument déterminés à travailler en intersyndicale », martèle le secrétaire départemental de FO, Jérôme Capdevielle. Le président de la CFTC66, Laurent Fourcade, assume également son choix : « Nous sommes là car c’est la fête des travailleurs et que nous militons pour le bien-être au travail au-delà de toutes revendications partisanes. »
La plupart des partis de gauche étaient présents aux côtés des syndicats. De Lutte ouvrière à Europe Écologie-Les Verts, en passant par La France insoumise, ou encore le Parti communiste. La secrétaire fédérale du Parti socialiste des P.-O., Ségolène Neuville, avait elle aussi effectué le déplacement. « Le 1er Mai est une journée de mobilisation pour le progrès social, rappelle-t-elle. Il est important que les socialistes soient présents pour appuyer les luttes syndicales. »
- « Pour l’avenir des enfants »
La vice-présidente écologiste du conseil régional Agnès Langevine était également au rendez-vous « par solidarité avec les travailleuses et travailleurs ».
Toutes les générations s’entremêlaient au sein du cortège. Jean, 47 ans, de Perpignan, était par exemple venu défiler en famille. « Je manifeste pour le 1er Mai par tradition, explique-t-il. Entre les problèmes écologiques et la casse du service public, il n’y a pas grand chose de réjouissant. C’est l’avenir des enfants qu’on est en train de foutre en l’air ! » Un peu plus loin dans le cortège, Martine, une retraitée de 62 ans résidant à Cassagnes, partage les mêmes inquiétudes. « Moi, j’ai déjà fait mon chemin. Je suis surtout là pour mes enfants. On ne sait pas comment ça va se passer pour eux. » Une fois la manifestation terminée, la secrétaire des cheminots CGT de Perpignan, Fabienne Gardes, a pris la parole au nom de l’intersyndicale au pied du Castillet. « Le printemps 2018 sera un printemps revendicatif avec un autre choix de société », a-telle promis. Les syndicats comptent bien maintenir la pression sur tous les fronts. Les agents des Finances publiques prévoient de mettre en place demain un piquet de grève au centre perpignanais de la Côte-Vermeille. Tandis que les personnels de l’Éducation se rassembleront le même jour, vers 17 h 30, devant l’inspection académique. Afin de protester contre les réformes du lycée et du baccalauréat.
L’Indépendant – édition du 2 mai 2018 – Arnaud Andreu